Genèse 15
Je
termine aujourd’hui ma série sur la bible. J’ai expliqué
pourquoi je crois la bible. J’ai dit que la bible est la Parole de
Dieu. J’ai dit que la bible seule est la vérité. J’ai dit que
la bible est suffisante (Sola Scriptura). J’ai dit que la bible est
d’une nécessité absolue et la dernière fois, j’ai dit que la
bible est claire et compréhensible pour nous. Dans ce dernier message, j’ai
donné des conseils pour interpréter la bible et mon dernier conseil
était de chercher Jésus. Donc, ce conseil devient le sujet de mon
message aujourd’hui. Mon message s’appelle : La bible est
chrétienne.
Vous
me direz que ce n’est pas un titre très original. Tout le monde
sait que la bible est chrétienne. C’est sûr que tout le monde
sait que le Nouveau Testament est chrétien, le Christ est partout
dans le Nouveau Testament. Mais l’Ancien Testament est-il chrétien
ou judaïque ? Voit-on Jésus partout dans l’Ancien Testament ?
L’Ancien Testament parle de Jésus ou de Jéhovah ? De Moïse ou du
Messie ?
Je
précise donc ma question : L’Ancien Testament est-il chrétien ?
Parce que si l’Ancien Testament n’est pas chrétien, la bible
n’est pas chrétienne. L’Ancien Testament est-il chrétien ?
Voit-on Jésus partout dans l’Ancien Testament ? Jésus dit que
l’Ancien Testament parle de lui. L’Ancien Testament est donc
chrétien. Sur le chemin d’Emmaüs commençant
par Moïse et par tous les prophètes, [Jésus]
leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait
(Luc 24:27). Donc, les livres de Moïse et les prophètes parlent de
Jésus. Mais les livres de Moïse, c’est la création du monde, le
déluge, la tour de Babel, Sodome et Gomorrhe, Abraham, Isaac, Jacob,
Joseph, la sortie d’Égypte, la conquête de la Terre Promise. Ce
sont des livres d’histoire du peuple Juif, mais Jésus dit que ces
histoires parlent de lui. Comment est-ce possible ? Je
vais essayer de le montrer dans ce message.
Premièrement,
je vais montrer que l'Ancien Testament n’est pas un livre moral.
Deuxièmement,
je vais montrer que Jésus est au centre de l’Ancien Testament.
Troisièmement,
je vais montrer que Jésus est dans le détail de l’Ancien
Testament.
1.
L’Ancien Testament n’est pas un livre moral
Vous
connaissez les fables de la Fontaine. Ce sont des fables morales.
Chaque histoire transmet une leçon morale pour nous. Il y a des
exemples à suivre et d’autres à ne pas suivre. Souvent nous
lisons la bible (et surtout les histoires de l’Ancien Testament)
comme on lit une fable morale. Nous voyons les histoires (de Noé,
d’Abraham, de Jonas) comme autant d’histoires qui nous donnent
des exemples à suivre ou à ne pas suivre. Mais, si l’Ancien
Testament est un livre sur Jésus, il ne peut pas être un livre moral. Je
crois que si nous comprenons les histoires de la bible comme des
exemples à suivre et d’autres à ne pas suivre, nous ratons
l’essentiel de la bible. C’était mon dernier point dans mon
message précédent. Si nous lisons la bible en ratant l’essentiel, nous
ne l’avons pas interprétée correctement. L’Ancien Testament n’est
pas une série d’histoires morales. L’Ancien Testament n’a pas
été écrit pour que nous tournions nos regards sur nous-mêmes,
mais pour que nous tournions nos regards sur Jésus. L’histoire de
Noé, d’Abraham, de Jonas ne sont pas des histoires morales pour
nous. Ce sont des histoires sur Jésus. Donc, je dis (avec John
Piper) que si vous entendez un message qui vient de l’Ancien
Testament avec lequel un Juif serait d’accord, ce n’est pas un
message chrétien.
