vendredi 5 novembre 2010

La Connaissabilité de Dieu


Jean 17 : 1 à 10





Introduction

Il y a 3 types de personnes sur cette terre. L'athée dit qu'il n'y a pas de Dieu. L'agnostique dit qu'il ne sait pas s'il y a un Dieu ou pas et même s'il y en a un, on ne peut rien savoir sur lui. Le théiste (en l'occurrence, le chrétien) dit qu'il y a un Dieu et l'homme peut le connaître. Connaître Dieu !
Je voudrais vous parler de la connaissabilité de Dieu. Comment l'homme connaît-il le Dieu vivant ? Job nous enseigne la futilité d'une telle entreprise : Prétends-tu pénétrer les profondeurs de Dieu, ou saisir la perfection du Tout-Puissant ? (Job 11:7). Dieu est un esprit infini, l'homme ne peut donc pas le comprendre. Mais Jésus dit dans notre passage : la vie éternelle consiste à te connaître, toi, le seul vrai Dieu (V3). Connaître Dieu est donc indispensable.  Si nous ne le connaissons pas nous n'avons pas la vie éternelle. Mais la bible enseigne l'incompréhensibilité de Dieu et la nécessité de le connaître. Y a-t-il une contradiction ? Comment l'homme peut-il connaître Dieu ? Comment le temporel peut-il connaître l'éternel ? Comment le fini peut-il connaître l'infini ? Comment est-ce que moi, 1m83, 75kg avec un QI moyen, puis-je connaître un esprit infini ? Essayons de répondre à ces questions.


1. La Connaissance.
Pour bien comprendre comment l'homme peut connaître Dieu je pense qu'il serait utile de se demander comment l'homme acquiert la connaissance de n'importe quoi. Nous vivons dans une société athée. Il faut parfois donc réfuter des idées erronées, avant de pouvoir enseigner la vérité. Aujourd'hui il y a 2 grandes idées qui dominent. Elles sont enseignées dans nos écoles. Elles sont véhiculées par les médias (les documentaires, les actualités et même la pub). Mine de rien, ces erreurs nous influencent.

a. Nous arrivons à la connaissance par l'expérience, c'est l'empirisme. L'esprit de l'homme quand il naît est une "tabula rasa" (John Locke & Descartes) c'est-à-dire que son esprit est vide, toute connaissance vient donc de notre expérience. Et nous acquérons cette expérience par nos 5 sens. Le principe empirique est tester > observer > répéter > assimiler. La connaissance est donc notre perception des choses. Le Chrétien reconnaît que nous apprenons des choses par nos 5 sens (c'est pour cela que Dieu nous les a donnés) mais ce que nous contestons est l'idée que toute la connaissance vient des 5 sens.
Je vois 2 vraies incohérences avec l'empirisme. (i) peut-on faire confiance à nos sens ? Comment savoir si ce que nous voyons correspond à la réalité ? Après tout, si l'empiriste dit vrai, il n'y a pas de Dieu, nos 5 sens sont donc le fruit d'une évolution hasardeuse, alors comment leur faire confiance ? C'est une vraie question. L'empiriste présume de leur fiabilité, mais sur quelle base ? Le Chrétien croit que nos sens ont été créés par Dieu. Dieu est vrai, nos 5 sens sont donc fiables sans être infaillibles. Le chrétien a un raisonnement logique. L'empiriste n'est pas logique. Si ma vue est une question de chance, comment savoir si ce que je vois correspond à la réalité ? Qui en est le garant ? La chance ?! S'il n'y a pas de Dieu nos 5 sens sont aussi fiables que le résultat d'un lancer de dés.
Mais, ce n'est pas tout, même si ce que nous voyons correspond à la réalité, notre interprétation peut nous amener à une fausse conclusion. Nous pouvons bien voir et mal comprendre. C'est l'exemple du coq. Un homme observe tous les matins la même chose. Le coq chante, le soleil se lève. Le lendemain le coq chante, le soleil se lève. Le surlendemain le coq chante, le soleil se lève et ainsi de suite. Au bout de 60 ans d'observation du même phénomène l'homme conclut en toute logique : c'est le chant du coq qui fait lever le soleil !
La première incohérence interne de l'empirisme est que rien ne permet de garantir la fiabilité de nos 5 sens et en plus, notre interprétation des choses est forcément subjective.
(ii) La 2ème incohérence que je vois avec l'empirisme est que pour être sûr à 100% de sa conclusion, (et après tout c'est cela qui nous intéresse) l'empiriste devrait tout observer, toute expérimenter - chaque exemple de chaque phénomène passé, présent et futur - c'est impossible. Avec l'empirisme on est donc le plus sûr de sa connaissance juste avant d'avoir tort, je m'explique. Les Européens avaient observé des millions de cygnes pendant des siècles. Dans tous les pays de l'Europe du nord au sud, de l'ouest à l'est, chaque cygne observé était blanc. Les ornithologues ont donc conclu en toute logique : un cygne est toujours blanc. Ils avaient raison et chaque nouvelle observation de cygne confirmait et renforçait leur conclusion. Plus ils en voyaient, plus ils étaient sûrs de leur connaissance. Jusqu'à au jour où l'on découvre l'Australie et on y trouve des cygnes noirs ! Morale de l'histoire : avec l'empirisme les observations s'accumulent et le moment où on en a le plus est le moment où on est le plus sûr de sa connaissance et ce moment-là vient juste avant le moment où on a tort ! Avec l'empirisme on est donc le plus sûr de sa connaissance juste avant d'avoir tort. C'est une vraie incohérence.
L'empirisme en tant que philosophie épistémologique comporte de vraies incohérences internes. Ce n'est donc pas la vérité. Il ne suffit donc pas pour expliquer notre connaissance de Dieu.



b. Nous arrivons à la connaissance en rejetant tout dogme, c'est le relativisme.
Ce que nous connaissons est le produit de notre environnement. La connaissance est donc une question de point de vue. Ce qui est vrai pour nous, peut être faux pour quelqu'un d'autre, car il n'y a pas de vérité absolue. Si c'est bon pour toi, c'est que c'est bon. Si le Christianisme te fait du bien tant mieux, mais il ne faut pas l'imposer aux autres puisque les autres religions sont aussi légitimes que la tienne.
Un jour un collègue m'a dit; "il faut que tu arrêtes d'essayer d'imposer tes idées aux autres. Crois ce que tu veux, mais n'essaie pas de me convaincre". Quand il avait fini, je lui ai demandé s'il pensait m'avoir convaincu par son argumentation. Il n'a pas vu l'hypocrisie de sa position !
Il y avait un pasteur qui avait une belle-mère relativiste. Elle lui a affirmé que toutes les religions sont vraies. Il a répondu, “eh bien la mienne est donc vraie aussi et elle dit que si tu ne te repends pas de tes péchés, tu iras en enfer”. Là-dessus s'est produite une discussion animée. A la fin la belle-mère relativiste a fini par dire au pasteur; "toutes les religions sont vraies, à l'exception de la tienne" ! Et c'est comme ceci que les relativistes se trahissent, car ils adorent être dogmatiques !
Ceci est une vraie incohérence avec le relativisme. Quand quelqu'un dit "tout est relatif", demande lui si ce qu'il vient de dire est relatif ou objectivement vrai ? Quand quelqu'un dit "il n'y a pas de vérités absolues", demande lui s'il vient d'exprimer une vérité absolue ? Si la phrase "il n'y a pas de vérités absolue" est vraie c'est qu'il y a des vérités absolues, leur phrase en est une. Si la phrase "il n'y a pas de vérités absolue" est fausse, c'est qu'il y a des vérités absolues. Le relativisme s'exprime toujours en termes absolues et donc se contredit tout seul.
Ainsi, les 2 théories épistémologiques qui dominent aujourd'hui sont incohérentes et donc insuffisantes pour expliquer comment nous pouvons connaître Dieu. Il doit y avoir un autre moyen pour que l'homme arrive à la connaissance de Dieu.
Oui, il y en a un. Ce n'est ni l'empirisme, ni le relativisme, mais la révélation. "Révélation" signifie le fait d'enlever un voile. Le seul moyen que nous avons de connaître Dieu c'est parce qu'il s'est révélé à nous. Sans cela nous ne saurions rien sur lui. Ce n'est ni par nos 5 sens, ni par nos expériences, mais par sa révélation.





2. La Révélation Générale (On parle d'une lettre ouverte à tous les hommes)
(i) Dieu montre qu'il existe et montre comment il est à travers sa création. Les cieux racontent la gloire de Dieu, Et l'étendue manifeste l'oeuvre de ses mains (Psaume 19:1). On voit qu'il est grand et puissant.
(ii) Dieu montre comment il est par sa préservation de la création. [Dieu] n'a cessé de rendre témoignage de ce qu'il est, en faisant du bien, en vous dispensant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous donnant la nourriture avec abondance et en remplissant vos coeurs de joie. (Actes 14:17). On voit qu'il pourvoit à nos besoins. Il est donc bon.
(iii) Dieu montre comment il est par la lumière de la nature. Chaque personne a une intuition de Dieu dans son coeur, Dieu a mis dans leur coeur (de l'homme) la pensée de l'éternité (Ecclésiaste 3:11). C'est le contraire du "tabula rasa" des empiristes. Je ne sais pas s'il y a un rapport, mais dans un documentaire sur la BBC un neurologue a expliqué que dans la psychologie du cerveau humain il y a une prédisposition à la croyance en Dieu. Dans tous les cas, la bible enseigne que dans chaque personne dès sa naissance il y a une idée innée d'éternité.
Cette intuition que Dieu a mise dans notre coeur comprend notre conscience. Quand les païens, qui n'ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ils sont une loi pour eux-mêmes; ils montrent que l'oeuvre de la loi est écrite dans leurs coeurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s'accusant ou se défendant tour à tour, (Romains 2:14-15). Des gens qui n'ont personne pour leur dire que c'est mal de mentir, de voler et de tuer savent dans leur coeur que c'est mal de faire de telles choses. Dieu a pris ses lois et les a écrites dans le coeur de chaque être humain. L'homme est le chef-d'oeuvre de la création de Dieu. Dieu l'a créé à son image. Il l'a mis à part. Grâce à sa révélation générale la bible est claire, chaque homme sait au fond de lui que Dieu existe et qu'il est bon et grand (grâce à sa création) et qu'il est aussi juste (grâce à sa conscience).
Cependant, même si cette révélation générale de Dieu est réelle, nous voyons qu'elle est assez vague. Elle n'amène pas à une vraie connaissance de Dieu. Elle n'est pas assez précise pour sauver qui que ce soit. Alors pourquoi Dieu se révèle-t-il ainsi ? Paul nous dit que si cette révélation générale n'est pas suffisante pour sauver l'homme, elle est suffisante pour le juger et le condamner d'une manière juste. En se révélant ainsi Dieu ne nous laisse aucune excuse. Car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, Dieu le leur ayant fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l'oeil nu. Ils sont donc inexcusables, (Romains 1:19-20). On peut faire 2 remarques sur ce verset.
(i) Ceci répond à ceux qui demandent ce qui arrivera aux peuples qui n'ont jamais entendu parler de Jésus. C'est une question difficile. Est-ce que l'homme innocent en Afrique qui n'a jamais entendu l'évangile ira au paradis ? Et bien d'après ce passage, je peux affirmer que "oui". L'homme innocent en Afrique, en Inde, où qu'il soit, ira au paradis. C'est sûr. Il y a juste un problème. Cet homme n'existe pas. D'ailleurs, si vous croyez vraiment que l'homme qui n'a jamais entendu l'évangile ira au paradis, quelle est la pire chose que vous pouvez lui faire ? Lui annoncer l'évangile, car il pourrait le rejeter. Non, au jugement devant Dieu, personne ne pourra dire "je ne savais pas qu'il y avait un Dieu ou je ne savais pas qu'il fallait faire le bien". Il n'y a pas d'innocent. Quand les hommes persistent dans le péché et l'incrédulité, Dieu peut donc les condamner justement pour toujours sur la base du fait qu'ils savaient assez de choses grâce à sa révélation générale.

