dimanche 15 novembre 2015

Dieu est Trinité II


Genèse 1 : 1 et Jean 1 : 1


Introduction
Dans mon premier message sur la trinité, j'ai expliqué brièvement ce qu'est la doctrine de la trinité. Mais je me suis concentré surtout sur l'œuvre de la trinité dans notre salut. Dans ce message je voudrais approfondir mon étude de cette doctrine essentielle, pour me focaliser plus sur la constitution divine en tant que trinité. Je veux parler de la trinité ontologique.
Dieu est trinité. Et je veux commencer par définir ce que je veux dire par ce terme. Dieu est trinité signifie que : (i) Dieu existe éternellement en trois personnes, (Père, Fils et Saint-Esprit). (ii) Chaque personne est pleinement Dieu. (iii) Il y a un seul Dieu. Voilà ma définition de la trinité. Dieu existe éternellement en trois personnes et chaque personne est pleinement Dieu et il y a un seul Dieu.
Or, nous comprenons facilement l'idée de 3 personnes. Et nous comprenons aussi facilement l'idée d'un être qui est Dieu. Ce qui est difficile dans cette doctrine pour nous, humains, de comprendre c'est comment 3 personnes peuvent être un seul être. Mais la difficulté ne s'arrête pas là. Non seulement cette doctrine dit que les 3 personnes sont un seul être, mais aussi que chacune de ces 3 personnes est pleinement le seul être. En effet, ce n'est pas pour rien qu'Augustin a dit que nier la trinité c'est perdre son âme, mais essayer de la comprendre c'est perdre la tête !
Alors, pourquoi le croyons-nous ? Parce que cette doctrine est révélée dans la bible. Elle est révélée de façon progressive, culminant avec la révélation du Fils de Dieu, mais elle est présente partout dans la bible.

La Trinité dans l'Ancien Testament
Dans le premier verset de la bible, même si elle ne l'explique pas clairement, la bible suggère que Dieu est plus d'une personne. Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. C'est à noter que le mot "Dieu" ici est Elohim. Or, Elohim (avec le suffixe -im) est un nom au pluriel. Donc on pourrait traduire ce passage : "Au commencement les Dieux ....". Sauf que le verbe "créer" est au singulier ! Ce qui donne : "Au commencement les Dieux créa ...". Un nom au pluriel avec un verbe au singulier pour parler du même être ! Très bizarre si Dieu n'est qu'un, mais rien de plus normal si Dieu est à la fois un et trois. Ensuite nous lisons dans le reste du premier verset : l'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux. Donc, dans la création du monde, il y a Dieu et il y a l'Esprit de Dieu.
De même, dans la création de l'homme, Dieu ne dit pas : "je ferai l'homme à mon image", mais il dit : faisons l'homme à notre image (Gen. 1:26). Et nous retrouvons le même langage après la chute de l'homme : L'Éternel Dieu dit : Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous (3:22) et non pas "est devenu comme moi". Si Dieu n'est qu'un, pourquoi ces indicateurs du pluriel ("faisons" et "notre" et "nous") dans le texte hébreux ?
En effet, il est difficile d'ignorer le fait que Dieu parle à quelqu'un ici : faisons l'homme à notre image. Mais à qui Dieu parle-t-il ? Certains disent que Dieu parle à des anges. Mais cela voudrait dire que nous sommes créés à l'image des anges et cela contredit d'autres passages dans Genèse : Dieu créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu (Gen. 1:27). Donc, non, Dieu ne parle pas à des anges ici. Il ne peut parler qu'à Dieu, car l'homme est créé à l'image de Dieu. Mais pour que Dieu parle à Dieu, il ne peut pas être une seule personne.
D'autres, pour éviter la doctrine de la trinité, disent que Dieu utilise ici ce que l'on appelle le pluriel de majesté. Dieu parle comme un roi qui dit "nous" en parlant de lui seul. Le problème avec cette idée est que le pluriel de majesté ne se trouve nulle part ailleurs dans l'Ancien Testament. Nous serions donc devant une utilisation exceptionnelle ici. Il semble donc plutôt cavalier d'y fonder une doctrine.
D'autres textes sont encore plus clairs que ceux-ci. Dans le psaume 45 nous lisons : Ton trône, ô Dieu, est à toujours ... Tu aimes la justice, et tu hais la méchanceté: C'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint D'une huile de joie. Dans ce passage remarquable, David s'adresse à Dieu et dit que son Dieu l'a oint : C'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a oint. Dans ce passage nous avons clairement 2 personnes qui sont Dieu, à savoir le Dieu de David, et le Dieu du Dieu de David. Et grâce à Jésus dans Matthieu 22 et à Hébreux chapitre 1, nous savons que le Dieu de David est Jésus et que celui qui l'a oint est Dieu le Père. Avec la lumière du Nouveau Testament nous pouvons affirmer que ces versets révèle une aperçue incroyable de la communication intra-trinitaire.
Cette révélation de l'Ancien Testament est importante, car elle prépare le terrain pour la révélation du Fils de Dieu et donc la révélation complète de la trinité dans le Nouveau Testament.

La Trinité dans le Nouveau Testament
C'est donc avec l'avènement de Jésus que la réalité que Dieu est une multiplicité de personnes devient très claire. Dès l'annonce de la naissance de Jésus, l'ange dit à Joseph : Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous (Matt. 1:23). L'enfant est Dieu avec nous. De même, dans l'évangile de Luc, Gabriel annonce à Marie : tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut (Luc 1:31). Donc l'enfant qui est Dieu avec nous est en réalité le Fils de Dieu. Et donc le Fils de Dieu est Dieu avec nous. Cette vérité est confirmée au début du ministère de Jésus quand le Père lui-même parle et dit : Tu es mon Fils bien-aimé; en toi j'ai mis toute mon affection (Luc 3:22). Dieu a donc un Fils ! Dieu est donc un Père ! Il y a Dieu le Père et le Fils de Dieu. C'est la révélation de l'incarnation. L'incarnation bouscule tout sur notre compréhension de Dieu. Ce qui était suggéré dans l'Ancien Testament est précisé clairement dans le Nouveau Testament.
Mais un unitarien (un témoin de Jéhovah, un Juif ou un musulman) protestera que tous ceci n'est pas clair du tout, car le mot Dieu (theos) n'est attribué à Jésus que 7 fois dans le Nouveau Testament, alors que le mot Seigneur (kyrios) lui est attribué environ 200 fois. Mais ce que le trinitarien (le chrétien) répond à l'unitarien est que ce mot kyrios a toute une histoire. Les Juifs qui parlaient le grec ont traduit l'Ancien Testament en grec environ 3 siècles avant la naissance de Jésus. Cette version grecque de l'Ancien Testament s'appelle La Septante. D'ailleurs, la plupart des citations de l'Ancien Testament qui se trouvent dans le Nouveau Testament ne viennent pas du texte hébreu, mais de La Septante grecque, car c'était la bible que les chrétiens utilisaient.
Or, dans l'Ancien Testament le mot pour le nom de Dieu est le tétragramme YHWH (יהוה). Ce nom apparaît plus de 6800 fois. Et le mot que les Juifs ont utilisé pour traduire le mot hébreu Yahweh dans La Septante est le mot grec kyrios. Ce qui signifie, donc, que quand les auteurs du Nouveau Testament appellent Jésus Kyrios (Seigneur), ils utilisent le même mot qui correspond à Yahweh dans l'Ancien Testament hébreu. Donc, quand Paul écrit en grec que Jésus est kyrios, c'est comme écrire en hébreu que Jésus est Yahweh. Dire que Jésus est Seigneur c'est donc dire que Jésus est Yahweh et donc Dieu.
Mais, Dieu n'est pas une dualité, mais une trinité. Luc nous enseigne avec le passage sur le baptême de Jésus que nous n'avons pas seulement la révélation du Père et du Fils, mais le Saint Esprit est présent ici aussi. Celui qui se mouvait au-dessus des eaux dans la Genèse descend ici sur le Fils bien-aimé (Luc 3:22).
En effet, la doctrine de la trinité nécessite aussi que le Saint-Esprit soit Dieu. Et c'est Jésus qui associe Dieu le Père, lui-même et le Saint-Esprit sous le même nom : Faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit (Matt. 28:19). Si dans la bible le nom représente le caractère d'une personne et ici le Père, Fils et Saint-Esprit ont le même nom, il s'ensuit qu'ils ont le même caractère. Imaginons que l'Esprit-Saint ne soit pas Dieu. Certains musulmans croient que le Saint-Esprit est un autre nom pour l'ange Gabriel. Imaginons, donc, que Jésus dise : "baptisez mes disciples au nom unique de Dieu le Père … et de l'ange Gabriel". Ce serait un blasphème d'associer une créature au nom de Dieu. Associer donc le nom du Saint-Esprit au nom de Dieu signifie que le Saint-Esprit a le même caractère que Dieu, sinon Jésus serait en train d'encourager le blasphème ici. La seule façon de comprendre ce verset les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit est que pour Jésus le Saint-Esprit est Dieu, comme lui et le Père.
Et Pierre confirme cette idée, car selon Pierre, mentir au Saint-Esprit c'est mentir à Dieu. Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint Esprit .... Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu (Actes 5:3). Donc l'Esprit-Saint aussi est pleinement Dieu.
Donc, Dieu est un être qui est trois personnes : Père, Fils et Saint-Esprit. Avec l'enseignement du Nouveau Testament nous voyons la véracité du Symbole d'Athanase : Le Père est Dieu. Le Fils est Dieu. Le Saint-Esprit est Dieu. Il y a un seul Dieu.

