mardi 17 août 2010

La Justice de Dieu


Romains 3 : 21 - 26


Introduction
Lorsque je travaillais en tant qu'évangéliste, j'ai eu plusieurs conversations avec des musulmans. On revenait souvent au même sujet; à savoir, le pardon des péchés. Ils n'arrivaient pas à comprendre pourquoi le Dieu chrétien, qui se dit miséricordieux, ne pouvait pas tout simplement nous pardonner comme, disent-ils, Allah le fait. Ils me disaient; "si vous m'offensez, je peux vous pardonner, juste comme ça, sans rien vous demander. C'est un acte de miséricorde. Pourquoi le Dieu chrétien exige-t-il un sacrifice pour le faire ? Pourquoi veut-il du sang avant de pardonner ?" C'était pour eux un vrai obstacle. Et ils ont raison. La bible est claire, sans effusion de sang, il n'y a pas de pardon (Héb. 9:22). Le sang, la mort, le sacrifice, la croix sont au centre du christianisme. Mais, pourquoi ? Parce que le Dieu chrétien est un Dieu juste. C'est mon message ce matin : la justice de Dieu.

Quand nous parlons de la sainteté de Dieu, on parle de comment Dieu est, qu'il est séparé de nous.
Quand nous parlons de la justice de Dieu, on parle de ce que Dieu fait; comment il se comporte avec nous.
Sa justice est manifestée par (i) sa loi (ii) ses jugements (iii) son sacrifice.

1. La justice de Dieu est manifestée par sa loi.
Dans notre passage il est question de la loi. Quelle loi ? Dans les 5 premiers livres de la bible (la Torah) Dieu a donné des règles de vie à son peuple, que nous appelons la loi de Dieu ou la loi mosaïque, car donnée par l'intermédiaire de Moïse. Les 10 commandements sont les principes phares de cette loi, mais il y a en tout 613 commandements à observer dans la Torah, car l'Eternel est notre législateur (Esaïe 33:22). Ces règles touchent tous les aspects de la vie pratique et spirituelle. Elles concernent des choses aussi importantes que de ne pas tuer et des choses aussi insignifiantes que le fait d'utiliser des poids justes dans une balance (Lév. 19:36). Dieu veut que nous soyons justes dans tout, comme lui est juste dans tout.
La loi de Dieu est d'une justice absolue. Elle montre la justice de Dieu. Sans sa loi nous ne saurions pas ce qu'est la justice. D'autres systèmes législatifs contiennent des éléments de justice, mais la loi de Dieu est la seule qui est totalement juste, car lui est totalement juste.
Si nous regardons la loi de Dieu de près, nous voyons qu'elle est plus juste que certaines des lois dans notre société "moderne". La loi mosaïque établit trois principes fondamentaux du droit.
(i) Elle établit le principe de l'égalité devant la loi. Le texte de loi babylonien (le Code d'Hammurabi) divisait la population babylonienne en trois groupes, dont le premier jouissait de tous les droits et le dernier en avait peu. Même chez nous, en France, le président de la république en fonction est au-dessus des lois. Il ne peut pas être mis en examen. Chez le peuple de Dieu il n'y avait pas d'hiérarchie juridique. A partir de Moïse, jusqu'au dernier nouveau-né, tous étaient égaux devant la loi de Dieu.
(ii) La loi mosaïque établit le principe d'équité. La loi assyrienne était particulièrement brutale. A un assyrien qui avait volé du pain, par exemple, on lui coupait le nez. Mais la règle d'or de la loi mosaïque est oeil pour oeil et dent pour dent (Ex. 21:24) - c'est-à-dire l'équité. Avant cette loi une mort accidentelle pouvait donner lieu à des massacres en représailles. Cette loi interdit cette pratique. Chez nous en France, c'est le contraire qui se produit. Partick Tremeau a violé 13 femmes dans les années 90s. Il a été condamné à 15 ans de réclusion, ce qui signifie un peu plus d'un an par viol. Ensuite, sa peine a été réduite à 10 ans. Il a donc fait 9 mois de prison pour chaque viol. 9 mois, c'est-à-dire rien du tout. Ce n'est pas ça l'équité. Oeil pour oeil et dent pour dent exige une équité entre le crime et le châtiment.
(iii) La loi mosaïque établit le principe des témoignages corroborés pour condamner quelqu'un. Le texte de loi babylonien dit ceci : si un homme accuse un autre, l'accusé ira sauter dans une rivière. S'il se noie, l'accusateur prendra possession de sa maison. On avait intérêt à savoir nager à cette époque ! S'il se noyait au moins on est sûr qu'il était coupable ! Non, ceci est absurde. Nous rions, mais en Europe il n'y a que quelques centaines d'années on faisait pareil. On jetait une "sorcière" à l'eau, lestée de pierres. Si elle flottait, c'était une sorcière et on la tuait. Si elle coulait, elle était innocente, mais noyée. 4000 ans plus tôt, en Israël une condamnation n'était pas basée sur la superstition, mais sur le témoignage de 2 ou 3 témoins, un seul témoin ne suffira pas contre un homme pour constater un crime ou un péché quel qu'il soit. Un fait ne pourra s'établir que sur la déposition de 2 ou de 3 témoins (Deut. 19:15). Egalité devant la loi, équité entre le crime et le châtiment et témoignages pour condamner - la loi mosaïque était totalement juste.