(ii) La base sur laquelle Dieu tient l'homme responsable de ses actes est la révélation générale. Ceci va à l'encontre de ce que beaucoup de Chrétiens aujourd'hui pensent. La tendance actuelle est de dire que pour être responsable de son péché, l'homme doit être libre. Pour que Dieu puisse le juger d'une manière juste, ils disent que l'homme doit pouvoir choisir entre le bien et le mal. Ils parlent du "libre-arbitre" de l'homme. Ils disent que si l'homme n'est pas libre, il est un robot et Dieu ne peut donc pas le juger. Mais, il n'y a aucun verset dans la bible qui dit que l'homme est tenu responsable par Dieu parce qu'il est libre. Mais il y en a plusieurs (comme celui-ci) qui dit que l'homme est tenu responsable à cause de la révélation qu'il a reçu. L'homme sait au fond de lui qu'il y a un Dieu tout-puissant et il sait au fond de lui qu'il faut faire le bien, mais il résiste à cette connaissance et il étouffe la voie de sa conscience. Personne ne fait le bien, dit Paul. Nous sommes tous coupables, non pas parce que nous pouvions faire le bien, mais parce que nous savions ce qu'il fallait faire et nous avons fait le contraire.
Au mieux la révélation générale nous apprend qu'il y a un Dieu puissant et juste - rien de plus. A la lumière de cette révélation floue, l'homme s'est tourné vers l'idolâtrie et la superstition. La révélation générale ne nous conduit pas vers une connaissance de Dieu, mais existe pour que Dieu soit déclaré juste quand il jugera les hommes. Mais pour nous permettre de connaître Dieu, il fallait quelque chose de plus.



3. La Révélation Spéciale (On parle d'une lettre personnelle)
La bible est la révélation parfaite de Dieu. Dans la bible le Dieu invisible se révèle à nous. Comment est-ce que cette révélation est transmise ? Je pense qu'il faut faire attention à des réponses "trop spirituelles, trop pieuses” qui ont amené dans l'histoire de l'église et qui mène encore aujourd'hui au mysticisme. La révélation spéciale de la bible est une révélation verbale. La bible est faite de livres. Le mot "bible" signifie "livres". Ces livres sont faits de phrases, qui sont faites de mots. Dieu se révèle à nous par le biais de phrases, de mots, bref par le langage. Le langage est un cadeau de Dieu. Que ce soit dans le Jardin d'Eden ou par les Écritures, Dieu communique avec des hommes par des mots. Il ne communique pas avec des sentiments et des sensations, il ne communique pas avec des impressions ou des émotions, mais avec des mots. D'ailleurs, nous appelons aussi la bible la Parole de Dieu. Ce sont les paroles, les mots de Dieu. Ceci est confirmé par Jean qui, en parlant de Jésus, ne dit pas "au commencement était l'événement, ou au commencement était l'action, ou au commencement était l'expérience ou au commencement était l'émotion", mais au commencement était la Parole (Jean 1:1). Dieu est la Parole et La Parole est Dieu. Le mot grec logos, que nous traduisons "parole" en français, peut aussi être traduit par "mot, verbe, proposition". On peut donc légitimement dire "le Mot est Dieu" ou "la Proposition est Dieu".
Nous avons tendance à mépriser les mots et le langage. Peut-être cela vient-il de l'idée prédominante que le langage est le fruit de l'évolution. Souvent on entend dire que le langage est trop pauvre pour parler correctement de Dieu. Que les mots sont insuffisants pour décrire Dieu. Mais ce n'est pas la position de la bible. Elle enseigne le contraire. La Parole est Dieu. Dieu peut donc rendre compte correctement de Dieu. Jésus confirme cet enseignement dans notre passage, dans sa dernière prière au Père, il prie : Je leur ai donné les paroles que tu m'as données; et ils les ont reçues, et ils ont vraiment connu que je suis sorti de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé. (Jean 17 : 8). Je leur ai donné les paroles que tu m'as données. Jésus a reçu de la part de son Père quelque chose d'essentiel. C'était une des raisons de sa venue sur terre. Cette chose allait nous permettre de connaître le Père et le Fils. Jésus devait nous la transmettre. C'était quoi; une puissance ? une émotion ? une sensation ? Non, Jésus a reçu des paroles. Il nous les a transmises. Nous savons ce que nous savons sur Dieu à cause de ces paroles. Jamais Jésus ne donne l'impression dans ce verset qu'entre le Père et Jésus et nous il y a eu une fuite du sens ou un appauvrissement du message transmis. Ce qu'il a reçu du Père, il nous l'a donné. Je leur ai donné les paroles que tu m'as données. Ce sont les mêmes paroles. Son travail a été fait parfaitement. Jamais il ne dit que les paroles ne suffisent pas pour parler correctement du Père. La révélation que Dieu a voulue de lui-même a été donnée sans erreur, complètement, précisément, clairement avec des mots par Jésus. Jésus a communiqué la vérité, toute la vérité et rien que la vérité sur Dieu à nous avec des mots. La révélation vient par le biais des paroles. La connaissance de Dieu vient grâce à des paroles. Quand nous recevons cette révélation avec foi, nous connaissons Dieu et nous sommes sauvés.
J'ajouterai que c'est pour cela qu'il faut annoncer la parole de Dieu à des non-Chrétiens. Il faut l'expliquer. Bien sûr notre vie est un exemple pour des non-Chrétiens et dans un culte on peut faire passer un message vague à travers le mime et le chant. Mais à un moment donné il faut utiliser les mots, il faut expliquer clairement l'évangile. Pour révéler Dieu, le Saint Esprit prend des paroles. Pour révéler Dieu, il ne prend pas un sentiment ou une émotion qu'un chant suscite en nous. Pour révéler Dieu, il ne prend pas une impression que laisse un mime. On ne peut pas comprendre la logique d'une impression. On ne peut pas croire à une émotion. Mais on peut comprendre des mots, des phrases, un message et croire à des mots, des phrases, un message. Le Saint-Esprit prend ce message et il ouvre notre esprit pour que nous puissions le comprendre et le croire. Ces mots et l'action du Saint-Esprit nous amène donc à la connaissance de Dieu !

Je reviens donc à ma question du début. Y-a-t-il une contradiction ? Je viens de dire que nous pouvons connaître Dieu, mais la bible enseigne que Dieu est incompréhensible. Est-ce que c'est contradictoire ? Non, il n'y a pas de contradiction. On ne peut pas connaître Dieu totalement, mais on peut le connaître vraiment. Le peu que nous connaissons de lui est vraiment lui. Ce que nous connaissons de Dieu correspond à la réalité de Dieu. La révélation est parfaite et donc complète. Rien ne manque. Il n'y a aucun aspect de Dieu qui ne nous ait pas été correctement révélé.
Mais comment l'esprit fini de l'homme peut-il saisir l'Esprit infini qui est Dieu ? Il ne peut pas. Dieu dépasse notre compréhension. Par contre, si cet Esprit infini se fait homme et nous révèle parfaitement la nature de cet Esprit, nous pouvons le connaître. Jésus est en quelque sorte un concentré de Dieu, l'image du Dieu invisible, nous dit Paul. Il ne nous a pas montré la constitution de cet Esprit infini (de quoi il est fait), mais il nous a montré ses attributs (comment il est) et ceci, même l'esprit d'un enfant peut le saisir avec l'aide du Saint-Esprit. Et c'est cette connaissance-là qui donne la vie éternelle.
J'étais étudiant à Londres quand mon épouse est venue travailler à Londres dans le cadre d'une formation. On s'était vu déjà, mais c'est à ce moment-là qu'on a commencé à sortir ensemble. Au bout de 2 semaines je savais que je voulais l'épouser. Le peu que je connaissais d'elle, me donnait envie de passer ma vie avec elle. Si au bout de 2 semaines quelqu'un m'avait demandé; connais-tu Esther, j'aurais répondu; "oui, je la connais bien c'est ma future épouse". Et la personne aurait répondu; "ah oui, d'accord. Tu la connais vraiment très bien !" Maintenant je sais que je la connaissais très peu, mais je la connaissais quand même. Au bout de 20 ans de vie commune, je la connais beaucoup mieux. Mais est-ce que pour autant je peux dire que je la connais totalement, exhaustivement ? Je sais comment elle est (et encore elle me réserve quelques surprises), mais est-ce que je peux dire que je connais son âme, son esprit, toutes ses pensées ? Non, seulement Dieu la connais exhaustivement. Mais sans la connaître totalement, je la connais vraiment. Ce que je connais d'elle est vraiment elle. Et plus je passe du temps avec elle, plus je la découvre, plus je l'aime. C'est pareil avec Dieu. Nous le connaissons peu, mais nous le connaissons vraiment. Nous le connaissons assez pour l'aimer et s'engager avec lui pas pour 40, 50 ans, mais pour toujours. Même au paradis quand nous verrons face à face, je pense que notre esprit ne sera pas suffisamment agrandi pour que nous puissions contempler dans le détail toute l'excellence de sa nature. Pour comprendre la perfection infinie, il faut être infini. Notre connaissance de Dieu ne sera donc pas totale, mais notre bonheur sera total. Car notre connaissance sera parfaite dans le sens où elle sera suffisante pour la capacité du sujet, tout en n'épuisant jamais la plénitude de l'objet. Et au fur et à mesure que notre vue augmente, notre bonheur augmentera aussi. Mais notre connaissance n'arrivera jamais à une limite au-delà de laquelle il n'y a rien à découvrir. D'éternité en éternité, Dieu sera toujours notre Dieu insondable.