Mais
où est le problème avec le fait de tirer une leçon morale de l’Ancien Testament ? Le problème est que Jésus dit que
ces histoires parlent de lui, pas de nous. Vous
sondez les Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie
éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi (Jean
5:39). Si nous n’interprétons pas ces passages comme des histoires
sur Jésus, nous interprétons mal la bible. Ensuite, une histoire
morale, n’est pas une histoire chrétienne. Le moralisme n’est
pas le christianisme. Les fables de la Fontaine ne sont pas
l’évangile. Le moralisme (ou le légalisme) dit que si vous avez
un comportement moral, Dieu sera content de vous. Mais, ceci est
faux.
Pourquoi
? (i) Parce que le moraliste ne voit pas son besoin d’un Sauveur.
Les pharisiens (d’excellents moralistes) croyaient faire plaisir à
Dieu en respectant les lois de l’Ancien Testament, mais Jésus
dit que leur moralisme les a complètement aveuglés sur le message
de l’Ancien Testament. Vous sondez les
Écritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle:
ce sont elles qui rendent témoignage de moi (Jean
5:39). Le moralisme est un poison, parce que le moraliste ne voit pas
son besoin d’un Sauveur. Il se croit juste. Mais la bible est là
pour nous montrer qu’un seul est juste. Loin de prêcher le
moralisme, l’Ancien Testament a été donné pour nous montrer
notre incapacité à observer la loi, notre incapacité à être
moral et donc notre besoin d’un Sauveur. C’est justement l'opposé
du moralisme. L’Ancien Testament n’a pas été donné pour former
de petits pharisiens, mais pour nous pousser vers Jésus. C’est le
contraire du moralisme, c’est le christianisme.
(ii)
Parce que le moraliste croit que Dieu lui est redevable. Il pense
avoir respecté ses engagements plus au moins comme il faut,
maintenant il attend sa récompense. Il a fait ce qu’il fallait et
Dieu doit maintenant le récompenser pour sa bonne conduite. Et si
jamais il ne reçoit pas ce qu’il pense mériter, il se sent trompé
par Dieu. Vous connaissez le discours : "je ne méritais pas ça,
après tout ce que j’ai fait". C’est le discours du moraliste.
C’est une attitude légaliste, pas une attitude chrétienne.
Je
pense que nous devons faire très attention à ne pas transmettre un
message moral à nos enfants dans l’école du dimanche. C’est une
vraie tentation. Souvent on enseigne aux enfants que puisque Jésus a
obéi à ses parents, les enfants aussi doivent obéir à leurs
parents etc. En faisant cela nous créons un légaliste.
Mais
n’est-ce pas bien de dire à un enfant d’obéir à ses parents ?
Non, si notre message se résume à "il faut obéir à ses
parents et Dieu sera content de toi" sans parler du péché et
d’un Sauveur, alors nous avons créé un petit légaliste qui
essaie de faire le bien et qui n’a pas besoin de Jésus. Ce n’est
pas un message chrétien. Ce n’est pas ça l’évangile. Le
message chrétien dit : tu ne peux pas faire le bien. Tu ne peux pas
respecter les règles. C’est impossible parce que tu es
fondamentalement mauvais. Mais Jésus l’a fait pour toi.
Paul Tripp (un
pasteur américain) raconte que sa fille de 10 ans avait fait une
bêtise et qu’il l’avait disputée. Le soir quand il la mettait
au lit et ils priaient ensemble, elle a commencé à pleurer. Elle a
dit : "papa, c’est trop dur d’être chrétien. Je n’arrive
pas". Il a dit que c’était le plus beau moment de sa vie, car
c’est à ce moment-là qu’il a pu lui expliquer l’évangile.
"Mon enfant, personne ne peut le faire. C’est trop dur pour
nous tous. Voilà pourquoi Jésus l’a fait pour nous". Le
message du christianisme (donc l’évangile) n’est pas "Dieu
veux que tu t’améliore". Le message du christianisme est : tu
ne peux rien faire de bien, mais Jésus l’a fait pour toi, crois en lui.