Cependant, ceux qui connaissent la loi de Dieu savent qu'elle contient des choses difficiles à comprendre. Certains commandements nous font penser à l'injustice, plutôt qu'à la justice. Il est bien sûr impossible ici de les examiner tous, mais je voudrais en prendre deux exemples très représentatifs.
Le premier exemple est le fait que Dieu ordonne la mort pour l'adultère, (Lév. 20 : 10). Ceci nous semble très injuste dans notre société où l'adultère (qu'on appelle aujourd'hui une "aventure") a une image positive. Pourquoi Dieu ordonne-t-il la mort pour un couple adultère donc ? Est-ce que cette sentence est conforme à une loi juste ? Pour répondre à ces questions il faut savoir pourquoi Dieu a donné sa loi. Quel était son but ? Quelle fonction avait la loi ? La réponse se trouve dans le nouveau testament. Paul est clair, la loi a été donnée pour être dure et être contraignante.
Etre dure parce que quand Dieu dit que celui et celle qui commettent l'adultère doivent mourir, cela nous montre à quel point le péché (ici l'adultère) est grave pour Dieu. Les rites sur les sacrifices et holocaustes le confirment, Dieu ne prend pas la transgression de sa loi avec légèreté. La loi nous montre un Dieu en colère contre le péché et les pécheurs. Seul un miracle, initié par Dieu lui-même, peut nous réconcilier avec ce Dieu.
Etre contraignante parce que quand Dieu donne 613 commandements à respecter, cela nous montre à quel point c'est impossible de les garder tous, tout le temps. Il faut déjà les connaître tous et ensuite les appliquer tous à chaque instant de sa vie. Soyons clair, Dieu a donné sa loi pour nous montrer que nous n'arriverons jamais à y obéir. Cette impuissance nous oblige à chercher à plaire à Dieu autrement que par les oeuvres de la loi.
Quand nous comprenons pourquoi la loi a été donnée, nous comprenons que ce qui nous paraît injuste dans la loi est en réalité conforme à l'objectif fixé par Dieu et donc totalement juste et bon.