Dieu est trois personnes
Revenons à notre définition de la trinité : Dieu existe éternellement en trois personnes et chaque personne est pleinement Dieu et il y a un seul Dieu. Etudions chaque affirmation.
Dieu est trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit. Quand Jésus parle au Père il dit "tu" (Jean 17). Quand Jésus parle de l'Esprit, il dit "lui" (Jean 16). Si, comme certains unitariens pentecôtistes le prétendent, Jésus est Dieu et Dieu est une seule personne, alors Jésus joue un drôle de jeu ici.
Non, à la lumière de l'enseignement de l'Ancien et du Nouveau Testaments, j'affirme que Dieu existe comme trois personnes distinctes et égales. Et j'affirme aussi que Dieu existe comme trois personnes distinctes et égales depuis toujours. Dieu n'a pas commencé à être Père, Fils et Saint-Esprit à un moment donné dans le passé. Ce ne sont pas des rôles que Dieu joue, mais sa constitution éternelle. Il n'y a pas eu un temps où le Fils n'était pas le Fils et où le Père n'était pas le Père, car Paul dit : En lui Dieu nous a élus avant la fondation du monde (Eph. 1:4). Avant la fondation du monde le Père nous a choisis en Jésus. Donc, le Père et le Fils existaient comme Père et Fils dans l'éternité passé. Le Père est le Père, car il est l'initiateur depuis toujours et le Fils est le Fils car il est sous l'autorité du Père depuis toujours.
Pourquoi alors cette hiérarchie ? Parce que les personnes de la trinité ont des rôles différents dans la divinité et donc en interagissant avec le monde. Le Fils ne nous a pas élus en le Père avant la fondation du monde, c'est le Père qui nous a élus en Jésus. Le Fils n'a pas envoyé le Père dans le monde, c'est le Père qui a envoyé le Fils. Et c'est le Père et le Fils qui ont envoyé le Saint-Esprit : Mais le consolateur, l'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom ... (Jean 14:26). Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père ... (Jean 15:26). Chacun est différent et a des rôles différents dans la divinité.
Donc, j'affirme que Dieu existe comme trois personnes distinctes et égales depuis toujours. D'ailleurs, la seule raison que nous pouvons communiquer entre nous est qu'il y a de la communication au cœur de l'être qui est Dieu depuis toujours.

Chaque personne est pleinement Dieu
Mais s'il y a hiérarchie dans la trinité, il serait faux de conclure qu'il y a supériorité. Les trois personnes de la trinité sont d'une valeur égale. Le Père et le Fils et l'Esprit sont tous pleinement Dieu et donc tous d'une valeur infinie. Comme un enfant peut être sous l'autorité de ses parents, tout en n'étant pas inférieur à eux quant à sa nature, le Fils et l'Esprit sont sous l'autorité du Père depuis toujours, sans être inférieur à lui. Certes, c'est le Père qui a envoyé le Fils et l'Esprit dans le monde, mais le Fils et l'Esprit ne sont pas moins divins que le Père pour autant. L'enfant qui obéit à ses parents n'est pas moins humain qu'eux.
Les unitariens sont d'accord pour dire que le Père est Dieu. Ce qui leur pose problème est l'identité du Fils et du Saint-Esprit. La divinité du Fils de Dieu était une vraie doctrine contestée au début de l'église. Le prêtre Arius disait : "il fut un temps où le Logos n'existait pas", ce qui contredit Jean 1:1 Au commencement était la Parole .. et la Parole était Dieu. L'arianisme dit que certes le Père est éternel, mais qu'avant la création du monde il a créé le Fils et le Saint-Esprit. C'est pourquoi les ariens modernes (les témoins de Jéhovah) ont été quelque peu inventifs dans la traduction des passages qui argumentent pour la divinité du Fils, comme Jean 1:1 ci-dessus. Le problème pour eux c'est qu'ils n'ont pas réussi à convaincre un seul expert en grec ancien (qui n'est pas Témoin de Jéhovah) de l'exactitude de leur traduction de ces passages. C'est comme si je traduisais un texte anglais en français, et que tous les profs d'anglais disaient que ma traduction était incorrecte, mais que je fondais, quand même, ma vie éternelle sur l'exactitude de la traduction. Cela me semble inconscient.
D'autres contestent l'idée que le Saint-Esprit est Dieu. Quand un chrétien explique que l'Esprit est un consolateur, un enseignant (Jean 14:26), qui convainc (16:8) qui annonce, qui glorifie (16:13) et qui peut être attristé (Eph. 4:30) et que consoler, enseigner et être attristé sont des actions que seule une personne peut faire, ils répondent que certes, une force ne peut pas consoler, enseigner ou être attristée, mais, qu'un ange peut être attristé et qu'un ange peut consoler et enseigner. Selon eux, donc, l'Esprit est un ange ou un esprit créé. Sauf que l'Esprit console et enseigne non pas une personne à la fois mais tous les chrétiens en même temps. Pour faire cela il doit être omniprésent et omnipotent. Un ange n'est ni omniprésent, ni omnipotent. Le Saint-Esprit n'est donc pas un ange. Le Saint-Esprit est omniprésent et omnipotent. Ce sont des attributs divins. Le Saint-Esprit est Dieu.
Mais si nous n'avions que ces passages, nous dirions peut-être qu'il y a trois Dieux. Nous serions peut-être trithéistes. Ce qui nous amène à notre dernière affirmation dans la définition de la trinité.

Il y a un seul Dieu
Nous sommes des monothéistes. Le Chema Yisraël est l'exemple, par excellence, de la vérité du monothéisme : Chema Yisraēl YHWH elohénou YHWH ehad, Écoute, Israël ! l'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel (Deut. 6:4). Je suis l'Éternel, et il n'y en a point d'autre, Hors moi il n'y a point de Dieu (Esaïe 45:5). Tu crois qu'il y a un seul Dieu, tu fais bien (Jacques 2:19).
Donc, la doctrine de la trinité c'est la diversité oui, et aussi l'unité. Le Dieu de la bible est le seul Dieu, mais il n'est pas le Dieu seul du Talmud et du Coran. Le Bouddhisme veut l'unité mais ne tolère pas la diversité. L'Islam non plus ne tolèrent pas la diversité, c'est pour cela qu'ils prient et jeûnent tous ensemble et ne reconnaissent que l'arabe. Ils accentuent tous l'unité car leur dieu n'est qu'une unité. Par contre, les hindous ne tolèrent pas l'unité. Ils ont des milliers de dieux conflictuels. Mais notre Dieu se réjouit de la diversité dans l'unité.
Mais, comment peut-il y avoir trois personnes qui sont un seul être ? Tout d'abord il faut dire qu'il n'y a rien qui soit comparable à la trinité. Dieu est unique. C'est sa gloire d'être unique. Rien dans sa création ne lui ressemble. Dieu est infini, donc forcément incompréhensible. Nous ne pouvons pas comprendre la constitution de son être. Par contre, nous pouvons dire certaines choses. Ce que nous pouvons dire est qu'un être est une chose qui existe. Une personne est un être avec un centre de conscience qui est doué de raison. Donc, nous disons qu'il y a une chose (Dieu) et trois personnes (Père, Fils et Saint-Esprit). Beaucoup font une erreur de catégorisation en présupposant qu'un être est forcément une personne, car disent-ils, chaque être humain est une personne. Cette erreur vient de la volonté de comparer Dieu à sa création. Mais Dieu trouve la comparaison stupide : A qui me comparerez-vous, pour que je lui ressemble ? Dit le Saint (Esaïe 40:25). L'argumentation qui dit que Dieu est infini, éternel, omniscient, omniprésent, omnipotent et saint, mais est comparable aux hommes dans sa constitution, est en effet stupide.
Mais, on me dira, que nous disons que Dieu est une personne et que cette personne est faite de trois personnes et cela est une vraie contradiction. Mais, la position chrétienne n'est pas que Dieu est une personne, mais que Dieu est un être personnel et il est un être personnel uniquement parce qu'il est constitué de trois personnes.
Donc, si je veux résumer tout ceci et dessiner un croquis pour représenter Dieu, je dessinerais un cercle pour désigner Dieu et à l'intérieur du cercle je placerais le Père, le Fils et le Saint-Esprit, comme ceci, car tous les 3 constituent Dieu. Ensuite, si je voulais désigner le Père, j'entourerais le Père, comme ceci, pour montrer que le Père n'est pas le Fils, ni l'Esprit. Mais cela ne suffit pas, car ce n'est pas que le Père est 1/3 Dieu et que le Fils est 1/3 Dieu etc. Non, chaque personne est pleinement Dieu. Donc, il faudrait aussi que j'entoure le cercle de Dieu, comme ceci, pour montrer que le Père est entièrement Dieu. Il faut donc faire deux cercles pour désigner une personne de la trinité. Mais en entourant le cercle qui représente Dieu, j'entoure aussi le Fils et l'Esprit. Mais le Père n'est pas le Fils. Autrement dit, il est impossible de faire un croquis de la trinité sans communiquer une erreur. Et c'est ici la gloire de Dieu. Il dépasse notre entendement. Quel homme aurait pu inventer une idée tellement complexe pour qu'il ne soit même pas possible de représenter Dieu correctement symboliquement ? C'est incroyable qu'il ne soit pas possible de symboliser Dieu. Les dieux des religions d'invention humaine sont compréhensibles pour les hommes justement parce qu'ils sont inventés par des hommes. Notre Dieu n'est pas comme les autres dieux simplistes et anthropomorphiques, il est insondable et incompréhensible.
J'affirme donc que Dieu existe éternellement en trois personnes et chaque personne est pleinement Dieu et il y a un seul Dieu.