Conclusion
Est-ce que tu connais Dieu ? Si tu hésites - la réponse est sans doute "non". Avec Dieu c'est noir ou blanc, soit il te connaît, soit il ne te connaît pas. Ecoutez les mots de Jésus : Au jour du jugement, nombreux sont ceux qui me diront: "Seigneur! Seigneur! Nous avons prophétisé en ton nom, nous avons chassé des démons en ton nom, nous avons fait beaucoup de miracles en ton nom". Alors je leur dirai ouvertement: "Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui pratiquez le mal" (Mathieu 7:22). Tu peux l'appeler Seigneur. Tu peux faire les choses les plus extraordinaires en son nom. Mais si tu ne le connais pas, il ne te défendra pas contre la colère de Dieu, il ne viendra pas à ton secours, au contraire il te rejettera. Connaître Dieu est donc essentiel. Il n'a y a pas plus important ce matin, aujourd'hui, cette semaine, cette année, pour ta vie. Si tu ne connais pas Dieu comme ton Père et Jésus comme ton frère, tu iras en enfer. Mais si tu crois en lui ce matin, il se fera connaître de toi, il se montrera à toi, il deviendra ton Père, ton frère, ton Consolateur, ton ami. Et tu pourrais dire cette phrase incroyable; "je connais Dieu !"

mardi 17 août 2010

La Justice de Dieu


Romains 3 : 21 - 26


Introduction
Lorsque je travaillais en tant qu'évangéliste, j'ai eu plusieurs conversations avec des musulmans. On revenait souvent au même sujet; à savoir, le pardon des péchés. Ils n'arrivaient pas à comprendre pourquoi le Dieu chrétien, qui se dit miséricordieux, ne pouvait pas tout simplement nous pardonner comme, disent-ils, Allah le fait. Ils me disaient; "si vous m'offensez, je peux vous pardonner, juste comme ça, sans rien vous demander. C'est un acte de miséricorde. Pourquoi le Dieu chrétien exige-t-il un sacrifice pour le faire ? Pourquoi veut-il du sang avant de pardonner ?" C'était pour eux un vrai obstacle. Et ils ont raison. La bible est claire, sans effusion de sang, il n'y a pas de pardon (Héb. 9:22). Le sang, la mort, le sacrifice, la croix sont au centre du christianisme. Mais, pourquoi ? Parce que le Dieu chrétien est un Dieu juste. C'est mon message ce matin : la justice de Dieu.

Quand nous parlons de la sainteté de Dieu, on parle de comment Dieu est, qu'il est séparé de nous.
Quand nous parlons de la justice de Dieu, on parle de ce que Dieu fait; comment il se comporte avec nous.
Sa justice est manifestée par (i) sa loi (ii) ses jugements (iii) son sacrifice.

1. La justice de Dieu est manifestée par sa loi.
Dans notre passage il est question de la loi. Quelle loi ? Dans les 5 premiers livres de la bible (la Torah) Dieu a donné des règles de vie à son peuple, que nous appelons la loi de Dieu ou la loi mosaïque, car donnée par l'intermédiaire de Moïse. Les 10 commandements sont les principes phares de cette loi, mais il y a en tout 613 commandements à observer dans la Torah, car l'Eternel est notre législateur (Esaïe 33:22). Ces règles touchent tous les aspects de la vie pratique et spirituelle. Elles concernent des choses aussi importantes que de ne pas tuer et des choses aussi insignifiantes que le fait d'utiliser des poids justes dans une balance (Lév. 19:36). Dieu veut que nous soyons justes dans tout, comme lui est juste dans tout.
La loi de Dieu est d'une justice absolue. Elle montre la justice de Dieu. Sans sa loi nous ne saurions pas ce qu'est la justice. D'autres systèmes législatifs contiennent des éléments de justice, mais la loi de Dieu est la seule qui est totalement juste, car lui est totalement juste.
Si nous regardons la loi de Dieu de près, nous voyons qu'elle est plus juste que certaines des lois dans notre société "moderne". La loi mosaïque établit trois principes fondamentaux du droit.
(i) Elle établit le principe de l'égalité devant la loi. Le texte de loi babylonien (le Code d'Hammurabi) divisait la population babylonienne en trois groupes, dont le premier jouissait de tous les droits et le dernier en avait peu. Même chez nous, en France, le président de la république en fonction est au-dessus des lois. Il ne peut pas être mis en examen. Chez le peuple de Dieu il n'y avait pas d'hiérarchie juridique. A partir de Moïse, jusqu'au dernier nouveau-né, tous étaient égaux devant la loi de Dieu.
(ii) La loi mosaïque établit le principe d'équité. La loi assyrienne était particulièrement brutale. A un assyrien qui avait volé du pain, par exemple, on lui coupait le nez. Mais la règle d'or de la loi mosaïque est oeil pour oeil et dent pour dent (Ex. 21:24) - c'est-à-dire l'équité. Avant cette loi une mort accidentelle pouvait donner lieu à des massacres en représailles. Cette loi interdit cette pratique. Chez nous en France, c'est le contraire qui se produit. Partick Tremeau a violé 13 femmes dans les années 90s. Il a été condamné à 15 ans de réclusion, ce qui signifie un peu plus d'un an par viol. Ensuite, sa peine a été réduite à 10 ans. Il a donc fait 9 mois de prison pour chaque viol. 9 mois, c'est-à-dire rien du tout. Ce n'est pas ça l'équité. Oeil pour oeil et dent pour dent exige une équité entre le crime et le châtiment.
(iii) La loi mosaïque établit le principe des témoignages corroborés pour condamner quelqu'un. Le texte de loi babylonien dit ceci : si un homme accuse un autre, l'accusé ira sauter dans une rivière. S'il se noie, l'accusateur prendra possession de sa maison. On avait intérêt à savoir nager à cette époque ! S'il se noyait au moins on est sûr qu'il était coupable ! Non, ceci est absurde. Nous rions, mais en Europe il n'y a que quelques centaines d'années on faisait pareil. On jetait une "sorcière" à l'eau, lestée de pierres. Si elle flottait, c'était une sorcière et on la tuait. Si elle coulait, elle était innocente, mais noyée. 4000 ans plus tôt, en Israël une condamnation n'était pas basée sur la superstition, mais sur le témoignage de 2 ou 3 témoins, un seul témoin ne suffira pas contre un homme pour constater un crime ou un péché quel qu'il soit. Un fait ne pourra s'établir que sur la déposition de 2 ou de 3 témoins (Deut. 19:15). Egalité devant la loi, équité entre le crime et le châtiment et témoignages pour condamner - la loi mosaïque était totalement juste.

Cependant, ceux qui connaissent la loi de Dieu savent qu'elle contient des choses difficiles à comprendre. Certains commandements nous font penser à l'injustice, plutôt qu'à la justice. Il est bien sûr impossible ici de les examiner tous, mais je voudrais en prendre deux exemples très représentatifs.
Le premier exemple est le fait que Dieu ordonne la mort pour l'adultère, (Lév. 20 : 10). Ceci nous semble très injuste dans notre société où l'adultère (qu'on appelle aujourd'hui une "aventure") a une image positive. Pourquoi Dieu ordonne-t-il la mort pour un couple adultère donc ? Est-ce que cette sentence est conforme à une loi juste ? Pour répondre à ces questions il faut savoir pourquoi Dieu a donné sa loi. Quel était son but ? Quelle fonction avait la loi ? La réponse se trouve dans le nouveau testament. Paul est clair, la loi a été donnée pour être dure et être contraignante.
Etre dure parce que quand Dieu dit que celui et celle qui commettent l'adultère doivent mourir, cela nous montre à quel point le péché (ici l'adultère) est grave pour Dieu. Les rites sur les sacrifices et holocaustes le confirment, Dieu ne prend pas la transgression de sa loi avec légèreté. La loi nous montre un Dieu en colère contre le péché et les pécheurs. Seul un miracle, initié par Dieu lui-même, peut nous réconcilier avec ce Dieu.
Etre contraignante parce que quand Dieu donne 613 commandements à respecter, cela nous montre à quel point c'est impossible de les garder tous, tout le temps. Il faut déjà les connaître tous et ensuite les appliquer tous à chaque instant de sa vie. Soyons clair, Dieu a donné sa loi pour nous montrer que nous n'arriverons jamais à y obéir. Cette impuissance nous oblige à chercher à plaire à Dieu autrement que par les oeuvres de la loi.
Quand nous comprenons pourquoi la loi a été donnée, nous comprenons que ce qui nous paraît injuste dans la loi est en réalité conforme à l'objectif fixé par Dieu et donc totalement juste et bon.

La deuxième accusation qu'on entend souvent est que "Dieu est un meurtrier" ou "Dieu encourage le génocide". En effet, dans la bible Dieu ordonne l'extermination de toute la tribu d'Amalek - hommes, femmes et enfants; Ainsi parle l'Etrenel des armées : je me souviens de ce qu'Amalek fit à Israël, lorsqu'il lui ferma le chemin à sa sortie d'Egypte. Va maintenant, frappe Amalek ... tu ne l'épargneras point et tu ferras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, boeufs et brebis, chameaux et ânes (1 Sam. 15:2-3). Comment expliquer donc que Dieu ordonne le génocide d'un peuple ? Peut-on toujours dire que sa loi et ses commandements sont parfaits après cela ? Que répondre à une telle accusation ? On peut dire plusieurs choses. On peut faire une première remarque en passant; souvent (pas toujours, mais c'est mon expérience) les personnes qui portent cette accusation contre Dieu (qu'il ordonne le massacre même de bébés) sont les mêmes qui se battent ici en France pour le droit de continuer à tuer des bébés. Je parle bien sûr de l'avortement. C'est une position très hypocrite !
En ce qui concerne le fond, on peut dire que la justice des hommes n'est pas la justice de Dieu. Ceci est essentiel à saisir. La justice de Dieu n'implique pas l'égalité pour tous. Tous ne sont pas logés à la même enseigne avec Dieu. C'est pour cela que certains disent que Dieu est injuste. Ils confondent égalité et équité. Nous n'avons pas tous un traitement égal devant Dieu, mais nous avons tous un traitement équitable. Je m'explique. Puisque nous avons tous désobéi à sa loi. Nous méritons tous la mort. Il devrait nous exterminer tous et tout de suite, comme il a noyé les peuples au temps de Noé. Mais dans sa bonté, il ne le fait pas. Dieu a décidé de se choisir un peuple et de montrer sa bonté à ce peuple. La justice de Dieu n'est donc pas l'égalité. Heureusement, parce que l'égalité serait de nous envoyer tous en enfer. Par contre, la justice de Dieu est équitable, car il a le droit de faire miséricorde à certains d'entre nous, s'il le veut. Comme le dit Jésus dans sa parabole : ne m’est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux ? Ou vois-tu d'un mauvais œil que je sois bon ? (Mat. 20:15). La question n'est donc pas "pourquoi Dieu ne sauve-t-il pas tous les hommes ?", mais "pourquoi Dieu en sauve-t-il certains ?".
La dernière chose qu'on peut dire contre cette accusation que Dieu encourage le génocide est que Dieu s'est choisi un peuple qu'il voulait bénir et protéger. Il avait décidé de lui donner la terre promise. Il en a le droit, c'est à lui. Dès sa sortie d'Egypte alors que les Hébreux erraient dans le désert sans défense, la tribu d'Amalek a essayé de les détruire (Exode 17). Dieu connaît l'avenir, il savait que si les Hébreux n'exterminaient pas totalement la tribu d'Amalek, ils chercheraient encore une occasion à exterminer les Hébreux. Et c'est exactement ce qui s'est passé. Agag, le roi d'Amalek a été épargné par Israël. Par la suite, (voir le livre d'Esther), Haman, descendant d'Agag, a essayé d'exterminer le peuple de Dieu. C'était donc une question de survie. Tuer ou être tué. Dieu le savait. Combien de Juifs sont morts parce qu'ils n'ont pas obéi à ce commandement ?
Dieu est donc juste. Nous méritons tous sa punition. S'il nous punit, il ne fait qu'exercer la justice. Si une armée nous envahit, nous n'avons que ce que nous méritons tous - hommes femmes et enfants, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu (V23). Mais il a décidé de faire du bien à certains et c'est son droit. Le Législateur fixe la loi. Et cette loi montre sa justice.


