dimanche 31 août 2014

Ordo Salutis (l’ordre du salut)



Introduction

Aujourd’hui je vais commencer une nouvelle série. Après ma première série sur la théologie propre (c’est-à-dire sur la doctrine de Dieu) et ma deuxième sur les Écritures, je veux maintenant étudier une autre doctrine essentielle du christianisme. C’est aussi la doctrine de la Réforme protestante, par excellence. Je veux parler bien sûr de la sotériologie, ou la doctrine de notre salut; comment un homme passe de la mort à la vie éternelle. Je vais faire une série sur tout ce qui concerne notre salut - si Dieu le veut - en commençant par la nature de l’homme, en passant par sa justification, et en finissant par sa glorification. Ce message sert d’introduction à cette série.



Il faut de l’ordre !

Dans ce message je voudrais baliser le chemin à parcourir dans la série. Je voudrais étudier le sujet de l’ordre de notre salut, parce que dans cette série l’ordre des choses est important. Cette doctrine s’appelle l’ordo salutis, c’est du latin pour "l’ordre du salut". Cette mise en ordre des doctrines concernant le salut permet d’examiner quelles sont les différentes étapes dans l’œuvre que Dieu fait pour nous sauver. Cet ordre est un ordre logique, et parfois chronologique.



Mais, pourquoi vouloir établir les différentes étapes dans le processus qui est notre rédemption ? Parce que la bible nous enseigne qu'il y a différentes étapes dans notre salut. Par exemple, la foi n'est pas la même chose que la repentance, et la nouvelle naissance n'est pas la même chose que la justification. Ce sont des étapes différentes que nous pouvons étudier séparément. Le fait d'étudier les différentes étapes séparément nous montre toute la splendeur et toute la plénitude dans l’œuvre de Dieu pour nous sauver. Mais pourquoi vouloir les mettre dans un ordre ? Parce qu'il y a un ordre.
Dans Romains 8:30 nous lisons : Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. Il est clair que nous sommes justifiés avant d’être glorifiés, nous sommes convertis avant d’être rendus parfaits. Je vais donc proposer un ordre.

Ceci dit, je veux être honnête avec vous. Les chrétiens évangéliques ne sont pas tous d'accord sur l'ordre des différentes étapes. Il y a 2 schémas différents. L'ordre que je défends est (je crois) celui qui correspond le mieux à l'enseignement de la bible et c'est aussi l'ordre que défendaient les Réformateurs, comme Luther et Calvin. Ma position est donc la position historique du protestantisme. Voici donc l'ordre des étapes dans notre salut que je propose et l'autre ordre, l’ordre des Arminiens :

Etapes   Ordre Calviniste           Ordre Arminien

1è         la prédestination              l’évangélisation

2è         l’évangélisation                la repentance

3è         la régénération                la foi

4è         la foi                               la régénération

5è         la justification                  la prédestination

6è         la repentance                   la justification

7è         la sanctification                la sanctification

8è         la glorification                  la glorification



Mes amis, faites votre choix !

Mais attention ! Ces différences sont plus que des étiquettes. Il s'agit de déterminer qui est la cause du salut de l'homme. Les Calvinistes, comme moi, disent que Dieu seul est la cause du salut et leur ordre reflète cette croyance. Les Arminiens disent que Dieu est la cause de leur salut, mais l'homme doit aussi y participer. D’où leur schéma. Donc, nous voyons que ce que nous croyons sur l’ordre de notre salut conditionnera tout ce que nous croyons sur notre salut et sur le rôle de Dieu dans notre salut.

Par exemple, Billy Graham, le célèbre évangéliste américain, a écrit un livre qui s’appelle Comment Naître de Nouveau. Dans ce livre, il explique que pour naître de nouveau (c’est la régénération dans la liste), il faut se repentir de ses péchés et il faut croire à l’évangile. Il dit ceci : Comment naître de nouveau ? En se repentant de ses péchés .... Ensuite, par la foi, nous recevons Jésus-Christ comme notre Seigneur. Donc, pour Billy Graham, l’ordre de notre salut est le suivant : la repentance, suivie de la foi, suivie de la nouvelle naissance. Selon lui, on ne peut pas naître de nouveau avant de se repentir. Un homme entend l’évangile, se repent de ses péchés, ensuite il croit à l’évangile et ensuite il est né de nouveau. Repentance, foi, régénération. C'est l'ordre des Arminiens. Mais, je ne crois pas que cela soit le bon ordre, selon la bible. Dans ma liste, j’ai mis la nouvelle naissance avant la foi et la repentance. Mon ordre est donc : régénération, foi, repentance, c’est l’inverse de l’ordre de Billy Graham.

Et là vous avez sûrement envie de me dire : tu ne te crois quand même pas plus biblique que Billy Graham ! Oui, sur ce sujet, je le crois. Billy Graham était un grand prédicateur et le Seigneur l’a utilisé pour amener beaucoup d’âmes à lui, mais, malheureusement, Billy Graham a enseigné des doctrines qui ne sont pas bibliques. J’en dirai plus sur ce sujet dans une minute. Donc, oui, je crois que sur le sujet du salut, je suis plus biblique que Billy Graham.

Donc, dans cette introduction à ma série sur le salut, je veux faire 2 choses. Avant tout, je veux dire haut et fort que le salut est en Jésus-Christ seul. Ensuite, je veux montrer que le salut est l’œuvre de Dieu seul et je ferai cela en défendant l'ordre du salut enseigné par les Réformateurs.



1. Le salut est en Jésus-Christ seul

Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés (Actes 4:12). Jésus lui dit: Je suis le chemin, la vérité, et la vie. Nul ne vient au Père que par moi (Jean 14:6).

Le christianisme est une religion exclusive. Son message est clair : il n’y a pas plusieurs chemins qui mènent à Dieu, il n’y en a qu’un. Un seul chemin mène à Dieu et c’est Dieu qui l’a établi et ce chemin est Jésus et lui seul. Ce n’est pas un message qui plaît aujourd’hui. Nous vivons dans une culture post-moderne où le pluralisme règne. Le pluralisme dit qu’il y a plusieurs chemins qui mènent à Dieu. Mahomet mène à Dieu, Bouddha mène à Dieu, la vierge Marie mène à Dieu. En fait, il y a autant de chemins qui mènent à Dieu qu’il y a de croyances en Dieu ! Mais ceci est faux. Nous savons que Jésus est le seul chemin qui mène à Dieu, car lui seul est le Fils de Dieu, lui seul est sans péché, lui seul s’est offert comme un sacrifice pour nos péchés, lui seul est ressuscité des morts et lui seul reviendra juger toute la terre.

Mais, vous dîtes peut-être que je prêche à la chorale. Nous, les évangéliques, croyons tous cette doctrine de l’exclusivité du christianisme. Il ne viendrait jamais à l’esprit d’un évangélique l’idée de dire qu’il y a plusieurs chemins qui mènent à Dieu. Malheureusement, si ! Un pluralisme déguisé est entré dans l’église. En 1997, dans un entretien filmé avec un autre pasteur, Billy Graham n’est pas allé jusqu’à affirmer que quelqu’un peut venir à Dieu sans passer par Jésus, mais il a affirmé que quelqu’un peut venir à Dieu sans savoir qu’il vient en passant par Jésus. Autrement dit, selon Billy Graham, un homme peut croire en Jésus, sauf qu’il ne sait pas qu’il croit en Jésus, l’homme est sûr qu’il croit en quelqu’un d’autre. Par exemple, un bouddhiste peut croire en bouddha, mais en réalité il croit en Jésus. Ou un musulman peut croire que le plus grand des prophètes est Mahomet, mais en réalité, il croit que c’est Jésus, sans le savoir. Ou quelqu’un peut croire en Jésus, sans jamais avoir entendu parler de Jésus*.

Cette position est une position anti-biblique. On aurait envie de demander à Billy Graham : si c’est vrai qu’un homme peut croire l’évangile, sans jamais en avoir entendu parler, pourquoi annoncer l’évangile à tous ? Tous ces missionnaires, morts pour rien ! Non, c’est une position anti-biblique et totalement absurde. Comment peut-on croire que le Fils de Dieu est mort pour ses péchés, si on ne connaît pas cette information ? Billy Graham n’a-t-il pas lu Paul : Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas entendu parler ? (Rom. 10:14). Non, le salut est en Jésus-Christ seul et pour croire cette bonne nouvelle, il est évident qu’il faut nécessairement avoir déjà entendu cette nouvelle !