La
bible n’est pas un livre de leçons morales. L’Ancien Testament
n’est pas un livre d’aide personnelle. Elle n’est pas là pour
nous aider à vivre notre meilleure vie maintenant (à la Joel Osteen). Elle n’est pas
là pour nous aider à réussir notre mariage, ou nos affaires. Elle
n’est pas là pour nous aider à nous améliorer. Elle est là pour
nous amener à Jésus.
2.
C'est son histoire.
Je
vous ai montré que l’AncienTestament n’est pas un livre moral.
Maintenant je vais vous montrer que c’est un livre chrétien. Un
livre sur Jésus. Commençant par Moïse
et par tous les prophètes, [Jésus]
leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait
(Luc 24:27). C'est dommage qu'on n'ait pas le podcast de cette
prédication-là ! Une prédication parfaite, donnée par Jésus,
sur Jésus, à partir de l’Ancien Testament ! Génial ! Mais, vous
n’avez que moi ! Voici ce que je pense que Jésus aurait pu leur
dire dans son message. Commençons donc avec Moïse. Commençons par
le début.
Dans
le 1er chapitre de la Genèse, Dieu crée le monde en 6 jours et Dieu
dit que tout ce qu'il a créé est bon. Puisque dans Genèse 1 Dieu
dit que sa création est très bonne, quelque part après chapitre 1
et avant chapitre 3, le diable a dû se rebeller contre Dieu. Donc,
jugé et banni déjà du paradis, il apparaît sous la forme d’un
serpent dans le jardin d’Éden pour se venger. Il est là pour
détruire l’œuvre de Dieu. Pour faire désobéir Adam et Ève.
Vous
connaissez l’histoire. Adam et Ève écoutent le diable. Ils
croient le diable. Ils font confiance aux paroles du diable, plutôt
qu’aux paroles de Dieu et ils mangent le fruit et donc pêchent
pour la première fois. C’est ce que nous appelons la chute de
l’homme. Et ils entraînent dans leur chute toute l’humanité,
jusqu'à la mort.
Le
diable, a-t-il alors réussi à se venger de Dieu ? Dieu, a-t-il
perdu le contrôle de la situation ? Non, pas du tout, car ensuite
nous voyons les jugements de Dieu qui tombent. Le diable est jugé
une deuxième fois. Il a été jugé au ciel et il est jugé et
maudit ici sur la terre. La femme reçoit le jugement des douleurs de l’accouchement (V16). L’homme reçoit le jugement d’une
vie pénible (V17). Mais, pour ce message, c’est surtout le
jugement sur le diable qui m’intéresse. L’Éternel
Dieu dit au serpent: Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre
tout le bétail et entre tous les animaux des champs, tu marcheras
sur ton ventre, et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta
vie. Tout d’abord Dieu juge l’animal,
le serpent. Mais pourquoi juger l’animal ? Satan est entré dans le
serpent, certes, mais l’animal n’y était pour rien, car un
animal n’a pas de conscience. Le serpent a été jugé pour montrer
à Adam et Ève que Dieu vaincra le diable. Aujourd’hui, quand on
voit un serpent ramper sur le ventre, la tête dans la poussière,
c’est un rappel pour tous que Dieu a jugé Satan.
Ensuite,
Dieu juge Satan qui a utilisé l’animal. Il dit au diable, Je
mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa
postérité: celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le
talon (V14). Et c’est cette malédiction que Dieu prononce
sur Satan qui m’intéresse. Pourquoi ? Parce que je crois que c’est
ici que nous avons notre première aperçue de Jésus dans l’Ancien
Testament. La postérité de la femme
t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.