2. La justice de Dieu est manifestée par ses jugements.

Comment définir la justice de Dieu ? Après tout, c’est Dieu qui détermine sa justice. Dieu est juste parce qu’il est Dieu. Il n’y a pas de livre de règles qu’il consulte pour savoir comment agir de manière juste dans une certaine situation. Alors, comment définir sa justice ? Je pense que l’on peut dire que la justice de Dieu c’est que Dieu agit toujours en fonction de sa valeur infinie. C’est cela la définition de sa justice. Dieu agit toujours d’une manière qui correspond à sa valeur infinie.
Et un aspect de sa justice consiste à rendre à chacun selon ses actes. C'est une idée essentielle de la justice de Dieu. Il punit les transgresseurs, ainsi il manifeste à tous sa sainteté infinie et donc sa valeur infinie. Il les punit non pas pour en faire un exemple aux autres ou pour les réformer, mais pour maintenir sa justice. Il exige de tous l'obéissance constante à sa loi. Quand nous désobéissons, nous rebellons contre lui. Il est Dieu. Il est juste. Il est obligé de réagir. S'il ne réagit pas, il passe aux yeux de tous pour un Dieu impuissant et injuste. Sa réputation était en jeu - la gloire de son nom. Il était ouvert à l'accusation que tout en voyant l'injustice, il ne réagissait pas, il pratique donc lui-même l'injustice. Et c'est impossible pour Dieu d'être injuste.
On entend parfois les gens dire d'un criminel qui se suicide : "il a échappé à la justice". Mais on n'échappe jamais à la justice de Dieu. Ne vous y trompez pas, on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi (Gal. 6:7). Chacun rendra compte de ce qu'il a fait sur terre. Chaque parole sera examinée. Ce que nous avons dit en cachette sera crié sur les toits. Chaque acte sera mis sous le projecteur. Chaque pensée dévoilée et scrutée. Le film de notre vie passera devant les yeux de tous dans la présence de Dieu et sera comparée à sa loi parfaite. Aucun péché ne restera impuni. Aucun. Ceux qui sont désapprouvés par Dieu seront punis éternellement par lui.
Mais certains disent qu'en punissant le pécheur éternellement Dieu est injuste. Comment un Dieu juste peut-il punir des péchés temporels avec une punition éternelle ? Comment dire que c'est juste et équitable de punir pour toujours des péchés commis pendant une vie de 70 ans ? C'est disproportionné et donc profondément injuste. Dieu, disent-ils, est donc injuste dans ses jugements.
Mais je réponds en disant que s'il y a une disproportion c'est dans l'autre sens. Je veux dire par là que si nous pouvions nous projeter dans 10 millions d'années, notre constat serait que ceux qui sont en enfer ont péché plus qu'ils n'ont été punis. Comment est-ce possible ? Parce que leurs péchés ne sont pas temporels. Une telle accusation me fait penser à un rescapé du Titanic qui, dans son canoë de sauvetage, voyant le navire sombrer a déclaré; "le Titanic - quel bateau fiable, il a navigué plus de 2300 kilomètres et n'a coulé qu'une seule fois". Pécher une seule fois fait de nous des pécheurs. Etre pécheur est un état, c'est une nature totalement corrompue en rébellion constante contre Dieu. Pour qu'un pécheur arrête de pécher, il faut qu'il change de nature, qu'il soit né de nouveau. Pensez-vous que ces gens héritent d'une nouvelle nature en entrant dans l'enfer ? Non, la nouvelle nature vient par la foi en Jésus. En enfer c'est trop tard. Ils sont donc toujours des pécheurs en enfer. Leur état de péché et de rébellion est donc sans fin, leur punition doit l'être aussi.
Cela nous heurte peut-être, mais c'est totalement équitable. La justice de Dieu est montrée par ses jugements.


3. La justice de Dieu est manifestée par son sacrifice.
Dieu est donc impitoyablement juste. Mais Dieu n'est pas que juste, il est aussi amour. Dans son amour et sa bonté infinis, il lui a semblé bon de ne pas laisser tous les pécheurs connaître la sévérité de sa justice. Il s'est réservé un peuple auquel il a décidé de faire du bien. De sauver plutôt que de juger, de bénir plutôt que de maudire. Mais voici un vrai dilemme. Comment un Dieu juste pouvait-il sauver des pécheurs, sans être accusé d'injustice ? Nous avons déjà vu que Dieu doit punir les transgresseurs. Il est obligé. Alors comment peut-il ne pas punir certains d'entre eux ? C'est le problème le plus insoluble de toute l'histoire de l'humanité.
Par exemple, le roi David a commis l'adultère avec Bath Schéba et a fait tuer son mari Urie pour masquer son péché. Ensuite, David prie à Dieu et demande pardon pour son péché et Dieu lui pardonne ! Que dirait alors le père d'Urie ? Il dirait que c'est profondément injuste de lui pardonner. Et on le comprendrait. 
Me voici transgresseur de la loi de Dieu, coupable sous tous les chefs d'accusations de sa loi, la justice divine exige ma condamnation (la punition éternelle) mais Dieu ne veut pas me punir éternellement, il veut me bénir éternellement. Le musulman dirait : "c'est simple, il n'a qu'à te pardonner. Il te dit 'je te pardonne selon ma miséricorde' et tout est oublié". Mais j'ai enfreint sa loi et a loi me condamne et Dieu ne pas enfreindre sa propre loi en ne me punissant pas. Il faut que Dieu montre qu'il est absolument juste; il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, mais il montre ainsi sa justice dans le temps présent (V25). Allah ne se préoccupe pas de montrer sa justice, puisqu'il n'est pas juste. Mais Dieu (le seul, vrai) l'est et il veut que cela se sache. Alors comment faire ? Il est obligé de me condamner, mais veut me libérer. C'est impossible ! Pour l'homme c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible.
Dieu, dans le génie de sa sagesse, a trouvé le moyen, par le même acte, de faire éclater sa justice et de faire triompher son amour. Par le même événement historique, il se montre impitoyablement juste et aussi d'un amour infini. Cet événement c'est à la mort de Jésus, son Fils. C'est à Jérusalem, il y a 2000 ans où lui qui n'a point connu le péché, Dieu l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu (2 Cor. 5:21). Il y a eu un échange divin. Jésus a pris mon péché et a été jugé à ma place. La justice de Dieu est donc satisfaite. Et Dieu m'a donné sa justice. Dieu peut donc m'accepter en tant que juste.
La bible fait appel au monde juridique pour expliquer ce miracle. Paul l'appelle "être justifié" et "la justification" (V24). C'est plus que l'acquittement. L'acquittement me disculperait de l'enfer, mais cela s'arrête là. La justification m'acquitte et me réhabilite. J'évite l'enfer et je suis accueilli au paradis. Tout cela sur la base de ce que Jésus a fait pour moi. Il maintient sa justice tout en me pardonnant. Il montre sa justice tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus-Christ (V26). Quel Dieu extraordinaire !

Mais on protestera que le sacrifice de son Fils ne montre pas la justice de Dieu mais son injustice, puisque c'est profondément injuste qu'un innocent paie pour les fautes d'un coupable. En France c'est interdit. Au mois de juillet le président de la république a fait des annonces sur la politique sécuritaire du gouvernement. Une de ces annonces est l'idée de faire payer aux parents les délits des leurs enfants récidivistes. Mais la presse a signalé qu'une telle loi ne verrait jamais le jour car elle serait anticonstitutionnelle. Le code pénal français stipule (article 121-1) nul n'est responsable pénalement que de son propre fait. Un juge français ne peut donc pas accepter qu'un père soit condamné pour les crimes de son fils, ou qu'un innocent prend la place d'un meurtrier. Si lors d'un procès, il donnait l'impression pour un instant qu'il allait accepter le remplacement d'un meurtrier par un innocent, il y aurait un tollé de protestations dans la salle et un barrage de critiques dans les médias. Un tel juge serait rapidement rayé du barreau. Ce n'est pas cela la justice. Un homme doit payer pour ses propres fautes. Ca c'est la justice. Par son sacrifice donc, (disent certains) Dieu pratique l'injustice.
Il y a 2 réponses à apporter à une telle accusation : premièrement, là où la comparaison avec un procès humain est inappropriée est que Dieu est à la fois le juge et la victime dans notre procès. Si, à la fois le juge et la victime de mes crimes acceptent que quelqu'un d'autre soit condamné à ma place, est-ce que c'est moi, le coupable, qui va trouver à dire quelque chose ? Est-ce que c'est moi, (celui qui est à l'origine de tout le mal), qui va s'ériger maintenant en donneur des leçons de justice à la victime ? Non, il n'a y a pas d'injustice en Dieu. Il est le législateur - c'est sa loi. L'Ancien Testament nous montre clairement que sa loi autorise le remplacement d'un coupable par un innocent (un animal sacrifié pour un homme). Il est aussi la victime (le parti offensé). En tant que victime il est d'accord pour appliquer cette clause et il fournit lui-même le remplaçant - c'est son Fils. Dieu ne pratique donc pas l'injustice par son sacrifice à la croix. C'est conforme à sa loi et la victime approuve.
La deuxième réponse à l'accusation que c'est injuste pour un innocent d'être condamné à la place d'un coupable est que cette objection ne prend pas en compte tout ce que Jésus a fait sur la croix. Vous connaissez l'histoire des 5 aveugles ? Ils ont rencontré un éléphant. Celui qui touchait la trompe disait que l'éléphant est comme un serpent, celui qui touchait les défenses disaient qu'il avait des dents pointues comme un crocodile, celui qui touchait les pieds disait que l'éléphant est comme le tronc d'un arbre, celui qui touchait le ventre disait que l'éléphant est comme un hippopotame. Chacun avait raison, mais aucun ne décrivait correctement l'éléphant. C'est pareil pour ceux qui disent que Dieu pratique l'injustice par son sacrifice.
Pour expliquer la "justification" la bible utilise l'exemple du monde juridique. Mais ce que Jésus a fait sur la croix ne se limite pas à la justification. Paul parle aussi de la rédemption (V24). Pour expliquer la rédemption, la bible utilise l'exemple du monde commercial. Prendre l'un sans l'autre est comme dire qu'un éléphant ressemble à un serpent. Non seulement nos péchés font que nous sommes juridiquement coupable, mais ils nous ont rendu aussi profondément endettés envers Dieu. Dieu a été très patient, mais maintenant il réclame le remboursement de notre dette. Il doit le faire parce qu'il est juste. Mais nous ne pouvons pas payer notre dette.
Et quelle est cette dette ? Quel est le prix sur ta tête ? Vous vous-êtes déjà posé cette question ? Il faut le sacrifice d'un innocent pour effacer cette dette. Le prix sur ta tête est la mort d'un innocent. Le sacrifice d'animaux effaçait le péché pour un instant, mais seulement un vrai innocent peut effacer ta dette pour toujours. Mais, il n'y a qu'un seul véritable innocent - c'est Jésus Christ, le Fils de Dieu. Alors c'est fichu ! Dieu le Père ne ferait jamais mourir son propre Fils pour toi. Tu es perdu ! Il n'y a pas d'espoir ! Eh bien si, aussi incroyable que cela puisse paraître, il l'a fait. Dieu a pesé le pour et le contre. Il a étudié la situation en long, en large et en travers et il a estimé dans sa sagesse que pour te sauver il fallait tout faire, même l'impensable. Il a plu à l'Eternel de le briser par la souffrance. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui (Es. 53 : 5 & 10). Jésus a payé ta dette pour toi. Son sacrifice parfait a payé en totalité le prix sur ta tête. Il t'a racheté par son sang.
Il y a eu une transaction commerciale pour nous sauver. Si la loi française interdit le remplacement d'un criminel par un innocent, rien dans la loi française n'interdit de payer la dette d'autrui. Un huissier ne s'occupe pas de savoir qui paie la dette, il veut son argent - un point c'est tout ! Je connais des gens endettés. Si je propose à l'huissier de payer la dette de ces gens - et les intérêts qui vont avec, en espèces et tout de suite, l'huissier ne crierait pas à l'injustice, il sauterait de joie. Je fais comme lui, je ne crie pas à l'injustice, je saute de joie que Jésus a bien voulu payer ma dette, qu'il m'a racheté avec son propre sang. Non, quand nous prenons les 2 aspects du salut (justification & rédemption) nous voyons qu'il n'y a pas d'injustice dans le sacrifice de Jésus. Au contraire, la croix fait éclater sa justice (puisqu'il a eu le sacrifice d'un innocent que sa justice réclame) et elle fait triompher son amour infini (puisqu'il peut maintenant nous justifier, plutôt que de nous punir). C'est Jésus que Dieu a destiné à être un sacrifice propitiatoire, par son sang, pour ceux qui croiraient, afin de montrer sa justice. Il montre ainsi sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus-Christ (V25).