Mais là, les gens protestent et disent : mais dans ce cas-là, si un homme doit entendre et croire l’évangile, chacun n’a pas la même chance de se convertir, car certaines personnes entendent l’évangile et d’autres ne l’entendent jamais. Ce serait injuste de la part de Dieu de condamner ceux qui n’ont jamais eu la possibilité de se convertir, disent-ils. On aurait envie de leur demander s’ils estiment que pour être juste, Dieu doit donner la même chance à chaque pécheur de se convertir. Si c’est le cas, alors Dieu pratique déjà de l’injustice, car il ne donne aucune possibilité aux anges pécheurs de se convertir. Ils sont perdus pour toujours, parce qu’il n’y a pas d’évangile pour eux. Est-ce que Dieu est injuste ? Non, parce que pour être injuste, Dieu devrait donner à quelqu’un ce qu’il ne mérite pas. Or, tous les pécheurs (les humains comme les anges) n’ont que ce qu’ils méritent. Et si certaines personnes n’ont pas ce qu’elles méritent, c’est parce que Dieu, plutôt que d’être juste a choisi d’être miséricordieux. Non, le salut est en Jésus seul, et ceux qui ne croient pas en Jésus ne sont pas sauvés. Ce n’est vraiment pas difficile à comprendre. Nul ne vient au Père que par [Jésus].

Mais, mon beau-frère, pasteur, m’a opposé 2 faits qui, pour lui, prouvent que l’on peut être sauvé sans croire en Jésus. (Et oui, il y a des pasteurs qui veulent prouver qu’il y a du salut en dehors de Jésus !)

(i) Dans l’Ancien Testament, les croyants étaient sauvés, mais ils ne pouvaient pas croire en Jésus, puisque Jésus n’était pas encore né. Donc, ils étaient sauvés, sans croire en Jésus.

Mais, est-ce que c’est vrai qu’Abraham, par exemple, ne croyait pas en Christ ? Que dit la bible ? Dieu appelle Abraham et lui fait la promesse que toutes les familles de la terre seront bénies en toi ! (Gen. 12:3). Plus tard, Dieu renouvelle sa promesse et Abram eut confiance en l'Éternel, qui le lui imputa à justice (Gen. 15:6). Donc, Abraham est sauvé en croyant Dieu. Il croit la promesse que Dieu lui a faite.

Oui, mais, dirait mon beau-frère, justement Abraham croit en Dieu, il ne croit pas en Jésus. Mais ce n’est pas fini. Quelle est la promesse qu’il croit ? Toutes les familles de la terre seront bénies en toi ! (Gen. 12:3), et toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité (Gen. 22:18). Or, Paul argumente ici que le singulier "postérité" indique que la promesse parle de Christ : Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n'est pas dit: et aux postérités, comme s'il s'agissait de plusieurs, mais en tant qu'il s'agit d'une seule : et à ta postérité, c'est-à-dire, à Christ (Gal. 3:16). Donc, Abraham a cru la promesse de Dieu qu’un homme de sa postérité bénirait toutes les nations de la terre. Cet homme est Christ. Abraham croyait donc en Christ. Oui, mais c’était un Christ générique et non pas Jésus de Nazareth. Ah si ! Jésus lui-même dit qu’Abraham croyait en lui : Votre ancêtre Abraham a été rempli de joie à la pensée de voir mon jour (Jean 8:56, Segond 21).

Oui, mais Abraham était un cas unique. Faux ! Moïse a suivi Christ : par la foi Moïse, devenu grand, refusa d'être appelé fils de la fille de Pharaon, regardant l'opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l'Égypte (Héb. 11:26). Moïse croyait donc en Christ. Il était donc possible de croire en Christ (en le Messie) avant la naissance de Jésus, car le Christ (l’Oint de Dieu) existait avant la naissance de Jésus.

Certes, les croyants de l’Ancien Testament n’avaient pas tous les détails, (comme quand Jésus allait naître etc.), mais, on n’a pas besoin de croire ces choses pour être sauvé. Comme le brigand sur la croix, ils croyaient l'évangile. Paul dit : Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. (1 Cor. 15:3). Selon Paul, les Écritures, (ici l’Ancien Testament) enseignent que Christ devait mourir, qu’il devait mourir pour les péchés des hommes, et qu’il devait ressusciter le troisième jour. Tout ceci est dans l’Ancien Testament.

Mais, dirait mon beau-frère, Abraham n’avait pas l’Ancien Testament, il n’avait aucune Écriture, il ne pouvait donc pas comprendre le sacrifice de Jésus dont parle Paul. Mais, je réponds qu’Abraham a vu une allégorie de l’évangile. Abraham a vu que Dieu a épargné Isaac, en pourvoyant lui-même le sacrifice. Abraham a cru cette promesse : comme Dieu a pourvu le sacrifice pour sauver Isaac, Dieu pourvoirait le Sacrifice pour sauver toutes les nations : Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l'agneau pour l'holocauste ... Abraham appela ce lieu-là: Jehova Jiré (le Seigneur pourvoira). (Gen. 22:8 & 14).

Non, que ce soit dans l’Ancien Testament ou le Nouveau Testament, le salut est en Jésus-Christ seul. Abraham, Moïse et les autres croyaient en la promesse à venir, nous croyons en la promesse tenue. Mais il n’y a pas 2 promesses différentes, mais une seule, et il n’y a pas deux sortes de foi, mais une seule. Que ce soit pour les Juifs d’autrefois, ou pour nous les païens, nous participons à la même promesse et sommes unis dans la même foi en Jésus-Christ : les païens sont cohéritiers, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus Christ par l'Évangile (Eph. 3:6).

(ii) Les bébés n’ont pas les capacités intellectuelles pour comprendre l’évangile. Si un bébé doit croire l’évangile pour être sauvé, alors, tous les bébés qui meurent vont en enfer.

Non, car c’est faux de dire qu’un bébé ne peut pas croire en Jésus. Un bébé peut croire en Jésus. Un bébé, même dans le ventre de sa maman, peut croire en Jésus. Jean-Baptiste a sauté de joie dans le ventre de sa maman, lorsqu’il a entendu la mère de son Sauveur. Dès qu'Élisabeth entendit la salutation de Marie, son enfant tressaillit dans son sein (Luc 1:41). Jean-Baptiste est né de nouveau dans le ventre de sa maman. Et il est né de nouveau en croyant en Jésus ! Une foi simple, certes, mais une foi en Jésus-Christ quand même.

Pour tous, pour les petits et les grands, pour les patriarches et pour nos contemporains, le salut est par la foi en Jésus et en Jésus seul.



2. Le salut est l’œuvre de Dieu seul

Tout chrétien croit que le salut est l’œuvre de Dieu. Mais croyez-vous que le salut est l’œuvre de Dieu seul ? Votre réponse à cette question importante déterminera quel ordre de salut vous choisirez.

Comme Billy Graham l’a très bien montré dans son livre, la question de l’ordre du salut tourne surtout autour de l’ordre de 2 étapes : la conversion (qui comprend la repentance et la foi) et la régénération (qu’on appelle aussi la nouvelle naissance). C’est sur l’ordre de la conversion et la régénération que porte la discorde entre Calvinistes et Arminiens. Les Calvinistes disent que puisque Dieu seul est la cause de notre salut, la régénération est avant la conversion. On appelle cette position le monergisme. Par contre, les Arminiens disent que puisque l’homme coopère avec Dieu dans son salut, la régénération est après la conversion. On appelle cette position le synergisme. Ils disent qu’un homme entend l’évangile, la croit et se repent de ses péchés. Il se convertit et ce n’est qu’à ce moment-là qu’il est né de nouveau.

Cet ordre me semble problématique à plusieurs niveaux. Je vais aborder ces problèmes plus longuement dans les messages suivants, mais je voudrais pointer ici 7 raisons pourquoi la doctrine qui place la conversion avant la régénération n’est pas biblique :

(i) Elle enseigne qu’un homme dans son état de péché peut se repentir.

(ii) Elle enseigne qu’un homme est sauvé à cause de sa décision de croire.

(iii) Elle enseigne que Dieu prédestine un homme à être sauvé parce que Dieu sait qu'à l'avenir cet homme choisira de croire en Christ.

(iv) Elle enseigne qu’il y a des conditions que l’homme doit remplir pour obtenir le salut.

(v) Elle enseigne que la nouvelle naissance est une conséquence de la conversion.

(vi) Elle enseigne que Dieu, voyant la foi de l'homme, le sauve.

(vii) Elle enseigne donc, qu’un homme est sauvé en coopérant avec Dieu, dans une synergie ou un partenariat.

Je pense avoir représenté fidèlement la position des Arminiens. J’étais moi-même Arminien. Alors, qu'est-ce qui ne va pas avec ces 7 points ? Examinons-les un par un et je pense que leurs erreurs sauteront aux yeux.

i) Cette doctrine enseigne qu’un homme dans son état de péché peut se repentir. Mais se repentir est une action qui plaît à Dieu. Jésus nous dit : il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent (Luc 15:10). Donc, cette doctrine prétend qu’un homme peut plaire à Dieu dans son état de péché. Mais l'homme dans son état de péché ne peut pas plaire à Dieu : ceux qui sont animés par leur nature propre ne peuvent pas plaire à Dieu (Rom. 8:8, Segond 21). Il est donc impossible pour un homme dans son état de péché de plaire à Dieu. Cette doctrine est donc fausse.