Ne soyons pas des hérétiques !
Afin de rendre la trinité compréhensible pour les hommes, certains ont proposée des "solutions". Ces solutions sont attrayantes par leur simplicité, mais toutes nient une des 3 vérités essentielles de la trinité qui dit que Dieu est trois personnes, chaque personne est pleinement Dieu et il y a un seul Dieu. Puisque Dieu est unique et que rien dans sa création ne lui ressemble, il s'ensuit donc que toutes nos analogies pour essayer de le comprendre le simplifie et conduisent donc à de fausses idées sur Dieu. Dieu nous dit de ne pas le comparer à quoi que ce soit pour cette raison.
Par exemple, certains chrétiens disent que la trinité est comme un homme qui est un père, un fils et un mari. Bien qu'un, il est différent envers différentes personnes. Mais le problème avec cette analogie est qu'elle nie la première affirmation (Dieu est trois personnes) car l'homme n'est qu'une seule personne. Donc, en réalité cette analogie enseigne l'unitarisme. Nous ne sommes pas des unitariens, mais des trinitariens.
D'autres chrétiens utilisent une analogie qui dit que la trinité peut être comparée à un trèfle à trois feuilles. Bien qu'un seul trèfle, il a trois feuilles. Chaque feuille est différente, mais appartient au même trèfle. Cette analogie est erronée car les trois feuilles sont trop indépendantes les unes des autres. Cette analogie nie donc la troisième affirmation (il y a un seul Dieu). Poussée à sa conclusion logique, elle peut conduire au trithéisme qui dit qu'il y a trois dieux différents qui partagent une même essence. Mais ces 3 dieux seraient totalement indépendants les uns des autres, capables d'exister l'un sans l'autre et même capables d'agir l'un contre l'autre. Mais nous ne sommes pas des polythéistes, mais des monothéistes.
Encore d'autres utilisent une analogie qui dit que la trinité est comme l'eau. L'eau peut être liquide, solide ou vapeur, et toutes les trois sont H2O. Mais cette analogie est fausse car aucune goutte d'H2O est entièrement liquide, glace et vapeur en même temps. Une seule molécule d'eau ne peut pas exister simultanément dans trois états différents. Mais Dieu existe simultanément comme Père, Fils et Saint-Esprit. Cette analogie enseigne que Dieu ne peut être qu'une chose à la fois. Cette analogie aussi nie la première affirmation (Dieu est trois personnes). En fait, cette analogie est modaliste. Le modalisme dit que Dieu est une seule personne qui se montre parfois comme le Père, parfois comme le Fils et parfois comme le Saint-Esprit. Mais si Dieu joue tantôt le rôle de Père et tantôt le rôle de Fils, dans ce cas, qui a envoyé le Fils ? Qui a accepté le sacrifice du Fils ? Et à qui Jésus priait-il ?
Bref, ces analogies nient une des 3 affirmations qui sont essentielles pour définir la trinité correctement. Elles sont donc fausses. Poussées à leur conclusion logique, ces analogies sont hérétiques ! Elles ne simplifient pas la trinité, elle la déforme. Nous avons tort de comparer Dieu à sa création.

Pourquoi c'est important ?
La doctrine de la trinité est fondamentale dans le christianisme. Athanase a compris plus que tout autre que le christianisme tient sur la divinité de Jésus-Christ et donc sur la doctrine de la trinité. Si la doctrine de la trinité est fausse, le Christianisme meurt. Pourquoi ? Parce sans la trinité il n'y a pas de salut. Car si Jésus-Christ n'est pas Dieu, il est une créature. Mais selon l'évangile, c'est lui qui a offert un sacrifice à Dieu, afin d'assurer notre salut éternel. Et selon l'évangile son sacrifice satisfait ce Dieu infiniment parfait pour toujours, car son sacrifice était parfait.
Mais, est-il possible qu'une créature offre un sacrifice infiniment parfait ? Non, c'est impossible. Un ange (par exemple) ne pourrait jamais offrir un sacrifice infiniment parfait, car une créature, par définition, ne peut pas produire une œuvre infinie. D'ailleurs, tous ceux qui nient la trinité, (comme les Témoins de Jéhovah) finissent par prêcher le salut par les œuvres. C'est logique. Qui mettrait toute sa confiance en une créature comme nous, pour garantir son salut pour l'éternité ? Personne. Seul Dieu peut garantir notre salut pour l'éternité, car seul Dieu peut produire une œuvre infinie. Jésus a produit cette œuvre infinie, car Jésus est Dieu, car Dieu existe éternellement en trois personnes (Père, Fils et Saint-Esprit) et chaque personne est pleinement Dieu et il y a un seul Dieu.


lundi 6 juillet 2015

L'Evangile de Jésus Christ


1 Corinthiens 15 : 1 à 4





Introduction
Ceci est une histoire vraie. Un jour, un pasteur voulait afficher un poster contenant le message de l'évangile dans son église. Il a donc appelé une société de traités évangéliques et a demandé à la personne qui travaillait pour la société de lui dire quelles affiches elle avait avec le message de l'évangile. Elle a dit avoir une affiche qui rencontrait beaucoup de succès et qui s'appelait "Les 3 Cs de l’Évangile". L'homme était intéressé et a demandé à la dame de lui dire ce qui était écrit sur l'affiche. Elle l'a lue :
Les 3 Cs de l’Évangile. Changez de direction !
Croyez en Jésus !
Confessez son nom !
L'homme était surpris par sa réponse et a marqué un temps de pause. Voici leur conversation.
Lui : Mais, je cherchais une affiche avec le message de l'évangile.
Elle : Mais Monsieur, c'est l'évangile, ça. Changez de direction, c'est la repentance. Croyez en Jésus, c'est la foi. Et confesser son nom, c'est le témoignage qui en découle. Bref, c'est l'évangile. Romans 10 dit : Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé.
Lui : Mais, je regrette, madame, ce n'est pas ça l'évangile.
Elle : Mais si, c'est l'évangile. Vous êtes catholique, Monsieur ?
Lui : Non, je suis pasteur évangélique, et je vous assure que le message de votre affiche n'est pas l'évangile.
Elle : Mais je peux vous assurer que des dizaines d'églises ont déjà acheté cette affiche et la trouvent très bien.
Lui : Peut-être, mais ce que vous décrivez là (la repentance et la foi) n'est pas l'évangile.
Elle : Alors c'est quoi l'évangile selon vous ?
L'homme a souri, consterné qu’apparemment, non seulement cette dame qui travaillait pour une société de traité chrétien, mais aussi des dizaines d'églises évangéliques ne savaient pas ce qu'est l'évangile. Et vous, vous le savez ?


1. Qu'est-ce que l'évangile n'est pas ?
Avant de dire ce qu'est l'évangile, disons ce qu'il n'est pas. Car nous devons être très précis sur un sujet aussi important que ce qu'est l'évangile, et pour être très précis, nous devons aussi dire ce en quoi nous ne croyons pas.
Voici donc ce que le message de l'évangile n'est pas.
L'évangile n'est pas "Dieu est amour".
L'évangile n'est pas "Dieu vous aime".
L'évangile n'est pas "Jésus t'aime".
L'évangile n'est pas "Donne ton cœur à Jésus".
L'évangile n'est pas "Dieu a un merveilleux plan pour ta vie"
L'évangile n'est pas "Jésus t'offre sa joie et sa paix et une vie en abondance".
L'évangile n'est pas "Jésus est Seigneur"
L'évangile n'est pas "Changez de direction, croyez en Jésus et confessez son nom"
L'évangile n'est pas "Repentez-vous car le royaume de Dieu est proche"
L'évangile n'est pas "Il faut naître de nouveau".
L'évangile n'est pas "Il te faut une relation personnelle avec Jésus".
L'évangile n'est pas "Crois en Jésus-Christ et tu seras sauvé"
L'évangile n'est pas "Tu dois décider de suivre Jésus et l’accepter dans ton cœur"
L'évangile n'est pas "Jésus se tient à la porte de ton cœur et frappe. Ouvre-lui".
L'évangile n'est pas "Si tu confesses de ta bouche le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé".
Tout cela n'est pas l'évangile.
A ce moment précis, vous êtes peut-être comme la dame dans la société de traité chrétien et vous me demandez : "Alors c'est quoi l'évangile, selon toi ?".


2. Qu'est-ce que l'évangile ?
Si tout cela n'est pas l'évangile, c'est quoi l'évangile ? Le mot "évangile" dans le nouveau testament, euangelion, n'a pas été créé par les apôtres. Il existait déjà et signifiait l'annonce d'une bonne nouvelle. Un coureur qui arrivait dans une ville pour annoncer la victoire de leur armée, annonçait l'euangelion. Donc, "évangile" signifie une bonne nouvelle. Mais, le mot "évangile", comme avec la plupart des mots, a plus d'un sens. Il a un sens large et un sens strict.
Au sens large le mot "évangile" signifie tout ce que Jésus et les apôtres enseignent (comme dans l'expression l’Évangile de Matthieu). Nous voyons un exemple de ce sens large dans ce verset : Lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d'une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n'obéissent pas à l'Évangile de notre Seigneur Jésus (2 Thess 1:8). Paul dit que certains n'obéissent pas à l'Évangile. Or, on ne peut obéir qu'à un ordre. Comme, par exemple le commandement : "repentez-vous". Par contre, on ne peut pas obéir à une affirmation, comme, par exemple, l'affirmation : "Jésus est né à Bethléem".
Donc, au sens large, le mot "évangile" comprend des affirmations et aussi des commandements. (Il suffit de lire un des 4 évangiles pour le constater). On peut classer tous ces commandements sous la catégorie "la loi". Donc, au sens large, le mot "évangile" comprend l'évangile et la loi. J'en dirais plus sur ce sujet dans un autre message
Mais, le mot "évangile" a aussi un sens strict, un sens étroit, un sens pur. J'utiliserai le mot avec ce sens dans ce message. Dans ce cas le mot "évangile" signifie uniquement la bonne nouvelle de ce que Dieu a fait pour notre salut. Car je n'ai point honte de l'Évangile : c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Romans 1:16). Dans ce cas, l'évangile ne contient que des affirmations, aucun ordre.
Donc, pour répondre à la question, c'est quoi l'évangile, je dis que l'évangile est : les affirmations de la bible, concernant des événements passés, qui relatent ce que Dieu a fait pour notre salut. Dans la liste plus haut sur ce que l'évangile n'est pas, aucune des phrases ne respectent ces critères.
Mais, est-ce que la bible confirme ma position ? Oui. Paul a pris soin d'expliquer pour nous ce qu'est l'évangile dans 1 Corinthiens 15 : 1 : Je vous rappelle, frères, l'Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, .. Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'avais aussi reçu, que Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures. L'évangile c'est donc l'information trouvée dans la bible qui affirme que Christ est mort pour nos péchés, qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour. Ça, en quelques lignes, est l'évangile. Jésus résume l'évangile ainsi : Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle (Jean 3:16).  Ca c'est la bonne nouvelle.
Nous voyons donc, que l'évangile au sens strict est une information. L'évangile c'est une nouvelle. Il ne peut être que raconté, et raconté au passé. L'évangile ne peut être que cru ou rejeté. L'évangile ne peut pas être obéi. Ce n'est pas la loi. L'évangile est une information à la fois historique et divine. Comme le dit Machen dans son livre "Christianity and Liberalism" : Christ est mort pour nos péchés, ça c'est de l'histoire. Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures, ça c'est de la doctrine. L'évangile est donc fait d'histoire et de doctrine.
Donc, (contrairement à ce que l'on a l'habitude d'entendre aujourd'hui) nous avons la paix avec Dieu non pas à cause d'une expérience spirituelle, non pas à cause d'une relation personnelle, non pas à cause d'une rencontre divine, mais à cause d'une information historique ! Nous sommes passés d'ennemis de Dieu à amis de Dieu quand nous avons cru une information historique. Cette information historique est l'évangile. 
Car le Christianisme n'est pas une religion mystique, mais historique. L'évangile n'est pas que Jésus "est entré dans mon cœur". Ca c'est du mysticisme. L'évangile c'est que Jésus est entré dans ce monde il y a 2000 ans. Ca c'est le christianisme.
Voilà l'évangile. Voilà la bonne nouvelle. Si tu n'as pas cru cette nouvelle-là, alors, tu n'as pas cru l'évangile. Si tu n'as pas cru l'évangile, alors, tu n'es pas sauvé. Si tu n'annonces pas cette nouvelle-là, alors, tu n'annonces pas l'évangile.