La deuxième accusation qu'on entend souvent est que "Dieu est un meurtrier" ou "Dieu encourage le génocide". En effet, dans la bible Dieu ordonne l'extermination de toute la tribu d'Amalek - hommes, femmes et enfants; Ainsi parle l'Etrenel des armées : je me souviens de ce qu'Amalek fit à Israël, lorsqu'il lui ferma le chemin à sa sortie d'Egypte. Va maintenant, frappe Amalek ... tu ne l'épargneras point et tu ferras mourir hommes et femmes, enfants et nourrissons, boeufs et brebis, chameaux et ânes (1 Sam. 15:2-3). Comment expliquer donc que Dieu ordonne le génocide d'un peuple ? Peut-on toujours dire que sa loi et ses commandements sont parfaits après cela ? Que répondre à une telle accusation ? On peut dire plusieurs choses. On peut faire une première remarque en passant; souvent (pas toujours, mais c'est mon expérience) les personnes qui portent cette accusation contre Dieu (qu'il ordonne le massacre même de bébés) sont les mêmes qui se battent ici en France pour le droit de continuer à tuer des bébés. Je parle bien sûr de l'avortement. C'est une position très hypocrite !
En ce qui concerne le fond, on peut dire que la justice des hommes n'est pas la justice de Dieu. Ceci est essentiel à saisir. La justice de Dieu n'implique pas l'égalité pour tous. Tous ne sont pas logés à la même enseigne avec Dieu. C'est pour cela que certains disent que Dieu est injuste. Ils confondent égalité et équité. Nous n'avons pas tous un traitement égal devant Dieu, mais nous avons tous un traitement équitable. Je m'explique. Puisque nous avons tous désobéi à sa loi. Nous méritons tous la mort. Il devrait nous exterminer tous et tout de suite, comme il a noyé les peuples au temps de Noé. Mais dans sa bonté, il ne le fait pas. Dieu a décidé de se choisir un peuple et de montrer sa bonté à ce peuple. La justice de Dieu n'est donc pas l'égalité. Heureusement, parce que l'égalité serait de nous envoyer tous en enfer. Par contre, la justice de Dieu est équitable, car il a le droit de faire miséricorde à certains d'entre nous, s'il le veut. Comme le dit Jésus dans sa parabole : ne m’est-il pas permis de faire de mon bien ce que je veux ? Ou vois-tu d'un mauvais œil que je sois bon ? (Mat. 20:15). La question n'est donc pas "pourquoi Dieu ne sauve-t-il pas tous les hommes ?", mais "pourquoi Dieu en sauve-t-il certains ?".
La dernière chose qu'on peut dire contre cette accusation que Dieu encourage le génocide est que Dieu s'est choisi un peuple qu'il voulait bénir et protéger. Il avait décidé de lui donner la terre promise. Il en a le droit, c'est à lui. Dès sa sortie d'Egypte alors que les Hébreux erraient dans le désert sans défense, la tribu d'Amalek a essayé de les détruire (Exode 17). Dieu connaît l'avenir, il savait que si les Hébreux n'exterminaient pas totalement la tribu d'Amalek, ils chercheraient encore une occasion à exterminer les Hébreux. Et c'est exactement ce qui s'est passé. Agag, le roi d'Amalek a été épargné par Israël. Par la suite, (voir le livre d'Esther), Haman, descendant d'Agag, a essayé d'exterminer le peuple de Dieu. C'était donc une question de survie. Tuer ou être tué. Dieu le savait. Combien de Juifs sont morts parce qu'ils n'ont pas obéi à ce commandement ?
Dieu est donc juste. Nous méritons tous sa punition. S'il nous punit, il ne fait qu'exercer la justice. Si une armée nous envahit, nous n'avons que ce que nous méritons tous - hommes femmes et enfants, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu (V23). Mais il a décidé de faire du bien à certains et c'est son droit. Le Législateur fixe la loi. Et cette loi montre sa justice.