(ii) Cette doctrine explique qu’un homme est sauvé à cause de sa décision de croire. Lui est sauvé parce qu’il a cru à l’évangile, alors que d’autres sont perdus parce qu’ils ont rejeté l’évangile. Nous savons que le fait de rejeter l’évangile est mal. A contrario, le fait de croire l’évangile est bien. Donc, un homme est sauvé parce qu'il a décidé de faire le bien. Puisque cette décision de faire le bien vient de lui seul, cet homme a donc une raison de se vanter : ils ont choisi le mal, mais j’ai choisi le bien. Une doctrine qui laisse la possibilité à l’homme de se vanter n’est pas biblique.

(iii) Cette doctrine enseigne que Dieu prédestine un homme à être sauvé, parce que Dieu sait qu'à l'avenir cet homme choisira de croire en Christ. Premièrement, cette doctrine implique l'idée que Dieu apprend des choses, car c'est en 'voyant' dans l'avenir la décision de l'homme, que Dieu le prédestine à être sauvé. Mais Dieu ne peut pas apprendre.

Deuxièmement, ceci rend le choix de l'homme prééminent par rapport au choix de Dieu. Dans ce schéma, l'élection n'est pas l’œuvre de Dieu, mais c’est l’œuvre de l'homme. L'ordre logique ici est que l'homme élit Dieu, ensuite, Dieu valide le choix de l'homme rétrospectivement. Mais Jésus dit que nous ne l’avons pas choisi : Ce n'est pas vous qui m'avez choisi; mais moi, je vous ai choisis (Jean 15:16).

(iv) Cette doctrine enseigne qu’il y a des conditions que l’homme doit remplir pour obtenir le salut. Mais la doctrine qui impose des conditions à l’homme pour obtenir le salut porte un nom. C'est le légalisme. Le légalisme dit : si tu remplis ces conditions, Dieu te bénira. Si vous gardez mon alliance, vous m'appartiendrez entre tous les peuples (Ex. 19:5). Ceci n'est pas l'évangile, c'est la loi.

(v) Cette doctrine enseigne que la nouvelle naissance est une conséquence de la conversion. Dieu nous régénère parce que nous nous sommes convertis. Ainsi, la nouvelle naissance est une due, une récompense pour notre conversion. Or, si c’est une chose due, ce n’est plus par grâce, car : à celui qui fait une œuvre, le salaire est imputé, non comme une grâce, mais comme une chose due (Rom. 4:4). Cette doctrine minimise la grâce de Dieu dans notre salut.

(vi) Cette doctrine enseigne que Dieu, voyant la foi de l'homme, le sauve. Il le justifie et le fait naître de nouveau. Ainsi, elle met Dieu dans le rôle de celui qui réagit en fonction des actions de l'homme. Dieu est un Dieu passif, voire attentiste ici. L’homme décide et Dieu réagit en conséquence. Mais, la bible dit : Il y a dans le cœur de l'homme beaucoup de projets, mais c'est le plan de l’Éternel qui s'accomplit (Prov. 19:21) Un Dieu qui est suspendu aux actions des hommes n’est pas le Dieu de la bible.

(vii) Cette doctrine enseigne donc, qu’un homme est sauvé en coopérant avec Dieu, dans une synergie ou un partenariat. Dieu a fait sa part, je dois faire le mien. Et sans ma part, son salut me serait d’aucune utilité. Si c’est le cas, il est faux de dire que Dieu sauve un homme. Il est plus correct de dire que Dieu et l'homme ensemble sauvent l'homme. Et donc, il est aussi faux de dire que Jésus est le Sauveur des hommes, il est plus correct de dire que Jésus est le Sauveur potentiel des hommes. Mais le Nouveau Testament dit que Dieu seul sauve des hommes : Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n'imputant point aux hommes leurs offenses (2 Cor. 5:19). Et le Nouveau Testament présente Jésus comme un Sauveur certain, non pas comme un Sauveur potentiel : tu lui donneras le nom de Jésus; c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés (Matt. 1:21). Non, Jésus est un vrai Sauveur, pas un Sauveur potentiel et Dieu seul sauve les hommes. Il n’a pas besoin de notre aide. Je conclus donc que l’ordre du salut qui met la conversion avant la régénération, n'est pas biblique pour toutes ces raisons.




Voici donc l’ordre biblique du salut que je vais étudier dans le détail dans cette série. Cet ordre est celui de Romains 8:30 (prédestinés, appelés, justifiés, glorifiés). Tout d’abord, Dieu m’a prédestiné avant la fondation du monde à être sauvé en Christ. Ce choix ne dépend en aucun cas de quelque chose en moi, mais de Dieu seul. Ensuite, quand je vis sur la terre, Dieu fait en sorte que j’entende l’évangile. C’est l’appel de l’évangile. Et à travers les paroles de l’évangile et par son Esprit, Dieu me régénère, (je suis né de nouveau). Puisque je suis né de nouveau et que, par conséquent, je ne suis plus esclave du péché, je veux croire à l’évangile et je peux croire à l’évangile. C’est parce que Dieu a fait de moi une nouvelle création que je crois et non pas le contraire. C’est à ce moment-là que Dieu me justifie. Ainsi, je suis sauvé (dans le sens strict du terme) par la foi seule. Je me repens de mes péchés (c’est la conversion). Ensuite, s’ensuit un processus de sanctification qui dure toute ma vie. Quand je mourrai, je serai glorifié pour l’éternité.


En plaçant la nouvelle naissance avant la conversion, cet ordre nécessite que le salut soit l’œuvre de Dieu seul.



Conclusion

En terminant je veux insister sur le fait que cette grande oeuvre de rédemption n’est pas une fin en soi. Aussi merveilleuse et extraordinaire qu’elle soit, (cette oeuvre parfaite de Dieu), notre glorification et la vie éternelle sont les moyens d’arriver à un autre but. Dieu ne nous a pas prédestinés pour le simple désir de nous glorifiés, car si c’était le cas, cela indiquerait que nous sommes au centre de son oeuvre de salut. Mais nous ne sommes pas au centre de cette oeuvre, Dieu est au centre. Cette oeuvre ne tourne pas autour de nous, mais autour de lui. La fin n’est pas l’homme, mais Dieu. Le but de tout cela n’est pas notre bonheur, mais que la gloire de Dieu resplendisse à jamais. Dieu nous a sauvé pour que nous passions l’éternité à nous nous réjouir de lui, à le connaître dans son infinitude et donc que nous le glorifions le plus possible. Toutes les nations que tu as faites viendront Se prosterner devant ta face, Seigneur, Et rendre gloire à ton nom. Car tu es grand, et tu opères des prodiges; Toi seul, tu es Dieu. Heureux le peuple dont l'Éternel est le Dieu ! (Psaume 86:9 & 144:15).



* J’inclus le lien vers la vidéo de l’entretien de Billy Graham ici : https://www.youtube.com/watch?v=hrf60-zHl9A

vendredi 11 juillet 2014

La Sainteté de Dieu N°2




Ezéchiel 1



Introduction

Les gens font des choses bizarres quand on y réfléchit. Certains paient pour sauter dans le vide, les pieds attachés à un élastique. Ce n’est pas une punition qu’on leur inflige, c’est une émotion qu’ils recherchent volontairement, même allant jusqu’à payer pour l’avoir. D’autres paient pour aller au cinéma voir un film d’horreur qui leur fera sauter de peur. D’autres vont aller regarder les vagues lors d’une tempête, au péril de leur vie. Pourquoi font-ils ces choses incompréhensibles ? Pourquoi payer pour avoir peur ? Pourquoi délibérément se mettre en danger ? Je vais essayer de répondre à cette question dans ce message. Mon message aujourd’hui s’appelle : la sainteté de Dieu.



1. Dieu est hors classe

Dieu est saint. La bible est claire. Soyez saints, car je suis saint, moi, l'Éternel, votre Dieu (Lév. 19:2). Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ... ils criaient l'un à l'autre, et disaient: Saint, saint, saint est l'Éternel des armées ! (Esaïe 6:2). La bible présente constamment Dieu comme étant un Dieu saint. Mais que signifie ce mot ? Le mot que nous traduisons "saint" en français vient de la racine de l’hébreux Kadash. Selon Strong, ce mot signifie : mettre de côté, consacrer, différencier. Kadash désigne tout ce qui n’appartient pas au monde ordinaire, au banal, au commun, mais qui appartient au monde du sacré. C’est pour cette raison que Dieu dit que les objets qui étaient dans le temple étaient saints – différents des autres objets, mis à part pour le service de Dieu. Un objet à priori banal et commun (comme, par exemple, une table) était sélectionné pour être utilisé dans le tabernacle et de ce fait devenait séparé des autres objets semblables. Il changeait de statut. Il sortait de la catégorie d’objets normaux, et entrait dans une catégorie d’objets spéciaux. Il devenait saint, mis de côté. Ce n’était plus une table ordinaire. Elle était une table approuvée par Dieu et ça, ça change tout.