3. L'annonce de l'évangile
Maintenant que nous avons défini ce qu'est l'évangile, nous devons considérer ce que cela implique pour nous, les chrétiens.
Premièrement, cela implique que nous devons le dire. Puisque l'évangile est une nouvelle, alors nous devons l'annoncer. (Cela paraît évident, mais comme nous allons le voir, ce n'est pas si évident pour certains chrétiens). Paul dit en parlant de l'évangile : Je vous ai transmis, comme un enseignement de première importance (1 Cor. 15 :3, la version Semeur). Tout dans la bible est important, mais tout n'est pas d'une importance égale. L'évangile est de toute première importance. On peut dire que l'évangile est plus important que tout le reste, et cela pour deux raisons (i) l'évangile est le cœur du Christianisme. L'évangile est le moyeu de la roue, dans lequel tous les rayons de doctrine trouvent leur origine. (ii) L'évangile, seul, donne aux hommes la vie éternelle. L'évangile est donc plus important que l'air que l'on respire.
Dans le Nouveau Testament il y a un exemple très parlant sur l'importance de l'évangile. L'exemple vient de la pratique qu'avaient certains chrétiens dans 2 églises différentes.
Dans l'église de Corinthe, certains chrétiens enseignaient qu'il n'y avait pas de résurrection après la mort (I Cor. 15). C'est tout de même très grave pour un chrétien d'annoncer qu'il n'y pas de résurrection pour nous en Christ ! Mais Paul argumente pendant tout le chapitre pour essayer de convaincre ces chrétiens de la vérité de cette doctrine.
Par contre, dans l'église des galates, les chrétiens ne niaient pas la résurrection. Dans cette église certains chrétiens avaient juste modifié un détail de l'évangile. Paul enseignait qu'un homme croit, est justifié devant Dieu et donc observe la loi. Ces chrétiens galates enseignaient qu'un homme croit, observe la loi et est donc justifié devant Dieu. Ces chrétiens galates étaient d'accord avec Paul sur tout le reste, la résurrection, la trinité, tout, et pourtant, pour ce détail, Paul les maudit. Si quelqu'un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu'il soit anathème ! (Gal. 1:9). L'évangile est clairement la doctrine la plus importante dans la bible. Celui qui le modifie (quand il l'annonce aux autres) mérite l'enfer.
Deuxièmement, cela implique non seulement que nous devons le dire, mais aussi que nous devons dire ce que Paul dit dans 1 Corinthiens 15:1s. Nous devons annoncer que :
(i) Christ est mort pour nos péchés. Nous devons expliquer que nous sommes des pécheurs et que Dieu est en colère contre nous. Que Dieu devait envoyer son Fils unique pour mourir à cause de nos péchés. Ce verset implique l'idée que Dieu nous aime et veut nous sauver. Il implique aussi l'idée que pour Dieu nos péchés sont très graves, et que Christ est la solution.
(ii) Christ a été enseveli. Nous devons expliquer que Christ était vraiment mort. Sa mort n'était ni une illusion, ni une tricherie. Il était un vrai homme qui est vraiment mort. Cette phrase accentue l'historicité de la mort physique de Jésus.
(iii) Qu'il est ressuscité le troisième jour. Nous devons expliquer que sa résurrection montre la réussite de son œuvre. Dieu le Père l'a ressuscité, car il était totalement satisfait du travail parfait rendu par son Fils parfait.
(iv) Selon les Écritures. Nous devons expliquer que les Écritures parle de ces choses, à savoir notre péché et la nécessité d'un Sauver. L'Ancien Testament dit que ce Sauveur aller mourir pour nous sauver et qu'il ressusciterait. Et puisque l'Ancien Testament dit cela, il s'ensuit que Jésus est le Messie promis dans l'Ancien Testament.
Voilà le message que nous devons annoncer. C'est cela l'évangile. Rien d'autre. Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; qu'il a été enseveli, et qu'il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures.


4. Des exemples bibliques de l'annonce de l'évangile
Regardons maintenant si les apôtres dans le livre des Actes des Apôtres prêchent ce message. Est-ce que leur message confirme ce que j'ai dit ou pas ? Car, si quand les apôtres prêchent l'évangile dans la bible, ils ne prêchent pas ce que j'ai dit, cela remettrait en question tout ce que je viens d'argumenter.
Regardons donc les occasions où les apôtres annoncent l'évangile dans le livre des Actes des Apôtres. Il y a en tout 8 messages d’évangélisation donnés par les apôtres dans les Actes des Apôtres. La première chose à remarquer est qu'à aucun moment dans ces prédications, les apôtres ne parlent de l'amour de Dieu. C'est-à-dire qu'ils prêchent l'évangile de nombreuses fois et ne parlent jamais de l'amour de Dieu. D'ailleurs, nulle part dans les prédications dans les Actes on n'entend le message : "Dieu vous aime" ou encore "Jésus est mort pour toi". Le contraste avec ce qui passe pour un message d’évangélisation aujourd'hui est flagrant.
Nous n'avons pas le temps d'étudier toutes les prédications des apôtres dans les Actes, mais voici quelques citations des 3 premiers messages d’évangélisation qu'ils ont prêchés. On doit se poser 2 questions en les lisant : (i) Confirment-ils ce que j'ai dit jusqu'ici sur l'évangile ? (ii) Suivons-nous leur exemple quand nous prêchons l'évangile ?
Actes 2:32 et 36 : La prédication de Pierre le Jour de Pentecôte. C'est la résurrection du Christ qu'il a prévue et annoncée, en disant qu'il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption. C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité; nous en sommes tous témoins. Élevé par la droite de Dieu … Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. La première chose à noter est que les apôtres citent les écritures (l'Ancien Testament ici) en abondance. Ceci confirme ce que Paul dit dans 1 Corinthiens : selon les Ecritures. Ensuite, on voit que Pierre parle de la résurrection de Jésus. Il parle aussi du péché des hommes qui l'écoutent. Il les accuse de meurtre, de déicide. Dans cette prédication il parle de Dieu 25 fois. L'évangile est centré sur Dieu, pas sur les hommes.
Actes 3:13s : La prédication de Pierre dans le temple, suite à la guérison d'un paralytique. Vous avez fait mourir le Prince de la vie, que Dieu a ressuscité des morts; nous en sommes témoins … Mais Dieu a accompli de la sorte ce qu'il avait annoncé d'avance par la bouche de tous ses prophètes, que son Christ devait souffrir. Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés Ici nous voyons tout ! Pierre parle de la mort de Jésus et de sa résurrection. Il cite les prophéties sur Jésus dans l’Ancien Testament. Il parle des péchés de son auditoire avec des exemples concrets (le meurtre) et la nécessité de les effacer. Et pour finir il annonce le commandement de se repentir.
Actes 4:10s : La prédication de Pierre devant les chefs du peuple. C'est par le nom de Jésus Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, et que Dieu a ressuscité des morts, c'est par lui que cet homme se présente en pleine santé devant vous. Jésus est La pierre rejetée par vous qui bâtissez, Et qui est devenue la principale de l'angle. Il n'y a de salut en aucun autre; car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. Ici nous voyons que Pierre parle de la mort de Jésus et sa résurrection. Il cite les péchés des auditeurs. Il y a aussi des citations de l'Ancien Testament et la nécessité d'être sauvé par Christ et lui seul.
Donc, à la première question, ces prédications confirment-elles ce que j'ai dit jusqu'ici sur l'évangile, la réponse est oui. Quand les apôtres prêchent l'évangile, ils prêchent ce que Paul décrit comme étant l'évangile dans 1 Corinthiens 15. Ils parlent d'une personne vraiment historique, qui a vraiment vécu (Jésus de Nazareth) et qui est vraiment mort pour nos péchés et qui est ressuscité le 3ème jour. Ils expliquent que tout cela est dans les Écritures, avec d'abondantes citations à l'appui. Pour eux cela prouve que Jésus est le Messie promis. Souvent ils prennent le temps de donner des exemples des péchés des auditeurs pour montrer que Jésus est capable d'effacer même ce péché-là. Ensuite, puisque tout cela et vrai, ils commandent la repentance et la foi.
A la deuxième question : suivons-nous leur exemple quand nous prêchons l'évangile aujourd'hui, la réponse est non, pas vraiment. Car il manque quelque chose dans ces passages qui est une partie intégrante d'un message d'évangélisation moderne. Il manque le décisionisme. Le décisionisme a été introduit dans l'évangélisation par Charles Finney et est pratiqué presque partout depuis. C'est l'appel de s'avancer, l'appel de donner son cœur à Jésus, la prière du pécheur avec l'affirmation à quelqu'un qui a prié cette prière qu'ils sont maintenant nés de nouveau. Cette méthode non-biblique a rempli l'église de boucs et a convaincu les gens qu'ils sont sauvés quand ils ne le sont pas.
Vous me direz, peut-être : "mais les apôtres appellent les gens à se repentir et à croire. L'appel de l'évangile fait donc partie de l'évangile. Accepter Jésus est aussi le message de l'évangile". Non, cela ne fait pas partie de l'évangile. Tout d'abord, Jésus n'a pas besoin de mon acceptation. J'ai besoin de la sienne. Ensuite, l'évangile est une nouvelle. Décider pour Jésus n'est pas la nouvelle. C'était l'erreur du poster des 3Cs. Ma décision ne fait pas partie de l'évangile. Ma réaction en entendant l'évangile ne fait pas partie de l'évangile, comme Paul le définit.
Imagine que je suis un criminel. Le juge vient de me condamner à une peine de prison. Mais moi, je décide que je ne veux pas aller en prison. Ma décision me sauvera-t-elle de la prison ? Non, j'irai quand même en prison. Donc, puisque l'évangile sauve et ma décision ne peut pas me sauver, c'est que ma décision ne fait pas partie de l'évangile. Certes, étant donné que l'évangile est vrai, cela m'oblige à changer d'avis sur ce que je pense de Jésus et de moi-même (c'est la repentance) et à croire cette nouvelle (c'est la foi). Mais ce commandement de repentir et de croire est ma réaction par rapport à l'évangile. Puisque la nouvelle est vraie et magnifique, j'y crois. Mais ma croyance ne fait évidemment pas partie de cette nouvelle. L'évangile est la bonne nouvelle de ce que Jésus a fiat. L'évangile n'est pas la nouvelle de ce que j'ai fait. Autrement dit, ce n'est pas moi foi qui me sauve, mais l'objet de ma foi qui me sauve, c'est-à-dire Jésus.
Notre travail est d'annoncer la bonne nouvelle. Si la personne souhaite prier, alors qu'elle prie Dieu et lui demande sa miséricorde et son pardon, mais ce n'est pas notre rôle d'initier cette réponse, et encore moins d'affirmer à quelqu'un qui a prié avec nous qu'il est sauvé. Même les apôtres ne font jamais cela.