2. La justice de Dieu est manifestée par ses jugements.

Comment définir la justice de Dieu ? Après tout, c’est Dieu qui détermine sa justice. Dieu est juste parce qu’il est Dieu. Il n’y a pas de livre de règles qu’il consulte pour savoir comment agir de manière juste dans une certaine situation. Alors, comment définir sa justice ? Je pense que l’on peut dire que la justice de Dieu c’est que Dieu agit toujours en fonction de sa valeur infinie. C’est cela la définition de sa justice. Dieu agit toujours d’une manière qui correspond à sa valeur infinie.
Et un aspect de sa justice consiste à rendre à chacun selon ses actes. C'est une idée essentielle de la justice de Dieu. Il punit les transgresseurs, ainsi il manifeste à tous sa sainteté infinie et donc sa valeur infinie. Il les punit non pas pour en faire un exemple aux autres ou pour les réformer, mais pour maintenir sa justice. Il exige de tous l'obéissance constante à sa loi. Quand nous désobéissons, nous rebellons contre lui. Il est Dieu. Il est juste. Il est obligé de réagir. S'il ne réagit pas, il passe aux yeux de tous pour un Dieu impuissant et injuste. Sa réputation était en jeu - la gloire de son nom. Il était ouvert à l'accusation que tout en voyant l'injustice, il ne réagissait pas, il pratique donc lui-même l'injustice. Et c'est impossible pour Dieu d'être injuste.
On entend parfois les gens dire d'un criminel qui se suicide : "il a échappé à la justice". Mais on n'échappe jamais à la justice de Dieu. Ne vous y trompez pas, on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi (Gal. 6:7). Chacun rendra compte de ce qu'il a fait sur terre. Chaque parole sera examinée. Ce que nous avons dit en cachette sera crié sur les toits. Chaque acte sera mis sous le projecteur. Chaque pensée dévoilée et scrutée. Le film de notre vie passera devant les yeux de tous dans la présence de Dieu et sera comparée à sa loi parfaite. Aucun péché ne restera impuni. Aucun. Ceux qui sont désapprouvés par Dieu seront punis éternellement par lui.
Mais certains disent qu'en punissant le pécheur éternellement Dieu est injuste. Comment un Dieu juste peut-il punir des péchés temporels avec une punition éternelle ? Comment dire que c'est juste et équitable de punir pour toujours des péchés commis pendant une vie de 70 ans ? C'est disproportionné et donc profondément injuste. Dieu, disent-ils, est donc injuste dans ses jugements.
Mais je réponds en disant que s'il y a une disproportion c'est dans l'autre sens. Je veux dire par là que si nous pouvions nous projeter dans 10 millions d'années, notre constat serait que ceux qui sont en enfer ont péché plus qu'ils n'ont été punis. Comment est-ce possible ? Parce que leurs péchés ne sont pas temporels. Une telle accusation me fait penser à un rescapé du Titanic qui, dans son canoë de sauvetage, voyant le navire sombrer a déclaré; "le Titanic - quel bateau fiable, il a navigué plus de 2300 kilomètres et n'a coulé qu'une seule fois". Pécher une seule fois fait de nous des pécheurs. Etre pécheur est un état, c'est une nature totalement corrompue en rébellion constante contre Dieu. Pour qu'un pécheur arrête de pécher, il faut qu'il change de nature, qu'il soit né de nouveau. Pensez-vous que ces gens héritent d'une nouvelle nature en entrant dans l'enfer ? Non, la nouvelle nature vient par la foi en Jésus. En enfer c'est trop tard. Ils sont donc toujours des pécheurs en enfer. Leur état de péché et de rébellion est donc sans fin, leur punition doit l'être aussi.