Mais quel sens à cette idée quand on l’applique à Dieu ? Peut-on dire que Dieu a été mis a part par Dieu ? Non, mais on peut dire que Dieu est différent de nous. Dire que Dieu est saint, c’est donc affirmer que Dieu n’est pas comme nous, qu’il n’appartient pas à ce monde. Il est différent, il est séparé, il est dans une catégorie à part. Il n’est comme rien d’autre dans toute la création. Il est hors classe.

Et je voudrais ici faire la différence entre sa sainteté morale et sa sainteté ontologique. Quand on dit que Dieu est saint, on affirme 2 choses : (i) on dit que son être est saint, (ii) on dit que sa nature est sainte. Or, ceci est mon 2ème message sur la sainteté de Dieu. Dans mon premier message, j’ai surtout parlé de sa nature, sa sainteté morale. Aujourd’hui, je veux parler de la sainteté de son être. On appelle cela sa sainteté ontologique.

L’idée de la sainteté de Dieu est très présente dans la bible, que ce soit dans l’Ancien Testament ou le Nouveau. Un endroit significatif est le 6ème chapitre d’Esaïe, où nous voyons des séraphins à six ailes qui crient dans le temple, et le temple qui est rempli de fumée. Des séraphins se tenaient au-dessus de lui; ils avaient chacun six ailes; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l'un à l'autre, et disaient : Saint, saint, saint est l'Éternel des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée.

Ce que l'on voit ici est que la sainteté de Dieu décrit comment Dieu est et sa gloire c'est quand cette sainteté est rendue publique, manifestée devant tous. Ensuite, nous voyons la réaction d'Esaïe devant ce spectacle à la fois grandiose et terrible. Il a peur de mourir. Soyons clairs, que ce soit Esaïe qui voit Dieu ici ou Moïse et Jean, personne ne raisonne ainsi : "j’ai vu Dieu, ça fait donc de moi quelqu’un d’important. J’ai des choses à dire". Ils disent tous : "j’ai vu Dieu et qu’est-ce qu’il est grandiose ! Qu’est-ce qu’il fait peur ! Qu’est-ce que je suis tout petit ! Qu’est-ce que je suis misérable !"

Voici donc un bon test pour ceux (qui sont de plus en plus nombreux) qui disent avoir vu Dieu (que ce soit Jésus sur terre ou Dieu au ciel). Parlent-t-ils surtout de sa grandeur et de son côté épouvantable ? Est-ce qu’ils sont traumatisés par ce qu’ils ont vu ? S’abaissent-ils constamment ? Ont-ils le sentiment d’être insignifiants, minables, honteux et sales ? Mettent-ils en avant la différence fondamentale qu’il y a entre Dieu et nous, car ce passage met en avant la différence fondamentale qu’il y a entre Dieu et nous. S’ils ne font pas tout cela, ce n’est pas le Dieu de la bible qu’ils ont vu.

Un autre passage significatif qui parle de la sainteté de Dieu est dans le livre de l’apocalypse, chapitre 4 où nous voyons une mer de cristal et 4 être vivants étranges, remplis d’yeux : Il y a devant le trône comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu du trône et autour du trône, il y a quatre êtres vivants remplis d'yeux devant et derrière. Le premier être vivant est semblable à un lion, le second être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant a la face d'un homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle qui vole. Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d'yeux tout autour et au dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit: Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout Puisant, qui était, qui est, et qui vient.

Ces passages proclament que Dieu est Dieu et nous ne le sommes pas. Dieu est élevé. Le spectacle est étrange à nos yeux. Si ce spectacle ne nous avait pas été révélé, nous ne l’aurions jamais deviné. Je crois que ces passages sont là pour montrer la différence fondamentale qu’il y a entre Dieu et nous. Aujourd’hui, j’ai l’impression que nous voulons surtout minimiser cette différence. Certains milieux chrétiens cherchent à faire en sorte que le chrétien se sente bien par rapport à lui-même; qu'il se sente tout chaud à l'intérieur; qu’il ne se sente jamais mal à l’aise. Il semblerait que pour ces chrétiens l’évangile doive servir tout d’abord à augmenter notre estime de soi, exactement le contraire du sentiment d’Esaïe et de Jean. Mais pour eux, il ne faut surtout pas mettre le doigt sur notre état minable par rapport à un Dieu saint. Dans ce passage Dieu est distant, derrière une mer, entouré de créatures étranges, qui font peur et qui semblent elles-mêmes être intimidées par Dieu. Mais qui parle encore aujourd’hui dans les églises évangéliques d’un Dieu intimidant ? Pourtant, ces passages ne nous donnent pas un sentiment douillet. Ces passages mettent plutôt mal à l’aise. Ces êtres vivants mettent mal à l’aise. Ce Dieu fait peur. D’ailleurs, toutes les personnes dans la bible qui ont vu un ange avaient peur. A combien plus forte raison serait-on terrifié devant le Créateur des anges ?

Mais le passage qui nous donne la meilleure idée de la différence essentielle qu'il y a entre Dieu et nous est le premier chapitre d’Ézéchiel - notre passage aujourd’hui. Quel passage étrange ! On ne l’entend pas souvent dans les églises !

Nous voyons ici 4 créatures comme des hommes avec 4 visages et 4 ailes. Il y a aussi 4 roues à côté des créatures, des roues encastrées l'une dans l'autre. Et Ézéchiel nous précise que ceci n’est pas une image d’un film de science-fiction ou une hallucination due à un vin trop fort, mais que ceci est une image de la gloire de l'Éternel (V 28).

Ce passage est étrange. Dans ce passage la gloire de Dieu paraît vraiment étrange. Il n’y a pas d’autres mots. Des créatures ailées aux visages différents. Des roues dans des roues couvertes d’yeux qui roulent dans tous les sens et qui survolent la terre. On hésite souvent à employer des termes comme "étrange" et "bizarre" en parlant de Dieu, parce que nous ne voulons pas lui manquer de respect, mais, je crois que c’est légitime ici. Dans ce passage l’image qui nous est présentée de Dieu est une image dans laquelle notre Dieu paraît bizarre. Cet après-midi, chez vous, faites comme moi. Lisez ce passage et puis fermez les yeux et essayez de vous imaginer devant ce Dieu-là. Le Saint-Esprit présente ici un Dieu qui est incompréhensible, indescriptible, inscrutable. Mais aussi un Dieu grandiose, impressionnant, inquiétant, alarmant, effrayant. Je crois que l’étrangeté de ce Dieu est soulignée ici pour nous rappeler la différence essentielle qu’il y a entre Dieu et nous.

Donc, la première chose à noter sur la sainteté de Dieu est que Dieu est saint parce que Dieu n’est pas comme nous. Ces 3 passages accentuent cette vérité. Il est Dieu, nous ne le sommes pas. Il est Dieu et il n’y a personne d’autre comme lui. Il est Dieu et il est incomparable. Il est unique. Il est inclassable selon nos modèles de réalité. Il vit dans un monde inimaginable, dans un monde étranger pour nous, dans un monde à part, parce qu’il est dans une catégorie à part. Il ne correspond à rien qui nous est familier. Il nous est incompréhensible. Il est hors classe.



Voyons maintenant pourquoi Dieu est hors classe.

2. Dieu est éternel.

Dieu est hors classe parce qu’il n’a pas été créé. Il est éternel et c’est cela qui fait qu’il est essentiellement différent de nous. Il est éternel, donc il est hors classe.

Il y a une différence essentielle entre ce qui n’a pas été créé et ce qui a été créé. Ce qui n’a pas été créé est éternel et donc auto-suffisant. Ce qui a été créé dépend de celui qui l’a créé pour son existence. La créature n’existerait pas sans la volonté de son Créateur. Le Créateur a le choix de créer ou pas. Donc, l’existence même de la créature dépend du choix du Créateur de faire ou de ne pas faire. Ensuite, le Créateur a le choix du moment à créer. Il peut créer quand il veut. Donc, le moment de l’existence de la créature dépend du temps du Créateur. Ensuite, le Créateur a le choix de la forme de la créature. Donc, la forme physique et les capacités de la créature dépendent du désir du Créateur. Ensuite, le Créateur a le choix des conditions de vie de sa créature. Donc, les conditions dans lesquelles la créature vit dépendent du choix du Créateur. La créature est donc complètement dépendant de la volonté de son Créateur pour tout qui fait qu’il existe. C’est le Créateur qui décide de tout cela. Et puisque Dieu n’est sous aucune contrainte et ne doit rendre compte à personne, son choix n’est gouverné par rien d’autre que par son bon plaisir.