5. L'annonce de l'évangile aujourd'hui
Est-ce que c'est bien cet évangile-là que l'on entend aujourd'hui dans les églises évangéliques, lorsque les pasteurs disent annoncer l'évangile ? Mettent-ils l'accentuation sur un événement historique ou plutôt sur une expérience et une relation personnelle ? Focalisent-ils sur la puissance de la croix ou sur la capacité du cœur de l'homme ? Insistent-ils sur les bienfaits du Christianisme ou sur le Bienfaiteur ?
Si, quand un pasteur dit prêcher l'évangile, il ne prêche pas 1 Corinthiens 15 : 1 à 4, alors, il ne prêche pas l'évangile. Soit parce qu'il ne sait pas ce que c'est. C'est un incompétent. Il faut l'instruire. Soit parce qu'il sait ce que c'est, mais ne veut pas le prêcher. C'est un loup. Il faut s'en écarter.
Hélas, ce dernier cas était mon expérience. Mon pasteur était très sympathique. Il était accueillant. Il avait toujours un mot agréable, toujours souriant, serviable. Mais, il ne prêchait pas l'évangile. On avait des cultes dites d'évangélisation où il insistait que nous encouragions nos amis inconvertis à venir et ils venaient nombreux, mais le pasteur ne prêchait jamais l'évangile. Il parlait beaucoup de Jésus, en disant : "viens à Jésus et tu trouveras la paix et une vie abondante en lui". Mais, ce message n'est pas l'évangile. Donc, c'est un autre évangile. Ce message est extrêmement répandu aujourd'hui, mais ce n'est pas l'évangile.
Au bout de quelques années je lui ai demandé un rendez-vous et je lui ai demandé pourquoi il ne prêchait jamais l'évangile (que j'ai définis comme la réponse à 3 questions : sauvé par qui, sauvé de quoi et sauvé comment). Il m'a dit qu'il ne voulait pas offenser les gens. Il préférait "prêcher" l'évangile par sa vie. Quand j'ai expliqué que l'évangile est une nouvelle qu'il faut annoncer, il m'a dit clairement qu'il n'avait aucune intention de le faire. Nous avons donc quitté cette mascarade d'église.  
Je veux dire deux mots sur cette idée parce qu'elle est très répandue dans les églises aujourd'hui.

Premièrement, Saint François d'Assise a résumé cette idée en disant : "prêchez l'évangile en tout temps, et si nécessaire utilisez des mots". Saint François d'Assise prouve avec ces paroles qu'il ne connaissait pas l'évangile. C'était la position de mon pasteur ; on peut annoncer l'évangile à travers notre vie. Réfléchissons un peu à cette idée, on peut annoncer l'évangile à travers notre vie. Donc, cette idée dit : "vous voulez savoir comment le Fils infiniment parfait de Dieu a satisfait totalement la justice infiniment parfaite de Dieu ? Eh bien, regardez-moi". Plus orgueilleux, tu meurs ! Paul Washer appelle cette idée un blasphème. Je suis d'accord avec lui. Prétendre prêcher l'évangile par sa vie est un blasphème.
D'autres disent qu'il faut ressembler à Jésus pour attirer les gens, comme si la grande commission est d'attirer les gens à l'église. On doit dire ce que Jésus aurait dit et faire ce qu'il aurait fait. Mais si nous ressemblons vraiment à Jésus, quelle sera la réaction des gens ? Ils nous détesterons, comme ils l'ont détesté. Nous ne sommes pas plus grand que notre Maître. Mais ces gens ne veulent pas être détestés. Donc, leur solution c'est d'être sympa. Mais Jésus ne nous a pas dit : soyez sympa. Il nous a dit : Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle (Mark 16:15). La vraie question du Christianisme n'est donc pas : que ferait Jésus à ma place ? La vraie question est : qu'a fait Jésus à ma place ? Nous ne pouvons donc pas "vivre l'évangile". C'est Jésus qui a vécu l'évangile, une fois pour toute.
Deuxièmement, ce que mon pasteur ne voulait pas entendre est que l'évangile est par nature offensant. Paul dit : Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse: nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens (1 Cor 1:21). Notons bien ce que Paul dit ici. Paul sait ce que son publique veut entendre, mais, justement, il ne leur annonce pas ce qu’ils veulent entendre. Il n'adapte pas son message à son auditoire. Non seulement Paul ne leur dit pas ce qu’ils veulent entendre, mais il sait que ce qu’il leur dit est soit choquant pour eux, soit stupide pour eux. Donc, si ce que nous disons n'offense personne et ne suscite pas le ridicule, ce n'est pas l'évangile. Paul annonce l’évangile à tous. Rien d'autre. Parce qu’il sait que l’évangile est la seule information qui est puissante pour sauver une âme.


Conclusion
L'évangile est donc le cœur du Christianisme. L'évangile est l'information la plus importante de la bible. Mais l'évangile n'est pas une fin en soi. L'évangile est le moyen d'arriver à la fin. La fin, l’objectif de l'évangile, est l'adoration de Dieu. Tout comme Dieu a utilisé les 10 plaies pour libérer les Hébreux afin qu'ils puissent l'adorer dans le désert, de même, Dieu utilise l'évangile de Jésus-Christ pour nous affranchir du péché, pour nous libérer de Satan, pour nous justifier, pour nous adopter dans sa famille, pour nous donner la vie éternelle, afin que son peuple puisse l'adorer pour toujours. L'évangile de Jésus-Christ est une bonne nouvelle car elle seule nous permet de voir et de nous réjouir de la gloire infinie de notre Dieu pour l'éternité.






samedi 23 mai 2015

Le Libre-arbitre et Dieu


Divers Passages
Introduction
Dans mon dernier message j'ai montré que l'homme n'est pas libre, mais esclave de sa nature pécheresse. J'ai donc prouvé que le libre-arbitre n'existe pas. Car on ne peut pas être à la fois esclave du péché et non pas esclave du péché. Dans ce message, je veux montrer que l'homme n'est pas, non plus, libre de Dieu. Non seulement le libre-arbitre n'existe pas, car depuis la chute d'Adam, tous les hommes sont esclaves du péché, mais en plus, même avant la chute de l'homme, le libre-arbitre n'existait pas. Parce que l'homme n'est pas, n'a jamais été et ne sera jamais libre de Dieu.
Pourquoi inclure ce message dans une série sur le salut ? Pour montrer que le salut est l’œuvre de Dieu seul. Nous avons déjà vu que nous ne pouvons rien faire pour nous convertir à cause de notre nature pécheresse. Maintenant je veux montrer que puisque Dieu contrôle tout, notre salut est forcément grâce à lui, seul. Cette double vérité (la dépravation totale de l'homme et la souveraineté absolue de Dieu) prouve que le salut est l’œuvre exclusive de Dieu.
Ce massage sera un peu plus long que les autres dans cette série, parce que je veux être aussi exhaustif que possible sur ce sujet. Pour commencer, je veux établir deux principes bibliques, la liberté de Dieu et la souveraineté de Dieu. Ensuite, je veux montrer que la bible confirme ces deux principes et finalement je veux réfuter les principales objections à cette doctrine.