Conclusion
Quelle est ta position par rapport à la justice de Dieu ? Si ton attitude est : "je veux payer pour mes propres fautes" alors tu payeras assurément et tu auras l'éternité pour regretter amèrement ta décision. Mais Jésus a payé, il a été condamné. La justice de Dieu est satisfaite. La preuve en est que Dieu a ressuscité Jésus des morts. Son sacrifice est si parfait qu'il peut effacer tous tes péchés pour toujours, si tu crois en lui. Il peut te présenter devant Dieu si juste que Dieu ne peut pas te refuser. Si tu crois en lui, celui qui était en colère contre toi t'accueillera les bras ouverts.

mardi 1 juin 2010

La Providence de Dieu





Mathieu
6:25-34 & 10:29-30


Introduction

Dans les marais, où nous vivons, il y a des cigognes. Une cigogne planait assez régulièrement au-dessus de notre maison et j'ai donc décidé de lui construire un nid pour l'inciter à s'installer chez nous. Cela m'a pris environ une semaine pour le fabriquer et le fixer solidement sur le toit du bâtiment. La cigogne a de nouveau plané au-dessus une ou deux fois et puis elle est allée construire son propre nid dans un arbre à côté. Nous sommes allés le voir et effectivement elle avait bien fait de faire son propre nid. Il est bien meilleur que le mien dans sa conception et dans sa réalisation. Ce qui m'a rendu perplexe, c'est quand j'ai pensé qu'elle avait fait son nid avec comme matériel des branches, avec comme source d'intelligence un cerveau de la taille d'un euro et avec comme seul outil un bec !
D'accord je ne suis pas Einstein, mais côté cerveau je la bats facilement. De plus, un bec n'est rien d'autre qu'une simple pince. Or, voici la liste des outils que j'ai utilisés pour fabriquer mon nid : une planche de bois, des branchages, des tiges de bois, une corde, du fil de fer, de la colle, une perceuse, un étau, un marteaux, des clous, des vis, un tournevis, les mains de mon épouse, google images et ... une pince. Comment a-t-elle pu faire mieux que moi ? Elle n'est pas plus intelligente que moi, n'est pas mieux équipée que moi, & n'a pas plus d'entraînement que moi (c'était notre premier nid à tous les deux) alors comment un oiseau peut-il surpasser un homme ? La seule explication est - la providence de Dieu. C'est mon message ce matin : la providence de Dieu.

Dans son oeuvre de création Dieu a créé la terre en 6 jours. C'était un acte unique.
Dans son oeuvre de providence il gère le monde au jour le jour. C'est une activité constante.
La providence de Dieu est montrée par : 1. Sa provision. 2. Son soutient. 3. Sa gouvernance.


1. Sa provision. La Providence de Dieu consiste à pourvoir à nos besoins.
A. Dieu nourrit la planète.
Nous l'avons lu :
Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, et ils n'amassent rien dans les greniers; et votre Père céleste les nourrit (V26) Considérez comment croissent les lis de champs; ils ne travaillent ni ne filent cependant je vous le dis que Salomon même, dans toute sa gloire n'a pas été vêtu comme l'un d'eux (V29). Dieu pourvoit aux besoins de sa création, que ce soit les plantes (ici représentées par le lis des champs), les animaux (ici représentés par les oiseaux) ou les hommes. C'est Dieu dans sa bonté qui nourrit la planète. Une des phrases préférées de nos enfants c'est "qu'est-ce qu'on mange". Ils s'installent à table et ils attendent que leur maman leur donne à manger. Nous sommes comme eux. Toute la création attend de Dieu qu'il les nourrissent. David écrit : Les yeux de tous espèrent en toi, et tu leur donnes la nourriture en son temps. Tu ouvres la main, et tu rassasies à souhait tout ce qui vie. (Psaume 145:15-16). Si Dieu n'ouvre pas sa main, nous mourons de faim !

Mais comment cela fonctionne-t-il concrètement ? Les théologiens parlent de causes premières et causes secondaires dans l'exécution de la providence de Dieu. Les causes premières correspondent aux actions directes de Dieu, comme lorsqu'il a donné de la manne aux Israélites dans le désert. Ce sont des miracles. Les causes secondaires correspondent à son action indirecte, ce que nous appelons "les lois de la nature". Et c'est surtout de cette façon-là que Dieu nourrit la planète. Mais, que ce soit de façon surnaturelle ou naturelle, cela ne change rien. Tout ce que nous avons vient de sa main. Tous les jours Dieu nous invite à sa table. Tous les jours nous mangeons grâce à lui. C'est pour cela que Jésus nous a appris à rendre grâce pour notre pain quotidien parce que c'est Dieu qui pourvoit tout. Il habille les plantes, il pourvoit pour les animaux et il nourrit les hommes. Quel Dieu providentiel !
Mais, on protestera : c'est une belle théorie, mais la réalité est toute autre. Il y a des gens qui ne mangent pas à leur faim. Il y en a même qui meurent de faim. C'est vrai et c'est une tragédie, mais Dieu a tout fait pour que cela n'arrive pas. Un homme adulte a besoin d'environ 2500 calories par jour pour vivre normalement. Selon un document publié par l'organisation d'agriculture des Nations Unies en 2002, La production mondiale agricole actuelle suffit pour donner au moins 2,700 calories par personne et par jour à chaque individu sur la terre. Il y a donc largement assez de nourriture pour tous.
Alors pourquoi y-a-t-il des gens qui meurent de faim ? C'est parce que l'homme est égoïste. Certains meurent de faim alors que nous en avons de trop. Timothy Jones de l'université d'Arizona a étudié le problème du gaspillage de nourriture, selon lui 40% à 50% de toute la nourriture prête à être récoltée n'est jamais mangée. Pire, 15% de la nourriture achetée est jetée sans être déballée. Non, la faute n'est pas avec Dieu. Lui a fait en sorte, par sa providence, que cette terre (même maudite à cause de notre désobéissance) subvient largement aux besoins de 7 milliards d'habitants. Dieu dans sa providence pourvoit aux besoins de la planète. Il s'occupe de tous les êtres vivants. Il le fait parce qu'il est infiniment bon. C'est cela sa provision providentielle.


B. Dieu ne fait pas de différence entre le bon et le méchant. Dans notre passage sur la providence de Dieu, Jésus utilise ici un syllogisme qui est le suivant : 
Proposition 1 : Dieu s'occupe des plantes et des animaux.
Proposition 2 : Vous valez plus que les plantes et les animaux.
Conclusion : Dieu s'occupera aussi de vous.
Dans la foule qui l'écoutait il y avait sûrement des gens qui le suivraient et ceux qui ne le suivraient pas. Ces paroles de Jésus ne sont donc pas réservées aux chrétiens uniquement, mais ont une application pour tous. C'est ce que l'on appelle la providence universelle de Dieu. Plutôt que de nous donner ce que nous méritons tous (la destruction immédiate et éternelle), Dieu nous nourrit, il nous habille, il nous protège, il nous garde en vie. Il nourrit tout le monde, ceux qui l'aiment et ceux qui le détestent, ceux qui le louent et ceux qui le blasphèment, ses enfants et ses ennemis. Car, il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes (Matthieu 5:45).
Il ne discrimine pas parce qu'il est infiniment bon et miséricordieux. Sa providence est la preuve de sa bonté. Ceux qui mettent en doute la bonté de Dieu, sont les mêmes qui en profitent. D'ailleurs, souvent ils prospèrent et ils s'enrichissent plus que les justes. Mais plutôt que d'être reconnaissants envers Dieu, ces gens sont comme le riche insensé qui disait en lui-même : j'ai beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années, repose-toi, mange, bois et réjouis-toi (Luc 12:19). Tout comme lui, ils sont convaincus d'être à l'origine de leur bonheur. Ils pensent que tout ce qu'ils ont est le fruit de leur travail. Il ne se rendent pas compte que c'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être (Actes 17:28) et qu'un jour Dieu leur dira comme il a dit au jeune riche : insensé, cette nuit même ton âme te sera redemandée. Voir le méchant prospérer n'est donc pas une indication du talent du méchant, mais une preuve de la bonté infinie de Dieu.
Pour nous, chrétiens, ce que cela signifie est que, contrairement à ce que certains pasteurs prétendent, être riche n'est pas un signe de la faveur de Dieu, comme être pauvre n'est pas une preuve de sa désapprobation.
Dieu dans sa providence pourvoit aux besoins de la planète. Il s'occupe de tous les êtres vivants. Il le fait parce qu'il est infiniment bon.



2. Son soutient. La Providence de Dieu consiste à soutenir l'univers.
A. Il le fait fonctionner.
Il a créé les cieux et la terre, maintenant il les soutient, il les fait fonctionner au jour le jour. Il fait pousser les lis des champs et il nourrit les oiseaux. Son investissement dans ce monde est quotidien et total.