Mais ce n’est pas fini. Ensuite, la créature est dépendante de son Créateur pour sa survie à chaque seconde de son existence. Dieu est tout puissant. C’est-à-dire qu’il possède toute la puissance. Donc, en dehors de lui il n’y a pas de puissance. La créature n’a pas de puissance autonome. Il n’est pas auto-suffisant quant à son énergie vitale ou sa capacité d’agir, car c’est en Dieu que la créature vit : car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être (Actes 17:28). Puisque toute vie et énergie et pouvoir vient du Créateur, la créature dépend de son Créateur pour chaque battement de cœur, chaque respiration. Chaque milliseconde de sa vie lui est donnée par le Créateur. En cliquant des doigts, le Créateur pourrait mettre fin à l’existence de la créature s’il le voulait, et un jour il le fait pour nous tous. Si, donc, la créature existe et s’il continue à vivre, c’est par la volonté du Créateur. C’est justement la différence fondamentale entre la créature temporelle et dépendante et le Créateur éternel et auto-suffisant.

Je discutais avec un collègue sympathisant bouddhiste sur la différence entre Dieu et nous. J’ai dit ce que je vous dis ici; que Dieu est Créateur et nous sommes ses créatures et que cette différence sépare Dieu de nous irrémédiablement. Il y a un gouffre infranchissable entre le créé et l’éternel. Il était surpris de découvrir que nous, chrétiens, ne croyons pas que l’âme de l’homme existe quelque part depuis toujours. Il croit que notre âme est éternelle et qu’elle est réunie au corps de l’homme à sa conception. Mais la bible montre que notre âme n’est pas éternelle. Quand Dieu a créé Adam il n’a pas réuni une âme préexistante avec son corps, il lui a soufflé dans ses narines et c’est à ce moment-là qu’Adam a pris vie. Avant ce moment, Adam n’existait pas. Car comme dit Salomon : l'esprit retourne à Dieu qui l'a donné (Ecc. 12:7). Nous ne sommes pas comme Dieu. Lui est éternel, lui seul. Nous sommes créés. Avant notre conception, nous n’existions pas. Dieu, lui, existe depuis toujours. Il n’a pas eu de commencement. Dieu est l’Eternel, nous ne le sommes pas.

Il en résulte donc de cette différence entre le Créateur et ses créatures que la définition de l’idolâtrie est le fait d’adorer ce qui a été créé. Voilà à quel point cette différence est importante. A partir du moment où nous louons un être qui a été créé (que ce soit un homme ou une femme, ou même un ange) c’est là, la définition même de l’idolâtrie. Louer une créature est un affront à son Créateur. Car, plutôt que de rendre hommage à un être qui dépend du Créateur pour toute son existence et pour chaque milliseconde de sa survie, il faut rendre hommage à celui qui donne l’existence et qui fait vivre. Par contre, louer un être qui n’a pas été créé, qui ne dépend de personne pour quoi que ce soit, louer un être éternel, n’est pas l’idolâtrie, c’est une adoration chrétienne. Car un seul est éternel. Un seul puise son énergie vitale et inépuisable en lui-même depuis toujours - Yahweh. Dieu est hors classe parce qu’il n’a pas été créé.



3. Dieu est trinité.

Dieu est hors classe parce qu’il est un être qui existe en une multiplicité de personnes. Voilà une vérité incompréhensible pour nous. Si le fait d’essayer de comprendre le fait que Dieu n’a jamais eu de commencement est impossible pour nous, que dire alors du fait d’essayer de saisir la vérité que Dieu est trinité ? Voilà pourquoi Ezéchiel présente Dieu comme un être si étrange pour nous les hommes simples. Essayer d’imaginer un Dieu qui est un et trois est un peu comme essayer d’imaginer des roues dans des roues survolant la terre dans tous les sens.

Nous ne connaissons pas autre chose dans notre expérience que la réalité qu’un être égale une personne. Un individu est forcément une personne. Mais Dieu n’est pas comme nous. Il est hors classe. Il ne rentre pas dans nos catégories humaines, premièrement parce qu’il n’a jamais eu de commencement, deuxièmement parce que Dieu est un être avec 3 centres de conscience. Dieu est un être qui comprend trois personnes. Dieu est Père, Fils et Saint-Esprit. Un être et trois personnes. Trois personnes en un seul être. Le Père est Dieu, le Fils est Dieu et L’Esprit est Dieu. Mais le Père n’est pas le Fils et Dieu n’est pas le Père. Dieu est Père, Fils et Saint-Esprit. Affirmer que Dieu est saint, c’est donc affirmer que Dieu est trinité. D’ailleurs, il est à noter que les 4 êtres dans la bible crient : "saint, saint, saint" 3 fois. Le Père est saint. Le Fils est saint et le Saint-Esprit est saint. Dieu est saint.

Certaines dénominations qui se disent chrétiennes ont abandonné cette vérité, sous prétexte qu’elle est incompréhensible. Les Témoins de Jéhovah et les pentecôtistes du nom de Jésus ont rejeté la vérité de la trinité, car ils la jugent incompréhensible. Mais rejeter une doctrine sur Dieu parce que nous ne la comprenons pas présuppose que l’homme peut comprendre tout de Dieu. Mais, si l’homme peut comprendre Dieu, c’est qu’il est comme nous. Mais justement, Dieu n’est pas comme nous, car il est saint et nous ne le sommes pas. Il est Dieu, nous ne le sommes pas. Il est trinité, nous ne le sommes pas. En plus, on doit conclure que puisque les Témoins de Jéhovah ne rejettent pas la vérité que Dieu n’a jamais eu de commencement, c’est qu’ils comprennent l'éternité de Dieu parfaitement. Non, ce n’est pas parce que nous ne comprenons pas cette vérité que cela signifie qu’elle est fausse. Je dirais qu’il est logique que nous ne la comprenons pas, car Dieu n’est pas comme nous. Il est hors classe. Rien dans notre expérience n’est analogue à la trinité. C’est comme essayer de faire comprendre la couleur bleue à une personne aveugle de naissance. Dieu est justement incomparable. On ne doit pas laisser notre expérience dicter ce que nous croyons sur Dieu. C’est grave de ne pas dire la vérité sur Dieu. Dieu se met en colère quand nous le représentons d‘une façon erronée. Ces soi-disant "chrétiens" sont comme les amis de Job à qui Dieu dit : Prenez maintenant sept taureaux et sept béliers, allez auprès de mon serviteur Job, et offrez pour vous un holocauste. …. car vous n'avez pas parlé de moi avec droiture, comme l'a fait mon serviteur Job (Job 42:8).

Quand nous disons que Dieu est trinité, nous parlons de lui avec droiture. Néanmoins, ce n’est pas assez de dire cette vérité, nous devons aussi aimer cette vérité. C’est quand la dernière fois que avez dit cette phrase : "j’aime la trinité" ? C’est quand la dernière fois que vous avez entendu un prédicateur dire : "j’aime la trinité" ? Pourtant, notre Dieu est trinité. Et il est unique, car il est le seul qui est trinité. Aucun autre dieu n’est trinité. C’est sa gloire d’être trinité, car être trinité c’est être Dieu. C’est une fierté pour nous que notre Dieu soit trinité. Aimez-vous de tout votre cœur l’idée de la trinité ? Nous devons adorer la trinité. Adorer la trinité, c’est adorer Dieu. Dieu est hors classe parce qu’il est trinité.



4. Dieu est parfait

Dieu est hors classe parce qu’il est un être qui est parfait. Je ne parle pas ici de sa perfection morale. Je parle de la perfection de son être. Et je définit la perfection de son être comme étant tout ce qui fait que Dieu est Dieu, c’est-à-dire son éternité, sa trinité, et l’ensemble de ses attributs. Nous avons déjà dit que la sainteté de Dieu fait qu’il est mis à part. Quand on pense à sa sainteté du point de vue de sa perfection on peut dire que Dieu est comme un diamant si précieux qu’il est mis à part derrière une vitre blindé. Un diamant est mis à part et séparé des objets communs à cause de sa grande valeur. Dieu est à part à cause de sa valeur infinie. Sa perfection constitue sa valeur infinie. Il est d’une valeur infinie parce qu’il est parfait.

Je pense donc (sans vouloir nuire à la doctrine de la simplicité de Dieu), que l’on peut légitimement dire que parmi tous les attributs de Dieu, l’attribut de sa sainteté est le plus important. Puisque sa sainteté est sa perfection et donc la raison de sa valeur infinie, c’est l’attribut qui transcende tous les autres. Mais, je sais que d’autres chrétiens diraient que s’il y a un attribut prééminent chez Dieu, ce serait plutôt son amour. Après tout la bible dit : Dieu est amour (1 Jean 4:16). Tout ce qu’il fait est gouverné par son amour, car il est amour. Mais pour que cela soit vrai, il faut que l’on voie l'attribut de son amour dans tous les autres attributs. Or, il n’est pas difficile de voir que quand Dieu fait miséricorde à quelqu’un, il le fait avec amour. Mais comment expliquer que Dieu montre son amour lorsqu’il punit ? Il est plus difficile de voir comment Dieu agit avec amour envers ceux qui périssent éternellement en enfer. Où voit-on son amour pour eux ? Est-ce qu’il écourte la durée de leur souffrance ? Non. Elle est sans fin. Est-ce qu’il les soulage dans leur souffrance ? Non. Il ne leur donne aucun repos. Est-ce qu’il les fait souffrir pour leur faire du bien un jour ? Non. Il est donc difficile de dire que l’attribut transcendent est l’attribut de l’amour de Dieu. On ne voit pas cet attribut dans tous les attributs de Dieu.