1. Dieu est Libre
La vraie question concernant le libre-arbitre de l'homme est : est-ce que Dieu est libre ? Si Dieu est libre, la question est réglée. Si Dieu est libre, alors personne n'est libre. Et nous savons que Dieu est libre. Notre Dieu est au ciel, Il fait tout ce qu'il veut (Ps. 115:3). Réfléchissons à ce verset un peu. Dieu ne fait pas presque tout ce qu’il veut. Il fait tout ce qu’il veut. Or, puisque Dieu fait tout ce qu'il veut, alors Dieu est absolument libre. Il n'y a aucune restriction à sa liberté pour exercer sa volonté. Dieu fait tout ce qu’il veut. Il existe dans l’univers une volonté qui est d’une liberté absolue. Et cette volonté est omniprésente.
Or, puisque cette volonté omniprésente est absolument libre, quelles sont les possibilités qui me restent d’être libre de cette volonté ? S’il y a une volonté absolument libre dans l’univers, la seule possibilité pour moi aussi d’être libre est de ne pas rencontrer cette autre volonté. Mais je ne peux pas l’éviter, car elle est omniprésente. Donc, je dois la rencontrer. Mais je ne peux pas lui résister, car elle est absolument libre. Si je lui résistais avec succès, elle ne serait pas absolument libre. Donc, si je ne peux ni l’éviter, ni lui résister, la seule possibilité qui me reste est de la rencontrer et de ne pas lui résister. Et Dieu est d'accord avec ma conclusion, car la bible dit justement : Il n'y a personne qui résiste à sa main (Dan. 4 :35). Et donc, si je ne résiste pas à cette volonté absolue, cela signifie que je fais ce qu'elle veut et donc que je ne suis pas libre de faire ce que je veux. C'est vraiment très simple.
Il en résulte donc que puisque Dieu est libre, personne n'est libre de sa volonté. Si Dieu fait tout ce qu’il veut, comme le dit ce psaume, alors le seul être qui existe et qui possède un libre-arbitre est Dieu. Il ne peut y avoir 2 volontés absolument libres qui se rencontrent et qui ont des désirs opposés. Une des volontés doit céder à l’autre. Et puisque ce verset dit que Dieu fait tout ce qu’il veut, cela veut dire que c’est moi qui cède. Puisque Dieu est absolument et éternellement libre, personne d’autre ne peut l’être.

2. Dieu est la Cause de Tout
En plus de montrer que Dieu seul est libre, si je montre que Dieu est la cause de tout, alors l’argumentation sur une quelconque liberté de l’homme est encore une fois réfutée, car si tout ce qui arrive vient de Dieu, alors les décisions de toutes ses créatures viennent forcément de Dieu, et dans ce cas, personne n’est libre. Dans ce cas tout ce qui arrive est décrété d'avance par lui. Et la bible dit clairement qu'en effet, tout est décrété d'avance par Dieu : J'annonce dès le commencement ce qui doit arriver, Et longtemps d'avance ce qui n'est pas encore accompli; Je dis: Mes arrêts subsisteront, Et j'exécuterai toute ma volonté. C'est moi qui appelle ….. d'une terre lointaine un homme pour accomplir mes desseins, Je l'ai dit, et je le réaliserai; Je l'ai conçu, et je l'exécuterai. (Esaïe 46:10). Mais, malgré le fait que la bible est claire ici, pour beaucoup de chrétiens cette idée pose énormément de problèmes. Je pense que pour beaucoup de chrétiens leur Dieu est trop petit.
Le Dieu de la bible n’est pas un demiurge grec. Il n’est pas un dieu local. Il est Dieu. Il a créé tout et il soutient tout. Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui (Col. 1:16). Toutes choses viennent de Dieu et subsistent en lui. Tout signifie tout. De la même manière qu'il a créé toutes choses visibles et invisibles, de la même manière tout subsiste en lui. Il les a créés et maintenant il les fait exister. Donc, tout ce qui arrive vient de Dieu. Le visible et l'invisible. Le bon et le mauvais. Dieu est donc la cause de tout ce qui arrive. Cette idée est biblique et cette idée est vraiment très simple à comprendre.
Mais la plupart des chrétiens la rejettent. Pourquoi ? Parce qu'ils disent que si Dieu est la cause de tout, cela fait de lui un pécheur. Mais, leur Dieu est trop petit. Je m'explique. Pécher c'est transgresser la loi de Dieu, donc penser que Dieu puisse pécher, c'est penser qu'il transgresse une loi. Mais Dieu n'est sous aucune loi. Il n'y a pas de loi pour Dieu. Il n'y a rien au-dessus de lui. Il n'y a personne au-dessus de lui pour décider comment il doit se comporter. Il est donc impossible pour lui de pécher. Par exemple, Dieu peut décréter le viol et le meurtre d'un enfant par un pédophile et cet acte n'est pas un péché, parce qu'il n'a pas de loi qui lui interdit de décréter ces choses.
Dieu est Dieu. C'est lui qui définit la réalité. S'il dit qu'il est juste, alors il est juste, car la réalité est définie par Dieu. Mais sa définition n’est pas arbitraire, elle est basée sur sa nature. La réalité, c'est sa nature. La règle, c'est lui. Ainsi, Dieu peut décréter le pire évènement de l'histoire de l'humanité (le meurtre de son Fils parfait) et déclarer que c'est juste et bon et cela l'est, parce qu'il le dit.
Donc, en réalité, la plupart des chrétiens mettent la charrette avant les bœufs, car leur dieu est trop petit. Il ne faut pas penser à un acte et se demander si Dieu peut le faire et rester juste. Il faut commencer avec Dieu. Il faut plutôt raisonner ainsi : nous savons que Dieu est parfait. Nous savons donc que quelque chose est juste et bon parce que Dieu le fait. Un Dieu parfait fait des œuvres parfaites. S’il le fait, c’e, c’est que c’est juste et bon.
Donc, puisque Dieu a noyé des bébés lors du déluge, nous affirmons que noyer ces bébés était juste et bon. Puisque Dieu a brûlé vifs des enfants dans Sodome, nous affirmons que brûler des enfants était juste et bon. Puisque Dieu a fait en sorte que des pères mangent leurs fils et des mamans mangent leurs filles dans Jérusalem, nous affirmons que ce qu'il a fait était juste et bon. Puisque Dieu tourmente nos amis et les membres de notre famille en enfer pour toujours, nous affirmons que tourmenter ces gens pour toujours est juste et bon. Quoi qu'il fait est juste et bon parce qu’il est juste et bon. Le simple fait que Dieu fait quelque chose ou fait faire quelque chose est la preuve que ce qu'il fait est juste et bon. Donc quand Dieu envoie un malheur, c’est juste et bon pour lui de le faire. Je forme la lumière, et je crée les ténèbres, Je donne la prospérité, et je crée l'adversité; Moi, l'Éternel, je fais toutes ces choses. (Esaïe 45:5s).
Mais certains chrétiens semblent gênés par cette idée que Dieu créé et donne le malheur. Ils sont d’accord pour dire que Dieu est la cause de tout ce qui est bien, mais pas de ce qui est mal. Alors ils ont inventé l'idée contradictoire d'un Dieu omnipotent limité. Ils disent que certes, Dieu est totalement libre pour exécuter sa volonté, c'est juste qu'il a décidé de ne pas l'exécuter partout. Il a choisi de limiter sa volonté par rapport à la volonté de l'homme. Le libre-arbitre de l'homme est donc en dehors du contrôle de Dieu, disent-ils. Et cette idée dédouane Dieu de toute responsabilité de faire le mal.
Mis, premièrement, dans la bible Dieu ne cherche jamais à être dédouané de sa responsabilité concernant le mal. Au contraire, il dit clairement que toutes choses, bien et mal, sont de lui. Je forme la lumière, et je crée les ténèbres, Je donne la prospérité, et je crée l'adversité; Moi, l'Éternel, je fais toutes ces choses. (Esaïe 45:5s). Sachez donc que c'est moi qui suis Dieu, Et qu'il n'y a point de dieu près de moi; Je fais vivre et je fais mourir, Je blesse et je guéris, Et personne ne délivre de ma main (Deut. 32:39). Il revendique être la cause de toutes choses : Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui (Col. 1:16). « Toutes choses » signifie « toutes choses ». Sinon Paul aurait dit : « les bonnes choses ont été créées par lui ». Si cette idée ne gêne pas Dieu, pourquoi nous gêne-t-elle ?
Deuxièmement, les Ecritures n’enseignent jamais, nulle part, à aucun moment, que la volonté de l’homme n’est pas soumise à la volonté de Dieu. Si la volonté de l'homme est en dehors du contrôle de la volonté de Dieu, pourquoi le Saint-Esprit n'a-t-il pas trouvé bon d'inclure cet enseignement essentiel dans la bible ? Pas un seul verset dans toute la bible. Pour construire tout une doctrine biblique dessus, c’est un peu juste.
Donc, à la lumière de ces versets, si quelqu'un prétend qu'il y a des choses qui sont hors du contrôle de la volonté de Dieu, il faut qu'il nous explique qui gère ces choses que Dieu ne gère pas ? Qui a défini leurs paramètres pour décider ce qui leur est possible et impossible ? D’où vient l'existence de ces choses ? D'où vient leur énergie pour subsister et pour agir de seconde en seconde ?
J'insiste sur ce point, car certains chrétiens prétendent que dans l'univers il y a une force de bien, (Dieu), et une autre force de mal (Satan), totalement indépendante de Dieu. Mais, nous ne sommes pas des dualistes, nous sommes des chrétiens ! Nous croyons que Dieu a tout créé et que Dieu fait tout subsister. Nous ne croyons pas qu'il y a une force du bien et une autre du mal indépendante de Dieu. Ceux qui disent cela tirent leur théologie trop des films de science-fiction plutôt que de la bible. Car, il faudrait expliquer qui a créé cette force du mal et qui fait subsister ce mal, si ce n'est pas Dieu. On répondra que c'est le diable. Mais on ne fait que reculer la question d'une case. Car qui a créé le diable et qui le fait subsister de seconde en seconde ? Le diable se trouve-t-il en dehors du contrôle de Dieu ? Si oui, on aimerait savoir comment il peut être en dehors d'un Dieu omniprésent.
Allons jusqu'au bout des choses. Au moment où je vous parle le diable pense des pensées méchantes. Or, qui fait qu'il puisse penser ces pensées ? Vous me direz, peut-être, que les pensées du diable viennent du diable. Mais, le diable est-il autonome ? Est-il auto-suffisant ? Puise-t-il en lui-même sa propre énergie pour exister et pour agir ? Non, le diable n'est pas auto-suffisant. Il est une créature. Dieu seul est auto-suffisant. Comme créature, le diable est dépendant pour son existence et pour sa survie de l’énergie infinie qui vient de Dieu. Nous croyons donc, que toutes choses viennent de Dieu et subsistent en lui, les visibles et les invisibles. Donc, la pensée méchante que pense le diable vient forcément de Dieu. Elle ne peut venir de nulle part d'autre. 1 Cor. 8:6 Pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes. Héb. 2:10 Celui pour qui et par qui sont toutes choses.
Or, si tout vient de Dieu (les pensées du diable, les péchés de l'homme, la mort d'un oiseau, un tremblement de terre) il s'ensuit donc que Dieu est la cause de tout. Parce que si la pensée du diable est créée par Dieu et subsiste par Dieu, il s'ensuit que le diable ne peut pas penser quelque chose sans la volonté de Dieu. Car, pour que Satan puisse penser une pensée, il faut tout d'abord que Dieu décide de créer cette pensée et qu'il décide de la fait subsister dans l'esprit du diable. Autrement dit, Dieu décide par avance quand Satan pensera, ce qu'il pensera et pour combien de temps il le pensera. Dieu créé, gère et ordonne même les pensées de Satan. Et si ceci est vrai pour le diable, (qui est la créature la plus puissante dans l’univers), alors c'est vrai aussi pour toutes les autres. Le cœur du roi est comme un courant d'eau dans la main de l'Eternel. Il l'incline partout où il veut. (Prov 21:1). Dieu est la cause de tout et il dirige et ordonne tout. Et encore une fois, cette position est la position historique de l'église protestante.
Confession de Foi de Westminster 1646
ARTICLE 3.
Le décret éternel de Dieu
1. De toute éternité et selon le très sage et saint conseil de sa propre volonté, Dieu a librement et immuablement ordonné tout ce qui arrive.
Si tout vient de Dieu. Si Dieu est la cause de tout, si Dieu a librement et immuablement ordonné tout ce qui arrive, il en résulte donc nécessairement que le libre-arbitre de l’homme est un mythe, mais le libre-arbitre de Dieu est une réalité. Personne n'a de libre-arbitre. Nous sommes tous soumis à la volonté de Dieu. Tout ce que nous faisons est prédéterminé par lui.