La postérité (ou la descendance) de la femme écrasera la tête de
Satan. Dieu ne dit pas la postérité de l’homme et de la femme,
mais uniquement de la femme. Cette promesse concerne donc uniquement
la postérité d’Ève et la postérité
écrasera la tête de Satan. Quand on
écrase la tête de quelqu’un, on le tue. On imagine une grosse
botte de cow-boy sur la tête du serpent. Donc, la postérité de la
femme tuera Satan. Et tu lui blesseras
le talon. Et Satan blessera le talon de
la postérité d’Ève. Blesser le talon de quelqu’un c’est lui
faire mal, certes, mais ce n’est pas le tuer. Donc, La postérité
de la femme, mais non pas de l’homme, tuera Satan et sera blessé
par Satan.
Mais
qui cela pourrait-il bien être ? Je crois que ce passage parle de
Jésus. Jésus est né d’une femme, mais non pas d’un homme, car
son Père c’est Dieu. Jésus a vaincu Satan sur la croix. Il l’a
tué, car il a renversé à jamais son pouvoir sur les hommes et l’a
condamné à l’enfer. Mais en vainquant Satan, Jésus est mort,
puis ressuscité des morts. Sa mort n’était donc pas définitive,
mais temporaire, donc comme une blessure dont il a guéri. Ce verset
parle de Jésus !
Les
premiers chrétiens ont appelé ce verset le proto-evangelion.
Un évangile prototype. Le tout premier message de l’évangile. Et
voici ce qui est merveilleux ici. Dans la malédiction, Dieu donne
l’espoir de la délivrance du péché et de Satan. Dieu n’attend
pas des années ou des jours ou même des heures après avoir
prononcé ses jugements avant d’annoncer à Adam et Eve la bonne
nouvelle. Ici même, au milieu de la malédiction, nous avons la
promesse d’un Sauveur. Car Dieu est par nature un Sauveur et un
Rédempteur.
Celle-ci
t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon est la
première expression de l’évangile et une première aperçue du
Messie dans la bible. Ce n’est pas grande
chose. C’est tout ce que les premiers êtres humains avaient comme
promesse, mais c’était assez pour comprendre que quelqu’un
allait venir pour les libérer de l’emprise de Satan. C’était assez
pour chercher cette personne (le Messie) dans la postérité d’Ève
et c’était assez pour espérer sa venue au plus vite.
Vous
dîtes peut-être que je lis trop de choses dans ce petit verset ?
Mais ce n’est pas la seule indication que nous avons de l’évangile ici.
Une autre indication est quand Dieu a remplacé les feuilles de
figues d'Adam et Eve par des peaux de bêtes. Il voulait leur montrer que pour couvrir
leur honte, il fallait une mort. Et c’est aussi pour montrer
l’évangile que le sacrifice d’Abel, d’un agneau, été
approuvé et celui de Caïn (des fruits) rejeté.
Non,
l’évangile, et donc Jésus, sont bien présents dans ce passage et dans ce verset.
Voilà la situation suite à cette promesse. On cherche le Messie.
Toute l’histoire de l’Ancien Testament est donc l’attente et le
désir d’identifier celui qui doit venir. Vous imaginez donc
l’anticipation d’Adam et Ève à la naissance de Caïn ? "Ça
doit être Caïn qui va nous libérer. Il est ma postérité".
Mais, Caïn loin de libérer sa famille, a tué son propre frère. La
postérité promise, ce n’est pas Caïn. L’attente continue.
Ensuite,
ils voient Noé. Noé sauve les hommes avec son arche. C’est
peut-être lui. Mais non, ce n’est pas Noé. Noé s’enivre avec
du vin et se livre en spectacle. Alors qui ? Isaac ! Le fils de la
promesse. La postérité promise à Abraham. L’enfant miracle. En
plus, Abraham doit le tuer, mais Dieu le sauve et le remplace par un
bélier. Dieu le sauve parce que c’est lui le Messie, non ? Non,
Dieu sauve Isaac pour montrer Jésus ici. Dieu voulait montrer que
lui, le Père aimant, n’allait pas épargner son Fils unique, mais
qu’il allait bien le sacrifier. Aussi, Dieu voulait encrer dans le
cœur d’Israël l’idée de la substitution pénale; qu’il
pouvait remplacer un coupable par un innocent. Non, Isaac meurt sans
libérer son peuple. Ce n’est pas Isaac.