Considérons l'exemple de la beauté du lis des champs. Jésus nous encourage à observer cette fleur pour voir comment Dieu en prend soin, Dans le verset 29 Jésus nous dit que si les lis des champs poussent, c'est grâce à Dieu et s'ils sont beaux c'est grâce à Dieu.
Quand Dieu a créé les plantes, il les a créés avec la capacité de se reproduire selon leur espèce. Genèse. 1:12 dit que Dieu créa de la verdure, de l'herbe portant de la semence selon son espèce. Il a fixé des barrières, dès la création, entre les différentes espèces. Un lis des champs donnera des semences pour produire un autre lis des champs. On dit qu'un pommier ne fait pas de poire, et bien, c'est vrai pour tout espèce. Il ne peut jamais devenir autre chose que ce qu'il est. Un lis des champs qui évoluerait au fils de millions d'années pour devenir autre chose est donc impossible. Le lis des champs a été programmé par Dieu lors de sa création pour avoir des propriétés uniques. Dieu a mis quelque part dans la fleur toute l'information qu'il lui faut pour produire une semence qui aurait exactement les mêmes propriétés que la plante mère.
Jusqu'à très récemment nous ne savions pas où se trouvait cette information, mais maintenant nous commençons à le savoir, c'est dans chaque cellule. Un lis des champs (comme tout être vivant) est composé de millions de cellules. Charles Darwin croyait que la cellule était un élément très simple, cette idée est à la base de sa théorie d'évolution des espèces, mais maintenant nous savons qu'un élève de 6ème connaît mieux la cellule que Darwin. Une cellule est un élément très complexe parce que chaque cellule contient toute l'information génétique nécessaire pour qu'un lis des champs soit et continue à être un lis des champs. Cette information se présente sous forme de code et ce code s'appelle l'ADN. De l'homme à la bactérie, ce même code est utilisé pour transmettre cette information indispensable à la survie de l'espèce.
C'est Dieu qui a créé ce code et qui l'a stocké dans chaque cellule de la plante pour qu'elle soit comme elle l'est. L'homme pense qu'il a accompli des prouesses techniques en pouvant stocker beaucoup d'information sur un disque dur ou sur une carte SD. Cependant tous ces emplacements stockent l'information sur la surface, de façon linéaire. L'ADN, en revanche, stocke l'information non pas sur la surface, mais en trois dimensions. L'ADN est de loin le mécanisme de stockage le plus dense de l'univers. Imaginons une goutte d'ADN sur la tête d'une aiguille. Si nous décidions d'écrire toute l'information qui se trouve dans cet ADN, nous remplirions tant de livres qu'ils formeraient une pile qui iraient de la terre jusqu'à la lune et cela non pas une fois, mais 500 fois. 500 piles de livres entre la terre et la lune pour transmettre l'information stockée dans l'ADN qui se trouve sur la tête d'une aiguille.
C'est cette information génétique, qui fait que le lis des champs pousse et qui fait qu'elle est une belle plante et c'est Dieu qui l'a stockée dans chaque cellule.
Dieu a créé la terre, maintenant il la soutient, il la fait fonctionner au jour le jour.

B. Il maintient l'univers en existence. Non seulement Dieu fait fonctionner l'univers au jour le jour, mais la bible dit que l'univers trouve son existence en lui. Il l'a créé et il le maintient en existence. Sans l'implication directe et constante de Dieu, l'univers disparaîtrait. Colossiens 1:17 dit en parlant de Jésus : Il est avant toutes choses et toutes choses subsistent en lui. Ici le mot grec qui traduit "subsiste" signifie "se tenir ensemble". On peut donc dire que Dieu tient ensemble l'univers de siècle en siècle, de jour en jour, de seconde en seconde.
L'univers est fait de matière. La matière est composée d'atomes. Les atomes sont des minuscules briques par lesquelles tout l'univers est construit. Si on regarde à l'intérieur de l'atome on voit qu'un atome est constitué d'un noyau, autour duquel tournent des électrons. Le noyau est composé de protons, chargés positivement, et de neutrons, électriquement neutres.
Tout le monde a déjà utilisé un aimant. On sait que 2 pôles identiques se repoussent. C'est pareil avec des charges électriques. Or, puisque les protons à l'intérieur du noyau sont tous chargés positivement, ils devraient se repousser mutuellement et s'éloigner les uns des autres, mais ils ne le font pas. Pourquoi ? Personne ne le sait. C'est inexplicable. Il y une interaction forte qui unissent les protons et garde le noyau entier. Les physiciens ont pu élaborer une formule mathématique pour expliquer les propriétés de cette force, mais ils ne savent pas ce qu'elle est, d'où elle vient ou pourquoi elle est là. Elle est complètement mystérieuse, on ne peut pas la voir, on ne peut pas la sentir, on ne peut pas la peser, mais elle est là.
Je pense que c'est Jésus qui maintient l'unité de l'atome. Je me base pour le dire sur le verset dans Colossiens qui nous dit que c'est en Jésus que toutes chose subsistent, et sur le verset dans Hébreux qui dit que par le Fils, Dieu a créé l'univers et le Fils maintient toutes choses par sa parole puissante (Hébreux 1:3).
Vous pensez que je vais trop loin ? Mélanger les atomes et Jésus ainsi est exagéré ? Mais il y d'autres passages qui associent Jésus et les atomes. Imaginons que j'agrandisse le noyau de l'atome pour qu'il fasse la taille d'un ballon de foot, par comparaison l'électron qui lui tourne autour ferait à peu près la taille d'une bille. Ensuite, pour respecter l'échelle de l'atome, il faudrait que je place la bille à 15 kilomètres du ballon de foot. Autrement dit, l'atome est composé surtout d'éléments non-physiques (c'est-à-dire d'espace) et puisque toute matière est composée d'atomes, toute matière est en réalité fait surtout d'espace. Par exemple, si on ne prenait que la matière réelle (le noyau et les électrons) et on enlevait tout l'espace dans chaque atome, le corps humain pourrait se tenir sur la tête d'une aiguille.
D'ailleurs, cela ne vous rappelle rien ? Hébreux 11:3 dit : c'est par la foi que nous reconnaissons que l'univers a été formé par la parole de Dieu, ce qu'on voit a été fait de choses invisibles. Au même moment où l'auteur écrivait ces paroles, les Romains (suivant les grecs), ce grand peuple civilisé (inventeur de la république) croyaient que l'univers était né d'un oiseau (appelé Nyx) qui avait pendu un oeuf en or et dont une moitié de l'oeuf était montée dans l'air pour devenir le ciel et dont l'autre est devenue la terre. Ca c'est de la science ! Non, voici la vérité, l'univers a été formé par la parole de Dieu, ce qu'on voit (la matière) a été fait de choses invisibles. Qu'il s'agisse de la création ex-nihilo ou le soutien de Dieu au jour le jour, ce passage reflète bien la réalité physique.
Mais revenons à l'atome. Etant donné que l'atome est globalement composé d'espace, un atome devrait pouvoir passer à travers un autre atome (ce que les physiciens appellent l'effet tunnel). Ils devraient pouvoir se croiser et se mélanger, mais ils ne peuvent pas le faire. Ce qui les empêche c'est une force invisible qui se trouve entre le noyau et l'électron. Cet espace n'est donc pas du vide puisqu'il agit comme un mur pour empêcher les atomes de se croiser. Il n'y a qu'un seul homme qui ait pu neutraliser cette force et qui ait pu faire passer les atomes les uns dans les autres. Vous avez trouvé qui c'est ? Einstein ? Non, c'est le Maître des atomes - Jésus, qui, dans son corps ressuscité, est passé à plusieurs reprises à travers des murs ! Le premier soir de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs, Jésus vint et se présenta au milieu d'eux. (Jean 20:19). J'insiste donc sur le fait que Jésus est Seigneur de l'univers, Maître de la matière et de l'unité de l'atome.
Alors, où est-ce que je veux en venir avec tout ceci ? Quel est le lien avec la providence de Dieu ? Je veux dire que c'est uniquement par la grâce providentielle de Dieu que tout cela tient. Dieu tient toutes choses par sa parole puissante. L'univers est comme un château de cartes, si Dieu souffle tout prend fin. Les atomes se décomposeraient provoquant une réaction nucléaire cataclysmique. Ceci n'est pas de la science-fiction. J'en veux pour preuve la façon dont la bible décrit la fin du monde. Nous voyons dans 2 Pierre 3:12 qu'au Jour du Seigneur les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront. Tout ce qu'il faudrait à Dieu c'est d'ôter cette force unifiante aux atomes et les cieux et les éléments même se dissoudraient. Il a créé l'univers, il le soutient au jour le jour. Il peut le détruire dans un instant et un jour il le détruira. En attendant, chaque jour qui passe il soutient toutes choses par sa parole puissante, car toutes choses subsistent en lui. La seule chose qui empêche les atomes de se dissoudre est la force providentielle de Dieu.
Qu'il s'agisse donc du détail génétique du lis des champs ou de l'existence même de l'univers, tout est soutenu par la main providentielle de Dieu.


3. Sa gouvernance. La Providence de Dieu consiste à gouverner le monde. En fait l'étymologie du mot "providence" n'est pas "pourvoyance" mais "pré-voyance". Parler de la providence de Dieu c'est donc avant tout dire que Dieu prévoit tout. C'est Dieu qui gouverne le monde. Il habille le lis des champs, il nourrit les oiseaux. Il tient le monde entier dans sa main. Ce n'est pas la chance qui dirige le monde, comme le prétendent les évolutionnistes. Et ce n'est pas non plus le destin comme le prétendent les astrologues et les superstitieux. Non, Dieu gouverne le monde. Cela veut dire que toutes les choses qui arrivent font donc partie de sa volonté.

A. Il est concerné par tout. Il est concerné par le plus petit événement qui arrive. Quoi de plus hasardeux qu'un oiseau frappé par le par brise d'une voiture ? Cela doit arriver des milliers de fois par jour. C'est vraiment la chance (ou la malchance en l'occurrence) n'est-ce pas ? Mais non, ce n'est pas la chance, c'est la volonté de Dieu : ne vend-on pas deux passereaux pour un sous ? Cependant, il n'en tombe pas un à terre sans la volonté de ton Père (Mathieu 10:29). Ce n'est pas seulement que Dieu sait quand un passereau tombe à terre, c'est qu'il l'autorise. L'oiseau ne frapperait pas le par brise sans l'autorisation de Dieu. S'il l'autorise ce que cela est selon sa volonté. Il l'autorise parce qu'il le veut - c'est Jésus qui le dit.
Ou quoi de plus insignifiant que le nombre exact de nos cheveux ? Surtout qu'on estime qu'une personne perd environ 80 cheveux par jour. Et bien non, le nombre exacte de vos cheveux à cet instant précis n'est pas insignifiant, car cela intéresse Dieu. Même vos cheveux sont tous comptés dit Jésus (Mathieu 10:30). Tout ce qui se passe dans ce monde l'intéresse parce que c'est son monde. Tout est géré. Tout est sous sa gouvernance. Tout est selon sa volonté. Sa gouvernance ne néglige absolument rien. Même un cheveu qui tombe à terre est gouverné par lui. Rien n'arrive sans que cela soit sa volonté. Les choses les plus hasardeuses, les choses les plus insignifiantes sont sous sa gouvernance omnipotente et omnisciente.
Alors vous me direz peut-être : je suis d'accord pour dire que tout ce qui arrive de bien est la volonté de Dieu, mais pas ce qui arrive de mal. Ce qui arrive de mal n'est pas la volonté de Dieu. Et je vous répondrais : parce qu'un oiseau qui tombe à terre c'est bien ? Certes, ce n'est pas très grave en somme, mais la question n'est pas là. Ce n'est pas un événement qu'on qualifierait de bien, et pourtant Jésus nous dit ici : il n'en tombe pas un à terre sans la volonté de ton Père. La volonté de Dieu ne comprend donc pas uniquement les choses que nous qualifierions de bien. D'ailleurs, qui sommes-nous pour décider pour Dieu ce qu'il peut vouloir et ce qu'il ne peut pas ? Ce qui peut être considéré comme sa volonté et ce qui ne peut pas l'être ? Ah ! si seulement Dieu avait notre perception des choses ! Mais pourquoi ne nous demande-t-il pas conseil ? Nous pourrions vraiment lui être utiles !
J'ai une question pour ceux qui pensent que Dieu ne veut que le bien : peut-on considérer que de vendre un enfant à des étrangers comme esclave est la volonté de Dieu ? Sûrement pas, c'est atroce ! Dans ce cas-là Joseph s'est trompé, car il dit le contraire, à ses frères qui l'avait vendu comme esclave à des inconnus en Égypte il dit : ce n'est donc pas vous qui m'avez envoyé ici, mais c'est Dieu (Genèse 45:8). Non, le Gouverneur de l'univers gouverne tout. Ni le bien, ni le mal n'échappe à sa gouvernance.