Peut-on toutefois dire que l’attribut le plus important chez Dieu est sa sainteté ? Eh bien, c’est le seul attribut par lequel il jure : J'ai juré une fois par ma sainteté: Mentirai-je à David ? (Ps. 89:35). C’est le seul qui est célébré au ciel. Les anges ne chantent pas : "amour, amour, amour" ou "puissance, puissance, puissance". Ils chantent "saint, saint, saint". La 3ème personne de la trinité est le Saint-Esprit. Et on peut, en effet, dire que Dieu aime avec sainteté. Il n’aime pas sans montrer sa sainteté. A la croix se réunit amour infini, mais aussi sainteté infinie. De plus, quand il juge et quand il se met en colère, il le fait avec sainteté. Donc, s’il y a un attribut qui transcende tous les autres, ce serait plutôt sa sainteté que son amour. C’est l’attribut des attributs. Il traverse tous les autres. C’est celui qui caractérise Dieu et fait donc qu’il est Dieu. Cet attribut, l'attribut de sa sainteté, dit que Dieu est d'une perfection ontologique; qu’il est éternel et trinité. Cet attribut dit que Dieu est d'une perfection morale; qu’il est sans péché, vêtu de lumière. C’est donc pour cette raison que l’adjectif "saint" est souvent utilisé comme synonyme pour Dieu. Il y a beaucoup de noms de Dieu dans la bible, mais le nom qui revient le plus, plus que tous les autres réunis est le Dieu saint. Dans le seul livre d’Esaïe, le nom Le Saint d’Israël est utilisé 25 fois pour désigner Dieu. Sainteté égale hors classe, hors catégorie, éternel, trinité, unique, incomparable, parfait, Dieu.



Conclusion

Donc je repose ma question du début. Pourquoi les gens paient-ils pour faire un saut à l’élastique ? Pourquoi paient-ils pour aller voir un film qui fait peur ? Pourquoi paient-ils pour hurler sur le grand huit ? Pourquoi prennent-ils des risques pour aller voir une mer déchaînée ? Parce que chez l'homme il y a un désir, un besoin, de côtoyer l'effrayant. Nous faisons ces choses parce que nous avons été créés avec une soif du grandiose. Nous avons été créés avec un désir de découvrir l’intimidant et de connaître l’époustouflant. Voilà pourquoi il y a tant de gens qui recherchent ce sentiment de grandeur effrayante. Sauf que quand on rejette Dieu, tout ce qui reste est le frisson superficiel et éphémère du saut à l’élastique ou d’un tour sur le grand huit. Mais la véritable grandeur effrayante c’est Dieu. Le christianisme est la découverte et la connaissance de ce Dieu qui est grand et intimidant, car si fondamentalement différent de nous. Si vous vous plongez en lui, je vous promets que vous n'aurez plus besoin du saut à l’élastique, du train fantôme, du film d'horreur. Dieu est assez grandiose, assez étrange, assez intimidant, assez époustouflant, assez choquant et assez terrifiant pour combler tous vos désirs de frissons profonds et de sensations fortes. Car Dieu est saint.

mardi 11 mars 2014

Dieu est Amour


1 Jean 4:16



Introduction


Albert Einstein a dit que la religion ne l’intéressait pas parce qu'aucune des religions qu’il avait essayée ne le confrontait à la grandeur de Dieu comme ses découvertes scientifiques. Il rencontrait plus la grandeur de Dieu en étudiant l’univers, qu’en écoutant une prédication de la Parole de Dieu. Quelle critique cinglante pour nous les prédicateurs chrétiens ! Comment est-ce que c’est possible qu’on puisse rencontrer plus la grandeur de Dieu par la science que par le fait d’aller à l’église ? Nous avons la bible ! Nous connaissons Dieu ! Nous sommes ceux qui connaissent sa grandeur.


Aujourd’hui je vais essayer de donner un message que même Einstein approuverait. Non pas en montrant ma compétence scientifique, mais en dévoilant un peu ce Dieu qui est grand. Car, la réalité est que si nous ne faisons pas en sorte que le peuple de Dieu rencontre la grandeur de Dieu, quoi que nous fassions d’autre, nous échouons dans notre mission. Mon message s’appelle : Dieu est amour.
Quand on dit que Dieu est amour, des non-croyants (et même parfois de croyants) demande; si Dieu est vraiment amour, alors pourquoi y a-t-il tant de souffrances dans ce monde ? Je vais argumenter dans ce message que c’est justement parce que Dieu est amour qu’il y a de la souffrance dans ce monde.
 
1. Dieu est amour, mais Dieu aime qui ?
Dieu est amour dit Jean. Mais, quelle est la nature de l’amour de Dieu ? Tout d’abord je veux dire que l’amour n’est pas une émotion. Aujourd’hui, quand on pense à l’amour on pense surtout à une émotion, à un sentiment romantique, mais bibliquement l’amour n’est pas cela. Dieu n’est pas émotionnel. Il n’a pas de poussés de sentiments amoureux. Il n’a pas de sentiments romantiques. Il est immuable comme un océan d’amour. Après tout, si l’amour était une émotion ou un sentiment, quel sens y aurait-il pour Dieu de donner un commandement de l’aimer ? Est-ce un commandement de devenir émotionnel ? Je ne le pense pas. Quand nous regardons la liste des caractéristiques de l’amour dans 1 Cor. 13, l’émotion n’est pas listée. Ceux qui sont listées sont des attitudes, des actes. L'amour est patient, il est plein de bonté...
D’ailleurs, la bible donne précisément la définition de l’amour. Elle définit l’amour dans Romains où nous lisons : l'amour est l'accomplissement de la loi (Rom. 13:10). Voilà la définition de l’amour. Aimer c’est agir. Quelle contraste avec l’idée contemporaine de l’amour ! Et cette idée est confirmée dans Galates : car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même (5:14). La définition de l’amour est donc de garder les commandements. L’amour n’est donc pas une émotion ou un sentiment, mais un acte. Dire que Dieu est amour donc, ne signifie pas que Dieu a des sentiments, mais que Dieu agit avec bienveillance et miséricorde et droiture envers quelqu’un.
Mais envers qui ? Dieu est amour, mais Dieu aime qui ? Pour répondre à cette question la plupart des prédicateurs et auteurs que j’ai lus parlent de l’homme. Ils disent que nous voyons que Dieu est amour parce qu’il nous aime. Je pense que si nous voulons comprendre ce que c’est l’amour de Dieu, nous faisons une grande erreur si nous pensons à l’homme. Je sais que tout le monde fait cela, mais cela ne veut pas dire que c’est biblique. Parler de l’amour de Dieu en faisant référence à l’homme est une erreur. Pourquoi ? (i) Parce que pour essayer de comprendre qui est Dieu, il faut commencer avec Dieu. Si sa nature est amour, la raison pour cela ne peut pas se trouver en dehors de lui, car cela fait partie de son être. Donc, pour comprendre la vérité que Dieu est amour, il ne faut pas regarder vers l’homme, il faut étudier Dieu. (ii) Parce que le message de la bible est que l’amour de Dieu envers les hommes n’est pas le but final de Dieu, mais est une conséquence d’un autre amour beaucoup plus profond.
Comment donc comprendre la vérité que Dieu est amour, sans parler de l’homme ? Voici la réponse. Dieu est amour, car Dieu est trinité. Dire que Dieu est amour c’est aussi affirmer que Dieu est trinité. Voilà comment on comprend cette vérité.
Dieu est un seul être, qui existe éternellement en trois personnes. Et dans l’être qui est Dieu, le Père est la personne ultime. Or, le Père a toujours été conscient de qui il est. Il a toujours eu une idée parfaite de lui-même. Il a toujours eu une image parfaite de lui-même. Autrement dit, le Père se connaît parfaitement et cette connaissance parfaite et exhaustive de lui-même, il l’a toujours eu; et cette connaissance, cette idée qu’il a de lui-même, cette image qu’il a de sa personne est tellement parfaite, représentant Dieu à la perfection, qu’elle se tient seule, à l’extérieur de lui-même et le reflète à la perfection. Cette image qu’il a de lui-même est tellement parfaite, tellement glorieuse, tellement magnifique, qu’elle est aussi une personne. Cette image est son Fils. Le Fils est l’image parfaite, éternelle et vivante du Père. [Il est] le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne (Héb. 1:3). Puisque le Père existe depuis toute éternité et puisqu’il a toujours été parfait, alors cette image de sa perfection a toujours existé. Il n’y a jamais eu de temps quand le Père n’avait pas cette image parfaite de lui-même, parce qu’il n’y a jamais eu de temps où le Père n’était pas parfait et ne se connaissait pas parfaitement. Le Fils aussi donc, qui est l’image du Père, existe depuis toute éternité.
Et leur amour réciproque qui va du Père vers le Fils et du Fils vers le Père existe depuis l’éternité. L’amour de Dieu trouve son origine et sa raison d’être dans l’amour que le Père a pour le Fils. Le Père aime le Fils infiniment. C’est pour cela qu’il dit ceci est mon fils bien aimé. Et parce qu’il l’aime, le Père aime être avec le Fils depuis l’éternité. C’est pour cela qu’il dit en lui j’ai mis toute mon affection (Matt. 3:17), ceci venant d’Esaïe en qui mon âme prend plaisir (42:1). Voilà pourquoi il ne faut pas chercher à comprendre cette vérité en pensant à l’homme.
Mais, ce n’est pas fini. Cet amour entre le Père et le Fils est tellement parfait, tellement infini, tellement glorieux, cet amour est tellement eux; cette énergie parfaite, joyeuse et éternelle fait tellement partie d’eux, que cet amour aussi est une personne infinie et parfaite – le Saint Esprit. L’amour entre le Père et le Fils est le Saint-Esprit.
Dieu existe depuis toujours dans une communion parfaite et infinie d’amour. Dieu est donc amour. C’est sa nature depuis toujours. Il se réjouit de sa communion. Le Père se réjouit d’une joie infinie d’aimer le Fils et de prendre plaisir dans l’existence et les perfections du Fils. L’Esprit procède éternellement d’eux car ils s’aiment. Dieu est donc éternellement auto-suffisant dans son amour. C’est un exploit. C’est un vrai exploit. C’est sa gloire.
Donc, à la question; Dieu est amour, mais Dieu aime qui ? Je réponds, le Père aime le Fils est le Fils aime le Père depuis toujours et cet amour éternel est le Saint-Esprit.
 