Cela nous heurte peut-être, mais c'est totalement équitable. La justice de Dieu est montrée par ses jugements.


3. La justice de Dieu est manifestée par son sacrifice.
Dieu est donc impitoyablement juste. Mais Dieu n'est pas que juste, il est aussi amour. Dans son amour et sa bonté infinis, il lui a semblé bon de ne pas laisser tous les pécheurs connaître la sévérité de sa justice. Il s'est réservé un peuple auquel il a décidé de faire du bien. De sauver plutôt que de juger, de bénir plutôt que de maudire. Mais voici un vrai dilemme. Comment un Dieu juste pouvait-il sauver des pécheurs, sans être accusé d'injustice ? Nous avons déjà vu que Dieu doit punir les transgresseurs. Il est obligé. Alors comment peut-il ne pas punir certains d'entre eux ? C'est le problème le plus insoluble de toute l'histoire de l'humanité.
Par exemple, le roi David a commis l'adultère avec Bath Schéba et a fait tuer son mari Urie pour masquer son péché. Ensuite, David prie à Dieu et demande pardon pour son péché et Dieu lui pardonne ! Que dirait alors le père d'Urie ? Il dirait que c'est profondément injuste de lui pardonner. Et on le comprendrait. 
Me voici transgresseur de la loi de Dieu, coupable sous tous les chefs d'accusations de sa loi, la justice divine exige ma condamnation (la punition éternelle) mais Dieu ne veut pas me punir éternellement, il veut me bénir éternellement. Le musulman dirait : "c'est simple, il n'a qu'à te pardonner. Il te dit 'je te pardonne selon ma miséricorde' et tout est oublié". Mais j'ai enfreint sa loi et a loi me condamne et Dieu ne pas enfreindre sa propre loi en ne me punissant pas. Il faut que Dieu montre qu'il est absolument juste; il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience, mais il montre ainsi sa justice dans le temps présent (V25). Allah ne se préoccupe pas de montrer sa justice, puisqu'il n'est pas juste. Mais Dieu (le seul, vrai) l'est et il veut que cela se sache. Alors comment faire ? Il est obligé de me condamner, mais veut me libérer. C'est impossible ! Pour l'homme c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible.
Dieu, dans le génie de sa sagesse, a trouvé le moyen, par le même acte, de faire éclater sa justice et de faire triompher son amour. Par le même événement historique, il se montre impitoyablement juste et aussi d'un amour infini. Cet événement c'est à la mort de Jésus, son Fils. C'est à Jérusalem, il y a 2000 ans où lui qui n'a point connu le péché, Dieu l'a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui justice de Dieu (2 Cor. 5:21). Il y a eu un échange divin. Jésus a pris mon péché et a été jugé à ma place. La justice de Dieu est donc satisfaite. Et Dieu m'a donné sa justice. Dieu peut donc m'accepter en tant que juste.
La bible fait appel au monde juridique pour expliquer ce miracle. Paul l'appelle "être justifié" et "la justification" (V24). C'est plus que l'acquittement. L'acquittement me disculperait de l'enfer, mais cela s'arrête là. La justification m'acquitte et me réhabilite. J'évite l'enfer et je suis accueilli au paradis. Tout cela sur la base de ce que Jésus a fait pour moi. Il maintient sa justice tout en me pardonnant. Il montre sa justice tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus-Christ (V26). Quel Dieu extraordinaire !