Ensuite,
ils voient Moïse. Moïse est différent. Moïse libère vraiment son
peuple de l’esclavage. En plus, il parle à Dieu face à face. Ça
doit être Moïse, le Messie. Mais non, Moïse n’aura même pas le
droit d’entrer dans la terre promise, car il a désobéi à Dieu.
Ils observent le roi David (un homme d’après le cœur de Dieu) et ils espèrent, puis ils voient son péché avec Bath Schéba. Le roi David est un meurtrier. Ce n’est pas David. Ensuite, ils regardent le roi Salomon, le seul qui a le droit de construire le temple à Jérusalem. C’est un signe. L’homme le plus sage de la terre. On vient de partout pour admirer sa richesse et écouter sa sagesse. C’est un signe ! C’est l’âge d’or de l’histoire d’Israël. Un royaume uni, en paix et prospère. Ce doit être Salomon ! Salomon serait parfait en Messie. Il a tout ce qu’il faut. Mais, non ce n’est pas lui, car il adore de faux dieux sous l’influence de ses concubines. Non, le peuple de Dieu regarde et observe de près, mais il le fait en vain, car aucun de ces descendants d'Eve n’est le Sauveur promis à Adam et Ève. Personne n’est à la hauteur.
Ils observent le roi David (un homme d’après le cœur de Dieu) et ils espèrent, puis ils voient son péché avec Bath Schéba. Le roi David est un meurtrier. Ce n’est pas David. Ensuite, ils regardent le roi Salomon, le seul qui a le droit de construire le temple à Jérusalem. C’est un signe. L’homme le plus sage de la terre. On vient de partout pour admirer sa richesse et écouter sa sagesse. C’est un signe ! C’est l’âge d’or de l’histoire d’Israël. Un royaume uni, en paix et prospère. Ce doit être Salomon ! Salomon serait parfait en Messie. Il a tout ce qu’il faut. Mais, non ce n’est pas lui, car il adore de faux dieux sous l’influence de ses concubines. Non, le peuple de Dieu regarde et observe de près, mais il le fait en vain, car aucun de ces descendants d'Eve n’est le Sauveur promis à Adam et Ève. Personne n’est à la hauteur.
Mais
tous ont comme rôle à jouer de montrer Jésus. Puisqu’ils
échouent tous, ils ont comme fonction de prolonger l’attente et de
pousser les regards du peuple de Dieu vers l’avenir. Derrière leur
échec est l’ombre de Jésus. Certes, ils ont tous échoué, mais
ne vous inquiétez pas un jour viendra celui qui n’échouera pas.
En lisant ces histoires de ces hommes, on doit chercher quelqu’un
de plus excellent. Donc, plutôt que de lire ces histoires comme des
fables morales, si vous les lisez comme un jeu de Qui
est-ce ? vous serez plus près de la
vérité. Les prophètes, qui ont
prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait
de ce salut l'objet de leurs recherches et de leurs investigations,
voulant sonder l'époque et les circonstances marquées par l'Esprit
de Christ qui était en eux (1 Pierre
1:10).
Comment
ne pas parler de Noël ici ? C’est le temps de l’année où nous
allons fêter l’arrivée enfin du Messie. Mais je crois que c’est
avec les paroles de Philippe que la boucle est bouclée.
Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit: Nous avons trouvé celui
de qui Moïse a écrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé,
Jésus de Nazareth (Jean 1:45)
Jésus
est le fil conducteur de l’Ancien Testament. Tout tourne autour de
lui. C’est son histoire.
3.
Ce sont ses histoires.