2. Pourquoi le Père aime-t-il le Fils depuis toujours ?
C’est une question qu’on ne pose jamais, mais elle est légitime car elle nous montre l’excellence du Fils. La première chose à comprendre est que l’amour du Père envers Jésus n’est pas comme son amour envers nous. Son amour pour nous est grâce. Nous ne méritons pas son amour. Mais son amour pour son Fils n’est pas grâce. Son Fils mérite son amour. Cet amour n’est pas grâce, mais plaisir infini en son Fils. Ceci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis toute mon affection. Le Père aime le Fils avec une jouissance infinie, car il trouve une joie infinie en la personne de son Fils.
La première raison que le Père aime le Fils est à cause de la majesté du Fils. Il l'aime parce que le Père voit en son Fils l’image parfaite de lui-même. Le Père aime le Fils parce que quand il voit le Fils, il voit son reflet parfait. Mais, on dira, n’est-ce pas un péché pour Dieu de s’aimer ? Non, car Dieu est parfait. Dieu qui est parfait, se réjouit exclusivement de la perfection. Il ne peut pas prendre plaisir dans l’imperfection. Nous avons vu que l’amour se réjouit de la vérité. Dieu seul est vérité. Si Dieu se réjouissait de quelqu’un d’autre que de lui-même pour une milliseconde, il serait idolâtre.
Mais, si Dieu se réjouit de lui-même, alors pourquoi est-ce que c’est un péché pour moi de me réjouir de moi-même ? Parce que tu n’es pas Dieu. Tu as été créé en son image. En se réjouissant de toi, tu lui vole la gloire qui lui est due. Tu t’attribues sa gloire – c’est de l’idolâtrie. Donc, la première raison que Dieu le Père aime le Fils est que le Fils est l’image parfaite de la perfection de Père.
Et la deuxième raison que Dieu le Père aime le Fils est parce que malgré le fait qu’en tant qu’image parfaite du Père, le Fils était l’égal du Père, il était agréable au Fils de s’humilier, jusqu’à devenir un homme par obéissance au Père. Le père aime chez le Fils l’image de sa perfection et il aime aussi son obéissance et son humilité. Voici mon serviteur que j'ai choisi, Mon bien-aimé en qui mon âme a pris plaisir. .... Il ne contestera point, il ne criera point, Et personne n'entendra sa voix dans les rues. Il ne brisera point le roseau cassé, Et il n'éteindra point le lumignon qui fume. (Matt. 12:18s). C’est donc cette excellence suprême du Fils qui est admirable et aimable aux yeux du Père. C’est ce qui rend le Fils si merveilleux. Alors qu’il pouvait prétendre à toute la gloire et tous les honneurs de Dieu, il s’est volontairement humilié en devenant le serviteur du Père. Et il a fait cela parce qu’il aime le Père avec un amour infini. Son amour du Père l’a poussé à obéir au Père. Le Fils voulait montrer au Père jusqu’à quel point il l’aimait. Donc, il est Dieu et pourtant il devient un bébé. Il est Dieu et pourtant il lave les pieds de ses disciples. Il est Dieu et pourtant il accepte d’être tenté par le diable. Il est Dieu et pourtant il accepte d’être giflé, craché dessus et crucifié par ses créatures par amour du Père. Le Père m'aime, parce que je donne ma vie (Jean 10:17).
Voilà pourquoi le Père prend plaisir en son Fils, à cause de son obéissance qui l’a conduit à s’humilier, jusqu’à donner sa vie par amour du Père. Voilà pourquoi le Père aime le Fils, parce qu’alors qu’il était infiniment important, il s’est fait le plus insignifiant de tous par amour du Père. Car, existant en forme de Dieu, il n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes … C'est pourquoi aussi Dieu l'a souverainement élevé (Phil. 2:6). Jonathan Edwards dit : Dans la personne de Jésus se rencontrent grandeur infinie et servilité infinie, justice infinie et grâce infinie, gloire infinie et humilité infinie, une égalité avec Dieu et une soumission infinie envers Dieu. Le Fils est tout simplement splendide, excellent, admirable, incomparable. Voilà pourquoi le Père l’aime. Qui n’aimerait pas un tel être ?
 