B. Il dirige tout pour la gloire de son nom et pour notre bien. La fin pré-déterminée de ce monde c'est la gloire du Fils de Dieu. On y va tout droit. Son nom sera élevé au-dessous de tout nom. C'est inéluctable. C'est la raison d'être de l'histoire du monde. Puisque c'est son plaisir de nous associer à sa gloire comme ses frères, tout ce qui arrive arrive pour sa gloire et aussi pour notre bien. Sa gloire et notre bien vont de pair. Dieu, qui gouverne le monde, en est le garant. Mais notre bien ne signifie pas que nous aurons une vie facile. Nous avons déjà vu que la providence de Dieu ne signifie pas que Dieu nous éloignera des épreuves de la vie. Dans ce cas, si nous vivons ce que les autres vivent à quoi cela sert de savoir que Dieu gouverne tout pour notre bien ? Si je passe par des épreuves au même titre que l'athée, à quoi bon pour moi de savoir que c'est voulu par Dieu ?
Eh bien je pense que le fait de savoir que Dieu gouverne tout pour notre bien, cela change tout. La personne qui ne croit pas à la providence de Dieu a un sentiment d'injustice dans l'épreuve. Il est dans la révolte : pourquoi moi ? Et il essaie d'en sortir à tout prix. Jésus avait l'attitude opposée. Il savait que tout ce qui lui arrivait était la volonté de Dieu. Il était en paix avec les événements. Il n'y a que comme cela qu'il pouvait dire : Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu'ils font (Luc 23:34). On pourrait dire Père pardonne leur car ils ne se rendent pas compte qu'ils font ta volonté.
Etienne aussi alors qu'il était en train d'être lapidé de pierres a la même attitude que son Maître. Vous imaginez la mort par lapidation ? Pourtant, Etienne ne crie pas à l'injustice, il n'insulte pas ses meurtriers, il n'appelle même pas à l'aide, alors que les pierres le frappent, il prie pour ceux qui les lancent : Seigneur, ne leur impute pas ce péché (Actes 7:59). On ne peut dire cela devant des hommes qui vous lapide à mort que si on a l'assurance que sa vie est dans les mains de Dieu et que rien ne peut nous arriver sans que cela soit sa volonté.
Mais on protestera que cette assurance ne lui a servi à rien puisqu'Etienne est mort aussitôt. Autant maudire tout le monde et mourir ! A quoi bon de savoir que Dieu contrôle tout si on va mourir de toute façon ? Je pense que l'assurance en Dieu qu'avait Etienne ici a servi à changer le cours de l'histoire - oui rien que ça ! Le fait qu'il a accepté sa mort parce qu'il savait que son Père céleste dirigeait tout, a transformé le monde pour toujours. Alors comment ?
Paul était présent à la mort d'Etienne et certains commentateurs disent que cette prière d'Etienne a marqué le jeune Paul et que c'est pour cette raison que Paul s'est converti plus tard. Mais les actions de Paul semblent montrer le contraire. Nous lisons tout d'abord que Paul approuvait la mort d'Etienne. Ensuite, quand les chrétiens fuient Jérusalem suite à la mort d'Etienne, c'est Paul qui se lance à leur poursuite pour les capturer. D'ailleurs, plus tard lorsque Paul donne son témoignage, il n'évoque jamais la mort d'Etienne comme point de départ de sa conversion.
Mais, j'insiste sur le fait que la prière d'Etienne a changé le monde. Alors comment ? Parce que Dieu l'a exaucée. Ce n'est donc pas le spectacle de la mort d'Etienne qui a touché Paul, mais c'est la grâce de Dieu suite à la prière d'Etienne. Si Etienne était mort criant à l'injustice, en maudissant ses agresseurs on peut vraiment se poser la question quant à la conversion de Paul. Nous voyons dans Apocalypse 6 que Dieu se chargera de venger le sang des martyrs, on peut donc légitimement penser que sans la prière d'Etienne demandant à Dieu de ne pas tenir compte de ce péché abominable, Paul aurait continuer toute sa vie dans sa haine du christianisme. En tout cas, Dieu a exaucé cette prière remarquable d'Etienne en choisissant de faire grâce à un des complices de son meurtre. Etienne a été exaucé et le christianisme a eu son plus grand apôtre. 13 des 27 livres du N.T. nous viennent de Paul. Merci Etienne ! Quel héros !
Voilà ce que Dieu peut faire avec quelqu'un qui sait que tout ce qui lui arrive est pour son bien et pour la gloire de Dieu. L'idée prédominante aujourd'hui c'est pour changer les choses il faut se rebiffer, se rebeller, lutter. Etre soumis est considéré comme une faiblesse inefficace. Etienne ici nous montre la folie d'une telle idée. La soumission au Gouverneur de l'univers est une force. Etienne ne pouvait pas deviner les conséquences de sa prière, mais nous les connaissons. Croire que Dieu gouverne tout (même en mourant) peut tout simplement changer le monde.

Conclusion
Dieu est infiniment bon. Sa bonté est démontrée à chaque instant par sa providence. Et sa providence est (i) sa provision pour tous, (ii) son soutient de toutes choses et (iii) sa gouvernance en toutes choses.
Alors mettons en pratique les paroles de Jésus. Ne nous inquiétons pour rien car celui qui tient tout l'univers ensemble connaît le nombre exacte de nos cheveux. Mais cherchons avant tout le royaume de Dieu et celui qui nourrit les oiseaux s'occupera de nos besoins, car il est leur Créateur, mais il est notre Père.

samedi 17 avril 2010

L'auto-suffisance de Dieu


Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu
. (Jean 1 : 1)



Introduction

Ces lettres sont dignes d'être écrites en or !

"On dit que la meilleur façon d'étudier l'humanité c'est d'étudier l'homme. Je ne m'oppose pas à cette idée, mais je crois qu'il est aussi vrai de dire que la meilleur façon d'étudier les élus de Dieu, c'est d'étudier Dieu lui-même. L'objet d'étude d'un chrétien doit être son Dieu.
La science la plus élevée, la philosophie la plus impressionnante qui peuvent s'emparer de l'attention de l'enfant de Dieu est le nom, la nature, la personne, l'oeuvre, et l'existence de ce grand Dieu, qu'il appelle son Père.
Il y a quelque chose d'extrêmement bénéfique pour l'esprit dans la contemplation de la divinité. C'est un sujet si vaste que toutes nos pensées sont perdues dans son immensité, si profond que notre orgueil est noyé dans son infinitude. D'autres sujets sont à notre portée, nous y trouvons une sorte d'autosatisfaction, nous avons le sentiment d'être instruits. Mais lorsque nous abordons cette science-maîtresse, nous trouvons que notre pensée avisée n'arrive pas à sonder sa profondeur, et que notre oeil perspicace ne perçoit pas ses hauteurs et nous avons le sentiment que l'homme (qui se veut intelligent) connaît en réalité si peu de chose.
Mais bien que le sujet rende humble, il élève aussi l'âme et pousse les frontières de la pensée. La personne qui réfléchit, étudie, médite sur Dieu aura un esprit plus grand que celle qui se limite aux choses de ce monde parce que le sujet qui exalte l'âme par excellence est l'étude de Christ et la connaissance de Dieu dans sa Sainte Trinité.
Et ce sujet est aussi une source de consolation. Il y a dans la contemplation de Christ une pommade pour chaque blessure, dans l'étude du Père il y a un havre de paix pour chaque chagrin et dans la méditation du Saint-Esprit il y a un pansement pour chaque cicatrice. Veux-tu perdre ton chagrin ? Veux-tu noyer tes soucis ? Alors va, plonge-toi dans l'océan profond de la Trinité, perd-toi dans son immensité et tu en sortiras comme d'un sommeil paisible, reposé, revigoré
". (C. H. Spurgeon, pasteur baptiste, tiré d'une prédication donnée alors qu'il avait 19 ans)


Alors étudions notre Dieu et en particulier, dans ce message, son auto-suffisance.
Lorsque on dit de quelqu'un "il est suffisant" nous utilisons l'adjectif avec un sens négatif, voire péjoratif. On veut dire qu'il est arrogant ou prétentieux. Lorsque on parle de l'auto-suffisance de Dieu nous voulons dire que tout ce dont il a besoin il le trouve en lui-même et il n'a besoin de rien qui ne se trouve pas en lui. C'est une doctrine étonnante. Son auto-suffisance concerne sa vie (son existence), et la qualité de sa vie (sa joie). Ce sont mes 2 points.

1. Dieu est auto-suffisant dans son existence. Au commencement était la Parole.
C'est le commencement de quoi ? C'est le commencement de tout, sauf Dieu (du temps, de l'espace, et des êtres). Ce verset fait écho au premier verset de la bible : Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. On peut faire une première remarque sur l'idée du commencement. Jusqu'à Einstein la science enseignait qu'il n'y avait pas de commencement, que le temps était éternel ou infini. La bible seule parlait d'un commencement de toutes choses. Mais logiquement, s'il a fallu un temps infini pour arriver à maintenant, maintenant ne serait jamais atteint. Si je place un domino à un point X, et un nombre infini de dominos doivent tomber avant d'atteindre domino X, domino X ne tombera jamais. Non! Le temps n'est pas infini. Il y a bien eu un commencement. Ce récit commence au commencement. Et quand l'histoire de l'univers commence, la Parole est déjà là.

A. Il est essentiel que Dieu soit éternel. S'il n'existait pas en dehors du temps, il ne serait pas Dieu. Réfléchissons sur le temps. Le temps et l'infini sont deux choses complètement différentes. Nous sommes temporels, nous vivons dans un monde temporel. Dieu est éternel, il existe dans l'éternité.
Le temps dans sa plus simple expression est l'action de pensée. Ce que je pense en ce moment, je ne pensais pas avant. Mes pensées et mes idées se succèdent dans le temps. Si j'ai une idée maintenant, c'est que je ne l'avais pas avant. Il y a eu une époque où je ne connaissais pas cette idée. Maintenant je la connais. Dieu n'a pas une succession de pensées, il n'y a pas une époque où il n'avait pas encore pensé quelque chose parce qu'il est omniscient. Il sait toutes choses. Il sait toutes choses tout le temps. Il sait toutes choses tout le temps et depuis l'éternité, parce qu'il est en dehors du temps. La somme infinie des pensées de Dieu sont continuellement connues de lui. S'il est omniscient donc, il doit être éternel.
Le temps c'est aussi le changement. Nous savons que le temps passe parce que les choses changent. D'ailleurs on dit : on a l'impression que le temps s'est arrêté, pour signifier un manque de changement. Mais Dieu ne change pas. Jacques dit que chez Dieu : il n'y a ni changement, ni ombre de variation (Jacques 1:17). Il est immuable, parce qu'il existe en dehors du temps. Il ne change pas parce que le temps n'a aucune prise sur lui. L'éternité et l'immutabilité de Dieu sont liées. Pour Dieu le temps est un maintenant éternel. Toutes choses sont présentes de façon égale et constante pour lui. D'ailleurs son nom est Je suis.
Son omniscience, son immutabilité & son éternité sont donc tous liés. S'il est immuable, il doit être éternel. S'il est éternel, il ne peut être qu'immuable & omniscient.