Je
vous ai montré que Jésus est le sujet qui transcende l’Ancien
Testament. Maintenant je vais vous montrer qu’il est dans le détail
de l’Ancien Testament. Il est non seulement le fil conducteur de
l’Ancien Testament, mais il est aussi les annotations en bas de
page. Il est dans la Grande Histoire et il est dans les petites
histoires individuelles. En effet, si vous
croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, puisqu'il a écrit à mon
sujet (Jean 5:46) J’aurais pu
prendre une dizaine d’exemples, mais je me limite à l’exemple
d’Abraham. Pourquoi ? Parce que c’est une histoire où Jésus
n’est pas immédiatement apparente. D’ailleurs, l'avez-vous apperçu
quand nous avons lu le passage ?
Dieu
fait alliance avec Abraham. C’est
un accord solennel et légalement contraignant. Or, dans une
alliance militaire à l’époque un puissant faisait alliance avec
un moins puissant pour s’assurer de sa fidélité. On appelle ça
une suzeraineté. Un grand roi (le souzerain) fait un traité avec un
roi moins puissant (le vassal). Le souzerain accorde sa protection au
vassal et le vassal donne son allégeance au souzerain. Les deux
parties s’engagent dans l’alliance. La rupture de l’alliance
entraîne des punitions, souvent la guerre.
Ce
qu’il faut savoir c’est que lorsque les peuples de l’époque
biblique faisaient une alliance ensemble, ils ne signaient pas un
papier, comme nous le faisons. La culture d’Abraham n’était pas
une culture d’écriture comme le nôtre. Nous écrivons un contrat
et signons pour nous engager à le respecter. Mais dans les temps
d’Abraham ils ne faisaient pas comme nous. Ils proclamaient les
conditions de l'alliance. Ensuite, ils jouaient, comme dans un
rituel, les malédictions promises dans l’alliance à celui qui ne
respecerait pas l’alliance. C’est un peu la même chose que font
les enfants pour s’engager envers un camarade : croix de bois,
croix de fer, si je mens, je vais en enfer. L’idée
que l'enfant montre en faisant le signe de la croix est : si je t’ai
menti, que la malédiction de l’enfer s’abatte sur moi ! Les deux
parties jouaient donc les termes de l’alliance. Et c’est
seulement si les deux parties étaient d’accord sur les termes et
jouaient les termes que l’alliance était ratifiée.
Voilà
ce que nous voyons dans ce passage. Dieu va faire une alliance avec
Abraham. Voici donc le rituel de l’alliance. Prends
une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de
trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. Abram prit tous ces
animaux, les coupa par le milieu, et mit chaque morceau l'un
vis-à-vis de l'autre; mais il ne partagea point les oiseaux. Les
oiseaux de proie s'abattirent sur les cadavres; et Abram les chassa.
(Genèse 15:9). Abraham sait ce qui se passe. Il a l’habitude de
cette coutume, mais nous ne l’avons pas. Abraham prend donc les
animaux et les coupe en deux et dispose chaque moitié par terre en
ligne et dispose les autres moitiés par terre en ligne en face avec
un petit chemin pour marcher entre les 2 lignes d’animaux.
Ceci
signifie que la rupture de cette alliance entraînerait donc la
malédiction de mourir et en plus d’être découpé, retranché et
livré aux bêtes. Autrement dit, celui qui s’engage dans cette
alliance dit : si jamais je romps cette alliance que je meure et que
je sois retranché du peuple de Dieu ! Voilà ce que la mort et la
découpe des animaux signifient. Nous voyons la même chose dans
Jérémie 34:18 où Dieu dit : Je livrerai les
hommes qui ont violé mon alliance, ... qu'ils avaient fait devant
moi, en coupant un veau en deux et en passant entre ses morceaux; je
livrerai … tout le peuple du pays, qui ont passé entre les
morceaux du veau; je les livrerai entre les mains de leurs ennemis, …
et leurs cadavres serviront de pâture aux oiseaux du ciel et aux
bêtes de la terre.