3. Et nous dans tout ça ?
Pour l’instant, on me dira, j’ai beaucoup parlé de Dieu et peu de nous. Mais nous existons. Et Dieu nous aime. Parlons donc un peu de nous ! C’est sûr que Dieu aime ses enfants. Mais, pourquoi nous aime-t-il ? Parce que nous sommes aimables ? Que dit-il à ce sujet ? Ce n'est point parce que vous surpassez en nombre tous les peuples, que l'Éternel s'est attaché à vous et qu'il vous a choisis, car vous êtes le moindre de tous les peuples. Mais, parce que l'Éternel vous aime ... (Deut. 7:7). A la question pourquoi Dieu s’est-il attaché à son peuple, la raison donnée ici est parce que Dieu aime son peuple. Autrement dit, la raison que Dieu aime son peuple est parce qu’il les aime. Nous avons ici un raisonnement circulaire dans la bible. La raison que Dieu vous aime est parce qu’il vous aime. Ce raisonnement circulaire est le signe, par excellence, que la raison de son amour se trouve en lui. Il nous aime parce qu’il est amour. Dieu adore nous aimer. Son amour pour nous n’a rien à voir avec nous, mais tout à voir avec lui. Donc, Dieu aime son peuple parce qu’il est amour et parce qu’il est amour, il veut nous sauver. Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous (Rom. 5:8).
Ceci m’amène à poser une autre question pour dévoiler davantage l’amour de Dieu. Avec cette question je voudrais faire le lien d’un côté entre l’amour du Père pour son Fils et du Fils pour son Père, et de l’autre l’amour de Dieu pour nous. Car les deux ne sont pas contradictoires, mais complémentaires. Voici donc ma question. Dieu voulait nous sauver parce qu’il est amour, mais qu'est-ce qui posait le plus grand obstacle à notre salut ? Quelle difficulté risquait le plus d'empêcher notre réconciliation avec Dieu ? Qu'est-ce qui se dressait comme l'Everest devant nous et notre salut ? La réponse qui vient à notre esprit en premier est : notre péché d’un côté et la justice de Dieu de l’autre. Voilà l’obstacle ! Comment Dieu pouvait-il nous pardonner tout en restant juste ? C'est ça l'Everest. Comment un Dieu trois fois saint pouvait-il pardonner à des misérables pécheurs comme nous et toujours être loué comme une Dieu de justice ?
Certes, le problème du pardon de nos péchés par un Dieu saint était un obstacle énorme, mais je crois que ce n’était pas le plus grand obstacle à notre salut. Le plus grand obstacle n’est pas que Dieu est saint, mais que Dieu est amour. Paul nous explique le problème Que dirons-nous donc à l'égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? (Rom 8:31s). Le plus grand obstacle à notre salut était que le Père accepte de ne pas épargner son Fils pour nous sauver. Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? Paul utilise ici une argumentation a fortiori. Il raisonne du plus grand au plus petit. Si Dieu a donné le plus grand, alors il donnera le plus petit. S'il a accepté la plus grande difficulté, alors il acceptera la plus petite. Lui, qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ? Une fois que le Père avait accepté de livrer son propre Fils à la mort, alors tout le reste était facile pour lui. Une fois que le Père avait accepté cela, le problème de notre péché et de sa justice était insignifiant par comparaison.
Il a fallu une éternité (si on peut parler ainsi de Dieu) pour que le Père accepte de ne pas épargner son Fils. Le désir normal d'un père est justement d'épargner son enfant. A combien à plus forte raison un Père dont la nature est amour ! Mais le Père accepte de ne pas l'épargner de la méchanceté des hommes. Le Père accepte de ne pas l'épargner de Satan. Le Père accepte de ne pas l'épargner de sa propre colère, mais de le livrer. Il lui a fallu une éternité pour accepter cette décision terrible.
Il nous est impossible de comprendre l’amour infini et parfait que le Père donnait au Fils et que le Fils donnait au Père depuis l’éternité. On ne peut pas comprendre l’unité parfaite et la communion parfaite qu’ils avaient depuis toujours. Mais c’est une réalité. Glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût..... Comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi …. Ma gloire, [c’est] la gloire que tu m'as donnée, parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde (Jean 17). Et c’est cette communion parfaite que le Père a accepté de rompre. La rupture de cette communion et de cet amour parfaits était la décision la plus colossale pour le Dieu de l’univers de toute éternité. Sans aucune exception. Le Père a accepté de casser cet état parfait d’amour entre lui et son Fils. Et non seulement cela, mais aussi de livrer son Fils à la mort. Cette décision était la décision la plus pénible que le Père aura à prendre de toute l’histoire divine. Et il l’a prise. Il l’a prise et tout le reste était comparativement facile après cela.
Et cette décision était terrible pour le Père (je parle encore en langage humain) non seulement parce qu'il allait casser la communion parfaite entre lui et son Fils qui existait depuis toujours, mais aussi parce qu'il savait que cette décision allait conduire le Fils dans de terribles souffrances. Oui, le Fils était un serviteur volontaire du Père. Je donne ma vie. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même (Jean 10:17). Il n’a pas été contraint de se livrer, mais sa souffrance était si terrible que dans le jardin Jésus a prié Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Lui qui avait était éternellement habitué à avoir une communion avec le Père, était pour la première fois face à une situation où il allait être séparé du Père. Lui qui avait été habitué à ce que le Père lui sourit, allait maintenant connaître non pas son sourire, mais sa fureur. Voilà le plus grand obstacle à notre salut : l’amour du Père pour son Fils.
Mais, on me dira : oui mais le fait que le Père n’a pas épargné son Fils prouve à quel point le Père nous aime. Et le fait que le Fils a donné sa vie prouve à quel point le Fils nous aime. Tout cela prouve à quel point Dieu nous aime. Nous voulons désespérément nous mettre au centre de cette histoire. Mais l’homme n’est pas au centre de cette histoire. Dieu l’est. Nous sommes pris dans une histoire d'amour éternel entre le Père et le Fils. Non, cela ne prouve pas qu’ils nous aiment, mais qu’ils s’aiment. Ils n’ont pas fait cela pour nous, mais pour eux. Qu’est-ce qui me permet de dire cela ? Parce que le Père voulait donner à son Fils un peuple qui exprimera pour l’éternité son amour pour son Fils. C'est pour cette raison que vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, pourquoi ? afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière (1 Pierre 2:9). Le Père aime le Fils tellement qu’il est en train de lui procurer un peuple qui exprimera pour toujours l’amour que le Père a pour son Fils. Et le Fils veut montrer jusqu’où il est prêt à aller pour faire plaisir au Père. Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne. (Luc 22:42). Car Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son œuvre (Jean 4:34).
Voici un dialogue que l’on peut imaginer entre la trinité à l’aube de l’éternité.
Père : Mon Fils, je t’aime tellement que je veux créer un monde pour toi et je veux créer des êtres dans ce monde. Je veux les créer à mon image pour que des millions et des millions de petits moi puissent t’adorer pour l’éternité. Ce sera mon cadeau pour toi pour toujours. Des millions d’êtres à mon image qui t’adorent pour toujours.
Fils : Mon Père, je t’aime tellement que si tu crées ce monde et ce peuple pour moi, je te demande de créer ce monde d’une telle manière que je puisse te montrer dans ce monde, par mon obéissance infaillible à toi, à quel point moi, je t’aime aussi. Donne-moi l’occasion dans ce monde de montrer jusqu’où je suis prêt à aller par amour pour toi.
Saint-Esprit : Alors, créons ce monde ! Que ce monde soit le théâtre privilégié de l’amour éternel entre le Père et le Fils !
Voilà ce qui se passe. Dieu a créé ce monde. Il a créé les hommes à sa propre image pour constituer un peuple adorateur pour son Fils. Et le Fils s’est donné, allant jusqu’à la mort, pour sauver ce peuple que le Père veut lui donner, ainsi démontrant par son obéissance infaillible à quel point il aime le Père.
Et pour montrer l’excellence de son obéissance, il fallait un monde où l’obéissance n’était pas facile. Il fallait un monde où l’obéissance lui coûterait cher. Bref, pour montrer l’excellence de son obéissance, il fallait un monde où l’obéissance lui ferait souffrir et mourir. C'est lui qui, dans les jours de sa chair, ayant présenté avec de grands cris et avec larmes des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort …. a appris, bien qu'il fût Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes (Héb. 5:7). J’affirme donc, (contrairement à ce que tout le monde pense aujourd’hui), que c’est justement parce que Dieu est amour, qu’il y a de la souffrance dans ce monde. Le Fils aime le Père. Il voulait lui prouver son amour. La souffrance a permis au Fils de démontrer son obéissance parfaite au Père. Il a appris, bien que Fils, l'obéissance par les choses qu'il a souffertes. Il en résulte que le Père a élevé à la perfection par les souffrances le Prince de [notre] salut. (Héb. 2:11). C’est justement parce que Dieu est amour qu’il y a de la souffrance dans ce monde. Un monde où la souffrance n’existait pas, indiquerait que Dieu n’est pas amour.
Et à la fin des temps, le Père donnera ce peuple racheté à son Fils, comme on présente une épouse à son époux. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s'est parée pour son époux (Apoc. 21:2). Et que se passera-t-il ensuite ? La seule chose possible, si on considère l’amour éternel qui existe entre le Père et le Fils. Lorsque le Père aura donné ce peuple adorateur au Fils pour que ce peuple loue le Fils pour toujours, pour que ce peuple exprime l’amour du Père envers son Fils à jamais, alors le Fils le prendra et le posera comme un cadeau aux pieds du Père. Et Dieu sera tout en tous. Ensuite viendra la fin, quand [Christ] remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. … Dieu, en effet, a tout mis sous ses pieds. ... Et lorsque toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous (1 Cor. 15:24s).
Cette histoire ne nous concerne pas premièrement. Elle les concerne. Nous sommes les conséquences de leur amour. C’est une histoire d’amour éternel et infini et parfait entre Dieu le Père et Dieu le Fils et notre rôle est d’exprimer l’amour du Père envers le Fils. Nous sommes là pour cela. Nous sommes privilégiés de pouvoir participer dans cette histoire d’amour infini. Tout est fait par le Père pour rendre Jésus grand et glorieux et pour le montrer comme excellent parmi nous les nations pour amener en son nom à l'obéissance de la foi tous les païens (Rom. 1:5). Tout a été créé par lui et pour lui (Col. 1:16). C'est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses (Rom. 11:36).
 
Conclusion
Ce que je dis est non seulement biblique et historique (je l’ai reçu de John Piper, qui l’a reçu de Jonathan Edwards, qui l’a reçu de Jean Calvin, qui l’a reçu d’Augustin, qui l’a reçu de l’apôtre Paul) mais, ce que je dis est aussi bien plus rassurant pour toi que le fait de t’annoncer un Dieu qui a de bons sentiments envers tous les hommes. Le fait que le Père aime le Fils est notre garantie d’être sauvé. Si tu es en Christ, alors Jésus est en train d’intercéder pour toi au ciel en ce moment. Quand Satan t’accuse devant le Père, Jésus montre ses blessures et demande au Père de te garder pour lui. Et le Père qui l’aime d’un amour infini et qui, en plus, voit dans sa chair les preuves de son obéissance envers le Père, ne lui dit jamais "non". C’est aussi simple que ça. Il ne lui dit jamais "non". C’est parce que ce que j’ai dit dans ce message est vrai, que ton salut, ami chrétien, est assuré. Le Père ne dit jamais "non" à son Fils, car Dieu est amour.