B. Dieu n'a besoin de rien, ni de personne pour exister. S'il avait besoin de quelqu'un ou de quelque chose pour exister, il ne serait pas Dieu. On parle en théologie de l'asiété de Dieu; ce qui signifie que sa vie se trouve en lui-même. Il tire de son propre être une énergie inépuisable. Un feu doit être alimenté ou il s'éteint. Mais Dieu est comme le buisson ardent qui brûle sans consumer les feuilles. Il n'a pas besoin d'être alimenté. Son énergie se trouve en lui-même. Ainsi, Dieu trouve la source de sa vie en lui-même. Il a une nécessité infinie de vie et une source infinie d'énergie vitale. Son existence alimente son être et son être alimente son existence. Autrement dit, Dieu n'a pas en lui le fait de cesser d'exister, tout comme nous n'avons pas en nous la capacité de vivre pour toujours. Nous vieillissons et nous mourons parce que c'est notre nature de le faire. Dieu continue nécessairement inchangé parce que c'est sa nature éternelle de le faire.
Souvent lorsqu'on parle de Dieu à des amis ou des collègues ils finissent par poser la question : qui a créé Dieu ? Poser cette question c'est ne pas comprendre (ou ne pas vouloir comprendre) la nature de Dieu. Imaginons qu'un homme arrive en France en provenance d'un pays reculé. Il voit un automobile et il demande comment il fonction ? Qui le pousse pour qu'il avance ? Nous lui expliquons que c'est un automobile, on met de l'essence, il se produit une combustion interne qui fait tourner des pistons, qui font tourner les roues. Il insiste et redemande : oui, mais qui le pousse ou qui le tracte pour qu'il avance ? Nous répétons que personne ne le pousse c'est justement un auto-mobile. Il avance de lui-même. Dieu est auto-suffisant, il n'a besoin de rien, ni de personne pour exister. Il est auto-suffisant dans son existence. Pour les 2 questions (qui pousse l'automobile pour qu'il avance et qui a créé Dieu) la réponse est "personne". Il soutient tout, mais est lui-même indépendant de tout. Il donne tout à tous, mais est enrichi par aucun.
Dieu est auto-suffisant dans son existence. Au commencement était la Parole.

2. Dieu est auto-suffisant dans la qualité de son existence.
Non seulement Dieu trouve en lui tout ce dont il a besoin pour exister, mais il trouve en lui tout ce dont il a besoin pour être éternellement & parfaitement satisfait de son existence. On ne pense pas toujours à la joie de Dieu, mais Dieu est plein de joie : il y a plénitude de joie en ta présence et bonheur éternel auprès de toi (Psaume 16:1). Notre joie, notre bonheur, notre paix viennent de Dieu, il en possède une quantité infinie.

A. Nous n'apportons rien à la joie de Dieu. J'ai connu une mère qui a perdu son fils. Elle était bouleversée par le chagrin et elle a demandé à un prêtre pourquoi son fils était mort si jeune. Le prêtre, pensant la consoler, a répondu que Dieu "avait besoin de lui". Ceci est bien sûr totalement faux ! C'est vraiment méconnaître Dieu de répondre ainsi et cela peut causer des dégâts dans notre vie et dans la vie des autres en donnant l'impression que Dieu est égoïste, qu'il met son propre plaisir avant les autres, comme s'il avait besoin de la présence de ce garçon pour être heureux.
Mais nous, qu'aurions-nous répondu ? Comment se situer par rapport à cet enseignement ? Peut-être ne donnerions-nous pas cette réponse, mais ne pensons-nous pas apporter quelque chose d'essentiel à Dieu ? Avons-nous la conviction intime que notre présence comble un manque chez lui, aussi petit qu'il soit ? Qu'il est plus heureux maintenant parce que nous sommes là, que lorsqu'il était seul ? Rien qu'un peu ?
Mais que dit notre verset ? Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu. Depuis l'éternité Dieu existe en tant que Père, Fils et Saint Esprit. Un seul et unique Dieu, manifesté en trois personnes. La Sainte Trinité. Au commencement Dieu était seul. Il n'y avait pas de ciel pour qu'il y manifeste sa gloire, pas de terre pour qu'il exécute son oeuvre, pas d'anges pour le louer, pas d'univers pour être soutenu par sa parole puissante. Il n'y avait rien, personne, que Dieu seul. Et cette situation est restée inchangée non pas pour un jour, ni un siècle, ni 100 milliard d'années lumières, mais depuis toujours, depuis l'éternité, depuis l'infini. Il était seul, n'ayant besoin de rien, ni de personne. Si ces choses lui avaient été nécessaires, ils auraient été créés depuis toute éternité. Mais non, il n'était sous aucune obligation de créer. Il aurait pu très bien ne jamais le faire. Le fait qu'il lui a semblé bon de nous créer est un acte de sa volonté souveraine, provoquée par rien à l'extérieur de son être, décidé par lui selon le bon plaisir de sa volonté (Eph. 1 : 5).
Non seulement il n'avait pas besoin de nous créer, mais, une fois créé, la création n'a rien ajouté à sa personne, ni à sa joie. Il ne change pas et par conséquent sa joie ne peut être ni augmentée, ni diminuée. C'est n'est donc pas lui qui a le bonheur d'être loué par nous, mais nous qui avons le privilège et le bonheur de le louer.
Et non seulement notre présence n'ajoute rien à sa joie, mais même notre louange ne lui apporte rien d'essentiel. Bien sûr que Dieu prend plaisir à notre louange, mais notre louange n'ajoute rien à sa joie, ne le rend pas plus heureux. Levez-vous bénissez l'Eternel, votre Dieu, d'éternité en éternité ! Que l'on bénisses ton nom glorieux, qui est au-dessus de toute bénédiction et de toute louange ! (Néhémie 9:5). Ce verset nous exhorte à le louer parce qu'il en est digne, tout en affirmant qu'il n'obtient rien de notre louange, car il est au-dessus de toute bénédiction et de toute louange ! Il n'a aucun besoin de la louange de son peuple, car il est suffisamment glorieux en lui-même sans cela. Il est le Dieu Tout-Puissant, et comme Jésus le dit, si nous arrêtons de chanter ses louanges, alors les pierres crieront (Luc 19:40). Sa gloire resplendit depuis toute éternité, que nous le reconnaissions ou pas. Sa gloire est parfaite et infinie, mes louanges sont normales, mais n'y ajoute rien à sa gloire. Sa joie est parfaite et infinie depuis tout éternité, mon attitude envers lui ne peut rien ajouter à sa joie. Que cela soit donc par notre existence ou par notre louange, nous n'ajoutons rien à la joie infinie de Dieu. Il n'a pas besoin de nous pour être infiniment heureux.

B. Sa joie est dans sa personne, il se réjouit de lui-même. Comment est-ce possible ? Cette idée va à l'encontre de nos valeurs. Comment Dieu peut-il s'aimer, se réjouir de lui-même, sans être qualifié d'égocentrique, de narcissique ? Comment cela peut-il être un défaut chez nous (de se réjouir de soi, d'être imbu de sa personne) et une qualité chez Dieu ?
Nous voyons la réponse dans notre passage dans Jean. Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu. La Parole est Jésus. Le Père aime le Fils depuis toute l'éternité. Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection (Mathieu 17:5). Le Père aime le Fils depuis toute éternité avec une affection infinie. Depuis toujours Dieu le Père et Dieu le Fils sont en communion l'un avec l'autre dans un amour parfait et une joie parfaite. Dieu donc trouve tout ce qu'il faut en lui pour aimer sans mesure. Il n'avait besoin d'aucune création. C'est Dieu le Fils, lui-même, l'objet de son amour. Comment oser penser que nous pouvons surpasser cela ? C'est Jésus l'objet de l'affection infinie et de la joie infinie du Père, qu'est-ce que moi, je peux apporter en plus au Père ? C'est pour cette raison que Dieu connaît une joie infinie et c'est pour cela que je ne peux rien ajouter à cette joie par mon existence et mes louanges - parce qu'il se réjouit de son Fils bien-aimé. Sa joie est à la mesure de la source de sa joie, c'est-à-dire infinie. Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu. Dieu le Père a toujours eu ce qu'il lui faut pour être éternellement & parfaitement satisfait de son existence, à savoir la présence de la Parole.
Il est auto-suffisant dans la qualité de son existence, auto-suffisant en amour, en joie, en communion, en paix. C'est sa gloire. Ceci est possible parce que Dieu est trinité. Je parlais avec un musulman un jour qui a dit que j'étais un polythéiste. (Les musulmans ne comprennent pas la trinité, car Mahomet ne l'a jamais comprise). Mais je lui ai posé cette question : si Dieu n'est pas trinité, il n'est pas amour. Car qui était l'objet de son amour avant la création ? Il aimait qui avant nous ? Pour Allah la création était indispensable, car elle lui donnait un objet à aimer, avant (c'est-à-dire depuis toujours) il n'en avait pas. Soit Dieu est amour et trinité, soit Dieu est solitaire, mais pas amour. Mais nous savons que le Père aimait le Fils, et le Fils aimait le Père. Nous n'avons pas un dieu seul, solitaire et égocentrique, mais une trinité aimante et joyeuse.


Conclusion

Dieu est donc auto-suffisant. Il est auto-suffisant dans son existence. Dieu n'a besoin de rien, ni de personne pour exister.
Dieu est auto-suffisant dans la qualité de son existence, nous n'apportons rien à la joie de Dieu parce qu'il se réjouit de lui-même et puisque la source de cette joie (son Fils) est infinie et inchangée, sa joie aussi est infinie et inchangée, indépendamment de nous.

Mais, si ceci est vrai quel espoir y-a-t-il pour moi, un homme pécheur ? Si c'est vrai que Dieu est auto-suffisant, il n'a donc pas besoin de moi. Si c'est vrai qu'il se réjouit de son Fils, qui suis-je pour lui ? Comment peut-il m'aimer ? S'il se réjouit de la perfection depuis toute éternité, comment peut-il se contenter de moi ?!
C'est justement cette vérité qu'est notre assurance, notre garantie. Si nous aimons le Fils, le Père nous aime. Si nous sommes en Jésus, nous devenons l'objet de l'amour infini du Père. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce Dieu, qui a réservé son affection infinie depuis toute éternité pour son Fils, ouvre ses bras depuis 6000 ans à des hommes et des femmes qui aiment le Fils. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Dieu le Père peut maintenant se réjouir de nous, pécheurs, si nous sommes en Christ. Ce qui était réservé exclusivement depuis toujours à la trinité, devient accessible à nous !
Certes, Il n'a besoin de nous en rien, mais nous avons besoin de lui pour tout. C'est incontestable que nous ne pouvons rien lui apporter, mais lui peut nous donner tout.