3. Enseignement et Exemples
Peut-on dire que la bible affirme cette souveraineté totale de Dieu ? Oui. Nous allons voir maintenant que Dieu domine sur tout. La bible enseigne et donne des exemples concrets de cette souveraineté totale de Dieu.
(i) La bible dit qu’entre la volonté de Dieu et celle des hommes, il n’y a qu’un vainqueur. L’Éternel renverse les plans des nations, il anéantit les projets des peuples, mais les plans de l’Éternel subsistent éternellement, et les projets de son cœur de génération en génération (Ps. 33:10 Seg. 21). Dans ce verset, deux volontés s’opposent. La volonté des hommes et celle de Dieu. Devinez qui gagne.
Tous les habitants de la terre ne sont à ses yeux que néant: il agit comme il lui plaît avec l'armée des cieux et avec les habitants de la terre, et il n'y a personne qui résiste à sa main et qui lui dise: Que fais-tu? (Dan. 4:35). La bible dit que personne ne résiste à la main de l’Éternel. L’idée d’un Dieu qui limite sa souveraineté face à la souveraineté de l’homme est inconnue dans la bible. D'ailleurs c'est logique. Qui peut résister à une force infinie ? Si Dieu est par défintion omnipotent et omniprésent où se trouve cet espace de liberté humaine ?
(ii) La bible dit que Dieu endurcit le cœur de l'homme à sa guise. Et moi, j'endurcirai le cœur de Pharaon, et il ne laissera point aller le peuple (Ex. 4:21). Dieu annonce ici qu'il endurcira le cœur de pharaon et ensuite nous voyons comment il s'y prend. Il fait en sorte que pharaon endurcisse son propre cœur. Mais les magiciens d'Égypte en firent autant par leurs enchantements. Le coeur de Pharaon s'endurcit, et il n'écouta point Moïse et Aaron, selon ce que l'Éternel avait dit. (Ex. 7 :22). Dieu endurcit le cœur d'une personne, en la causant de s’obstiner dans son péché. Et Paul applique ce principe à tous les hommes concernant le salut, dans Romains 9 : 18 : il fait miséricorde à qui il veut, et il endurcit qui il veut. Ce que Dieu a fait dans le cœur de pharaon, il le fait tous les jours dans le cœur de chaque pécheur.
(iii) La bible affirme clairement que la volonté de l'homme est impuissante. Ainsi donc, [la miséricorde de Dieu] ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde (Rom. 9:16). Si tu veux être sauvé, il est inutile de le vouloir. Ta volonté ne sert à rien. La miséricorde de Dieu ne dépend pas de celui qui veut. C’est clair, non ?
Au cas où vous ne l’aurez pas compris, Jean l’affirme aussi. Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle (la Parole) a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu (Jean 1:12). Nous ne devenons pas enfant de Dieu grâce à l'exercice de notre volonté, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non de la volonté de l'homme. Difficile d’être plus clair, non ? Nous ne devenons pas enfant de Dieu grâce à l'exercice de notre volonté. Nous devenons enfant de Dieu par une adoption souveraine. L'homme est incapable de se convertir. La volonté de l’homme est impuissante. Personne n'a jamais choisi Dieu. Notre volonté ne sert à rien. Jésus dit sans moi vous ne pouvez rien faire (Jean 15:5).
(iv) Et la bible nous donne des exemples concrets de ces vérités. Elle établit le principe de base. Dieu est Dieu. Il domine sur tout. Il contrôle tout et donc l’homme n’est pas libre de lui. Ensuite, nous devons lire la bible avec cette vérité en tête. Par exemple, Exode 1:7 semble suggérer que les Hébreux ont choisi librement de faire des enfants. Les enfants d'Israël furent féconds et multiplièrent, ils s'accrurent et devinrent de plus en plus puissants. Et à cause de cela, Pharaon les a maltraités. Mais les apparences sont trompeuses. Nous avons un commentaire biblique dans les psaumes sur ce passage, et ce commentaire explique ce qui se passait en réalité. Il rendit son peuple très fécond, Et plus puissant que ses adversaires. Il changea leur cœur, au point qu'ils haïrent son peuple Et qu'ils traitèrent ses serviteurs avec perfidie. (Ps. 105:24). C'est Dieu qui faisait en sorte que les Israélites fassent beaucoup d'enfants Il rendit son peuple très fécond, (avec tout ce que cela implique en termes de choix et de désirs) et c'est aussi Dieu qui faisait en sorte que les Égyptiens les détestent, Il changea leur cœur, au point qu'ils haïrent son peuple. La bible n'explique pas toujours la raison des choix des hommes, mais ici elle nous donne les raisons.
Il y a un autre exemple dans Exode 34. Dieu ordonne aux hommes en Israël de lui offrir des sacrifices à Jérusalem. Mais les hommes pourrait hésiter à obéir à Dieu de peur que pendant leur absence pour aller offrir des sacrifices une autre tribu en profite pour attaquer leurs villes sans défense. Mais Dieu leur rassure en promettant quelque chose d'incroyable. Trois fois par an, tous les mâles se présenteront devant le Seigneur, l'Éternel, Dieu d'Israël. Car je chasserai les nations devant toi, et j'étendrai tes frontières; et personne ne convoitera ton pays, pendant que tu monteras pour te présenter devant l'Éternel, ton Dieu, trois fois par an (Exode 34 :23s). Il dit qu'il fera en sorte que pendant l'absence des hommes pour se présenter devant l’Eternel, le désir d'attaquer le pays d’Israël n'entrera même pas dans le cœur de leurs ennemis. Ici il est clair que Dieu gouverne les désirs des hommes et les empêchent de convoiter le pays. Le libre-arbitre des hommes dans les tribus voisines ne semblait pas très sacré pour Dieu.
Mais l'exemple le plus parlant est celui de Jésus. Judas semble avoir choisi librement de trahir Jésus. Les chefs religieux semblaient avoir choisi librement de tuer Jésus. Pilate semble avoir choisi librement de le faire crucifier. Hérode semble avoir choisi librement de le faire mourir. Mais la bible dit que tous leurs faits et gestes étaient prédéterminés par Dieu pour accomplir sa volonté, à savoir la mort de son Fils. Contre ton saint serviteur Jésus, que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués dans cette ville avec les nations et avec les peuples d'Israël, pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient arrêté d'avance (Actes 4:26). Toutes les méchantes pensées de ces personnes étaient prédéterminées par Dieu pour accomplir sa volonté, la crucifixion de Jésus.
Donc, je dis que par ses enseignements et par ses exemples la bible montre que l'homme a une volonté. L'homme choisit vraiment ceci ou cela. Mais ce qu'il choisit est ce que Dieu a décidé qu'il choisirait. Judas et Pilate et Hérode ont choisi de faire la volonté de Dieu ! Est-ce qu'ils auraient pu choisir de faire autre chose ? Non, c'est impossible. Personne ne résiste à sa main. Ils ont choisi de faire la volonté de Dieu parce que c'est impossible de ne pas faire la volonté de Dieu. Personne ne peut choisir de faire une action non-décrétée par Dieu, puisqu'une action non-décrétée n'existe pas.