Mais on protestera que le sacrifice de son Fils ne montre pas la justice de Dieu mais son injustice, puisque c'est profondément injuste qu'un innocent paie pour les fautes d'un coupable. En France c'est interdit. Au mois de juillet le président de la république a fait des annonces sur la politique sécuritaire du gouvernement. Une de ces annonces est l'idée de faire payer aux parents les délits des leurs enfants récidivistes. Mais la presse a signalé qu'une telle loi ne verrait jamais le jour car elle serait anticonstitutionnelle. Le code pénal français stipule (article 121-1) nul n'est responsable pénalement que de son propre fait. Un juge français ne peut donc pas accepter qu'un père soit condamné pour les crimes de son fils, ou qu'un innocent prend la place d'un meurtrier. Si lors d'un procès, il donnait l'impression pour un instant qu'il allait accepter le remplacement d'un meurtrier par un innocent, il y aurait un tollé de protestations dans la salle et un barrage de critiques dans les médias. Un tel juge serait rapidement rayé du barreau. Ce n'est pas cela la justice. Un homme doit payer pour ses propres fautes. Ca c'est la justice. Par son sacrifice donc, (disent certains) Dieu pratique l'injustice.
Il y a 2 réponses à apporter à une telle accusation : premièrement, là où la comparaison avec un procès humain est inappropriée est que Dieu est à la fois le juge et la victime dans notre procès. Si, à la fois le juge et la victime de mes crimes acceptent que quelqu'un d'autre soit condamné à ma place, est-ce que c'est moi, le coupable, qui va trouver à dire quelque chose ? Est-ce que c'est moi, (celui qui est à l'origine de tout le mal), qui va s'ériger maintenant en donneur des leçons de justice à la victime ? Non, il n'a y a pas d'injustice en Dieu. Il est le législateur - c'est sa loi. L'Ancien Testament nous montre clairement que sa loi autorise le remplacement d'un coupable par un innocent (un animal sacrifié pour un homme). Il est aussi la victime (le parti offensé). En tant que victime il est d'accord pour appliquer cette clause et il fournit lui-même le remplaçant - c'est son Fils. Dieu ne pratique donc pas l'injustice par son sacrifice à la croix. C'est conforme à sa loi et la victime approuve.
La deuxième réponse à l'accusation que c'est injuste pour un innocent d'être condamné à la place d'un coupable est que cette objection ne prend pas en compte tout ce que Jésus a fait sur la croix. Vous connaissez l'histoire des 5 aveugles ? Ils ont rencontré un éléphant. Celui qui touchait la trompe disait que l'éléphant est comme un serpent, celui qui touchait les défenses disaient qu'il avait des dents pointues comme un crocodile, celui qui touchait les pieds disait que l'éléphant est comme le tronc d'un arbre, celui qui touchait le ventre disait que l'éléphant est comme un hippopotame. Chacun avait raison, mais aucun ne décrivait correctement l'éléphant. C'est pareil pour ceux qui disent que Dieu pratique l'injustice par son sacrifice.
Pour expliquer la "justification" la bible utilise l'exemple du monde juridique. Mais ce que Jésus a fait sur la croix ne se limite pas à la justification. Paul parle aussi de la rédemption (V24). Pour expliquer la rédemption, la bible utilise l'exemple du monde commercial. Prendre l'un sans l'autre est comme dire qu'un éléphant ressemble à un serpent. Non seulement nos péchés font que nous sommes juridiquement coupable, mais ils nous ont rendu aussi profondément endettés envers Dieu. Dieu a été très patient, mais maintenant il réclame le remboursement de notre dette. Il doit le faire parce qu'il est juste. Mais nous ne pouvons pas payer notre dette.
Et quelle est cette dette ? Quel est le prix sur ta tête ? Vous vous-êtes déjà posé cette question ? Il faut le sacrifice d'un innocent pour effacer cette dette. Le prix sur ta tête est la mort d'un innocent. Le sacrifice d'animaux effaçait le péché pour un instant, mais seulement un vrai innocent peut effacer ta dette pour toujours. Mais, il n'y a qu'un seul véritable innocent - c'est Jésus Christ, le Fils de Dieu. Alors c'est fichu ! Dieu le Père ne ferait jamais mourir son propre Fils pour toi. Tu es perdu ! Il n'y a pas d'espoir ! Eh bien si, aussi incroyable que cela puisse paraître, il l'a fait. Dieu a pesé le pour et le contre. Il a étudié la situation en long, en large et en travers et il a estimé dans sa sagesse que pour te sauver il fallait tout faire, même l'impensable. Il a plu à l'Eternel de le briser par la souffrance. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui (Es. 53 : 5 & 10). Jésus a payé ta dette pour toi. Son sacrifice parfait a payé en totalité le prix sur ta tête. Il t'a racheté par son sang.
Il y a eu une transaction commerciale pour nous sauver. Si la loi française interdit le remplacement d'un criminel par un innocent, rien dans la loi française n'interdit de payer la dette d'autrui. Un huissier ne s'occupe pas de savoir qui paie la dette, il veut son argent - un point c'est tout ! Je connais des gens endettés. Si je propose à l'huissier de payer la dette de ces gens - et les intérêts qui vont avec, en espèces et tout de suite, l'huissier ne crierait pas à l'injustice, il sauterait de joie. Je fais comme lui, je ne crie pas à l'injustice, je saute de joie que Jésus a bien voulu payer ma dette, qu'il m'a racheté avec son propre sang. Non, quand nous prenons les 2 aspects du salut (justification & rédemption) nous voyons qu'il n'y a pas d'injustice dans le sacrifice de Jésus. Au contraire, la croix fait éclater sa justice (puisqu'il a eu le sacrifice d'un innocent que sa justice réclame) et elle fait triompher son amour infini (puisqu'il peut maintenant nous justifier, plutôt que de nous punir). C'est Jésus que Dieu a destiné à être un sacrifice propitiatoire, par son sang, pour ceux qui croiraient, afin de montrer sa justice. Il montre ainsi sa justice dans le temps présent, de manière à être juste tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus-Christ (V25).

Conclusion
Quelle est ta position par rapport à la justice de Dieu ? Si ton attitude est : "je veux payer pour mes propres fautes" alors tu payeras assurément et tu auras l'éternité pour regretter amèrement ta décision. Mais Jésus a payé, il a été condamné. La justice de Dieu est satisfaite. La preuve en est que Dieu a ressuscité Jésus des morts. Son sacrifice est si parfait qu'il peut effacer tous tes péchés pour toujours, si tu crois en lui. Il peut te présenter devant Dieu si juste que Dieu ne peut pas te refuser. Si tu crois en lui, celui qui était en colère contre toi t'accueillera les bras ouverts.