Voici
donc le contexte de cette alliance. Abraham a disposé les morceaux
d’animaux et lui et Dieu doivent passer entre les morceaux pour
ratifier l’alliance. C’est le moment de signer. Mais dans notre
passage il arrive quelque chose d’extraordinaire. Un profond
sommeil tombe sur Abraham Au coucher du soleil,
un profond sommeil tomba sur Abram; et voici, une frayeur et une
grande obscurité vinrent l'assaillir. Or, cette obscurité
n’est pas la nuit. C’est une obscurité accompagnée d’une
frayeur. C’est une obscurité surnaturelle.
Mais
regardez ce qui se passe ensuite : Quand le
soleil fut couché, il y eut une obscurité profonde; et voici, ce
fut une fournaise fumante, et des flammes passèrent entre les
animaux partagés. En ce jour-là, l'Éternel fit alliance avec Abram
(V 18). Pendant qu’Abraham dort, une
fournaise fumante, et des flammes passent
entre les morceaux. Cette fournaise n’est pas Abraham, c’est
Dieu. Dieu seul, sous la forme d’une fournaise fumante,
passe entre les morceaux d’animaux. Dieu seul joue les
malédictions de l’alliance. Abraham ne le fait pas. Comment en
être sûr ? Parce qu’Abraham dort ! Dieu seul passe entre les
animaux. C’est Dieu le seul signataire de cette alliance. Il signe
pour les deux.
Alors
cela signifie quoi ? Cela signifie que Dieu s’engage envers Abraham
seul. Abraham ne s’engage pas dans cette alliance. Il dort. Dieu
assume seul toutes les malédictions de cette alliance. Il dit :
Abraham, si je ne fais pas de toi une grande nation, que je sois le
seul à mourir et à être retranché et être livré aux bêtes ! Il
ne demande rien à Abraham. Il l’a fait dormir. Abraham ne récupère
que les bénédictions de cette alliance. Les malédictions sont pour
Dieu seul. Dieu court seul dans cette alliance le risque de mourir et
d’être retranché et livré en spectacle aux bêtes !
Et
c’est arrivé. Dieu est mort et Dieu a été retranché et livré
en spectacle. Sur la croix Jésus a été enveloppé d’une
obscurité profonde comme Abraham ici. Jésus a été assailli d’une
frayeur comme ici. Il a été livré aux
rapaces, comme ici. Jésus est mort et il a été retranché
de la terre des vivants. Il a été retranché, sectionné, découpé,
rejeté de son peuple. Et, comble de l'horreur, il a été retranché
et rejeté aussi de son Père. Jésus est devenu la malédiction,
pendu et livré en spectacle à tous.
Ce
qui se passe ici est donc un type de ce que Jésus fera plus tard. Il
s’engagera seul pour nous. Il gardera l’alliance seul, parce
qu’il sait que nous ne pouvons pas le faire. Quand il meure, nous
dormons. Il signe seul le contrat de notre salut. Il a pris seul la
malédiction, pour nous donner la bénédiction d’Abraham.
Jésus-Christ l'a fait pour que, grâce à lui,
la bénédiction d'Abraham s'étende aux non-Juifs et que nous
recevions, par la foi, l'Esprit que Dieu avait promis (Gal.
3:13, Semeur). Ce passage est sur Jésus. Le héros de ce passage
n’est pas un Abraham fatigué, mais un beaucoup plus excellent
qu’Abraham, c’est Jésus qui assume tout pour nous sauver. Si
vous lisez ce passage en cherchant sa morale, vous êtes complètement
passé à côté de son message. Comme le dit Paul, En
effet, pour toutes les promesses de Dieu, c’est en [Jésus] que se
trouve le "oui" et l’amen
(2 Cor. 1:20).
Conclusion
Jésus
dit à ses disciples il fallait que s'accomplît
tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les
prophètes, et dans les psaumes. Alors il leur ouvrit l'esprit, afin
qu'ils comprissent les Écritures (Luc 24:44). Comprendre les
Écritures n'est donc pas y voir des leçons de morale pour nous.
Comprendre les Écritures, c'est comprendre comment tout parle de
Jésus. Comprendre les Écritures c'est
y voir Jésus partout, car il est partout. La bible est chrétienne.