4. Les Principales Objections à cette Position
Il y en a 7.
Objection 1 : La bible nous dit de choisir.
La bible nous dit sans cesse de choisir : Choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir .... Moi et ma maison, nous servirons l'Éternel (Josué 24:15). Donc l'homme peut choisir. D'ailleurs, je fais des choix tout le temps.
Mais, cette argumentation présuppose ce qu'elle est sensée démontrer. Les arminiens citent souvent ce type de verset pour prouver que l’homme est libre. Mais ce verset ne dit pas que l’homme est libre, il dit que l’homme choisit. Les arminiens présupposent que ces choix sont libres de la volonté de Dieu, mais c'est justement cela qu'ils sont sensés démontrer. Ils prennent comme acquis ce qu’ils sont sensés prouver. C’est un raisonnement circulaire.
Objection 2 : La bible dit que Dieu ne tente personne
Tu dis que Dieu est la cause de tout, le mal comme le bien. Tu dis même qu’il est la cause de mes pensées pécheresses, mais la bible dit exactement le contraire de toi. Donc, tu as tort.
Que personne, lorsqu'il est tenté, ne dise: C'est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal, et il ne tente lui-même personne (Jacques 1 :13). Ce que j’ai dit plus haut ne contredit pas Jacques. Aucun homme n’est directement tenté par Dieu. Dieu utilise le diable et notre nature pécheresse pour nous tenter. D’ailleurs, il est intéressant que Jacques dit : il ne tente lui-même personne. La pensée pécheresse qui arrive dans mon cœur ne vient pas de Dieu lui-même, mais de Satan et de mon cœur corrompu. Cependant, Jacques ne contredit ni Paul, ni Esaïe. Il sait que si Dieu lui-même ne tente personne, il est la cause ultime de toute pensée, bien ou mal.
Je crois que quand Jacques dit que Dieu ne tente personne, ce mot « personne » ne comprend pas le diable. Le contexte montre que Jacques parle des hommes et non pas du diable. Les mauvaises pensées du diable ne peuvent venir que de Dieu. Car Dieu est la cause de toutes choses. Pour être clair, Dieu donne une mauvaise pensée au diable, ensuite, le diable me tente avec elle. La pensée qui m’arrive ne vient pas de Dieu lui-même, mais de Dieu à travers le diable.
D’ailleurs, cela explique ce que certaines personnes ignorantes appellent une contradiction dans la bible. Dans 1 Chroniques 21 :1 nous lisons : Satan se leva contre Israël, et il excita David à faire le dénombrement d'Israël. Satan tente David et David pêche. Mais dans 2 Sam. 24 :1 nous lisons : La colère de l'Éternel s'enflamma de nouveau contre Israël, et il excita David contre eux, en disant: Va, fais le dénombrement d'Israël et de Juda. Pour le même évènement, un passage dit que Satan a incité David à pécher et l’autre dit que c’est Dieu qui l’a incité a péché. Une évidente contradiction, non ? Non, Dieu a utilisé Satan pour obtenir de David ce qu’il voulait. Dieu donne la pensée à Satan qui la transmet à David, qui exécute la volonté de Dieu. Satan et David pêche, car ils transgressent le commandement de Dieu dans Exode 30 : 12. Mais Dieu est la cause de tout.
Objection 3 : Dieu est schizophrène
Si ce que tu dis est vrai, d’un côté Dieu ne veut pas qu’une action se produise et de l’autre il la produit ou la fait produire. Par exemple, tu dis que si un enfant est tué, c’est que Dieu le voulait, mais, nous savons que Dieu dit : tu ne tueras point. Donc, Dieu ordonne de ne pas tuer le bébé, donc il ne veut pas qu’on le tue, mais d'autre côté il le veut, puisque ça arrive. Dieu est schizophrène.
Non, Dieu n’est pas schizophrène. Nous devons faire la différence entre la volonté prescriptive de Dieu (ses commandements) et sa volonté éternelle. La bible enseigne clairement qu’il y a des choses décrétées qui nous sont cachées et des commandements qui nous ont été révélées pour que nous leur obéissions. Les choses cachées sont à l'Éternel, notre Dieu; les choses révélées sont à nous et à nos enfants, à perpétuité, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi (Deut. 29 :29). Les choses révélées sont les commandements de Dieu. Les choses cachées sont les décrets éternels de Dieu.
Et il est évident que les choses cachées peuvent aller à l’encontre des choses révélées. Autrement dit, Dieu peut vouloir que l’on enfreigne sa loi. Dieu peut vouloir qu'un homme lui résiste. Il peut être la volonté cachée de Dieu que l’homme transgresse la volonté révélée de Dieu. Qu’est-ce qui me permet d’affirmer cette idée apparemment contradictoire ? C’est ce que la bible enseigne sur la mort de son Fils. DiDieu interdit le meurtre : tu ne tueras point. Et pourtant il voulait que ces hommes tuent son Fils, afin d’accomplir son plan de salut : cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l'avez crucifié (Actes 2 :23). Sa volonté éternelle était que sa volonté prescriptive soit enfreinte.
Ceci fait-il de Dieu en schizophrène ? Bien sûr que non. Dieu sait exactement ce qu’il veut depuis toujours. Son plan est clair, précis et immuable. Il maîtrise tout à la perfection du début à la fin.
Pourquoi agit-il ainsi ? Le fait qu’il nous fait transgresser sa loi est le moyen qu’il a choisi pour montrer sa gloire. Il montre sa justice en condamnant les pécheurs. Et il montre sa grâce en ne condamnant pas tous les pécheurs, mais en faisant grâce à certains.
Objection 4 : C'est du fatalisme.
Ce que tu dis est tout simplement du fatalisme. Tu es fataliste !
Je ne suis pas fataliste. Je suis déterministe. Ce n’est pas la même chose. Le déterminisme chrétien dit que tout est prédéterminé par Dieu. Les choix des hommes y compris. Le déterminisme nie donc le libre-arbitre de l'homme.
Par contre, selon le dictionnaire Larousse, le fatalisme est : "une doctrine qui considère tous les événements comme irrévocablement fixés à l'avance par une cause unique et surnaturelle". Le fatalisme concerne donc les événements qui arrivent sur terre. Il ne nie pas le libre-arbitre de l'homme. Ceci est très important. Le fatalisme ne nie pas le libre-arbitre de l'homme. Je vais le redire : Le fatalisme ne nie pas que l’homme soit libre. Selon le fatalisme l’homme peut être libre, peu importe, les événements sont si inéluctables que l'homme ne peut rien contre eux. Voilà ce que c’est le fatalisme. Donc, je ne suis pas fataliste car je nie que l’homme soit libre.
Par contre, n'est-ce pas la position arminienne que l'homme est libre, mais qu'il y a des événements décrits dans la bible à la fin des temps qui arriveront de toute façon ? Puisque l'arminien dit que l'homme est libre, mais que sa liberté n'empêchera pas l'arrivée d'évènements inéluctables, et puisque la définition du fatalisme est ; une doctrine qui considère tous les événements comme irrévocablement fixés à l'avance par une cause unique et surnaturelle, comment l'arminien réfute-il l'accusation d'être fataliste ?
Objection 5 : Dieu est donc l'Auteur du péché
Si la pensée qu'a eue Satan de rebeller contre Dieu est venue de Dieu, alors Dieu est l'auteur du péché.
Non. Dieu n'est pas l'auteur du péché. Mais il est la cause du péché. Quelle est la différence ? Dieu n'est pas l'auteur de cette prédication. Il ne l'a pas écrite. Je suis son auteur. Mais Dieu en est la cause ultime, car il est la cause de toutes choses. Il m’a donnée les idées et la force de taper sur mon clavier.
De la même façon, c'est Satan qui a péché, pas Dieu. Dieu ne pêche pas. Il fait pécher. Et il fait pécher pour montrer qu'il est saint. Le péché montre la justice et la sainteté de Dieu.
Mais, on objectera, si (comme tu l'as dit) la première pensée de Satan de considérer l'égal de Dieu est venue de Dieu, cela ne signifie-t-il pas que Dieu est l'origine, la source du péché ?
Oui, Dieu est l'origine, la source de toutes choses. Mais cela ne fait pas de Dieu un pécheur, car tout ce que Dieu fait est juste et bon. Dieu ne pêche pas, car il ne peut pas pécher, car il ne peut pas transgresser la loi, car la loi c'est lui. Si vous dîtes que c'est un péché pour Dieu de créer des pensées pécheresse, alors montre-moi la loi qui dit que Dieu ne peut pas faire cela. Où est cette loi qui réglemente le comportement de Dieu ? Je voudrais la voir. Qui conseille Dieu ? Vers qui tourne-t-il pour être instruit, afin de savoir ce qu'il peut et ne pas faire ? Non, Dieu fait tout ce qu’il veut. La seule chose qui dicte sa conduite est lui-même.
Objection 6 : Dieu est injuste et moi je ne suis pas responsable
Si Dieu décrète tout ce que je fais, même mes péchés, il serait totalement injuste pour lui de me juger pour ces mêmes péchés, car c'est impossible pour moi de résister à Dieu. Autrement dit, Dieu ne peut pas me faire pécher et puis me juger parce que j'ai péché ! Si je pêche ce n'est pas de ma faute, mais la sienne. Je ne suis donc pas responsable pour mes péchés.
Cette objection est exactement la même des adversaires de Paul. Il la réfute dans Romains 9. Pourquoi fait-il donc encore des reproches ? Qui peut en effet résister à sa volonté ? (V 19, Ség 21). Les adversaires de Paul lui posent exactement cette question. Si ce que tu dis Paul sur la souveraineté de Dieu est vraie, alors comment Dieu peut-il reprocher quoi que ce soit à qui que ce soit, car nous ne pouvons pas résister à ce qu'il veut que nous fassions.
Et quelle est la réponse de Paul ? C'est l'occasion idéale pour lui de clarifier sa position. Explique-t-il que Dieu n'a pas du tout prédestiné les péchés de l'homme ? Essaie-t-il de dédouaner Dieu d'être l'Auteur du péché ? N'est-pas ici qu'il faut absolument introduire l'idée du libre-arbitre l'homme ? Que Dieu n'est pas la cause des mauvaises choses ? Non. Rien de tout cela. Voici le verset suivant : O homme, toi plutôt, qui es-tu pour contester avec Dieu ? Le vase d'argile dira-t-il à celui qui l'a formé: Pourquoi m'as-tu fait ainsi ? Le potier n'est-il pas maître de l'argile, pour faire avec la même masse un vase d'honneur et un vase d'un usage vil ? (Rom. 9:19s). La réponse de Paul est un reproche ! L'homme veut une justification, Paul lui fait un reproche ! Il contraste l'homme avec Dieu. L'homme est l'homme. Dieu est Dieu. Dieu fait ce qu'il veut et toi, tais-toi.
Paul condamne ici ceux qui disent que si Dieu décrète tout ce que je fais, même mes péchés, il serait totalement injuste pour lui de me juger pour ces mêmes péchés, car c'est impossible pour moi de lui résister. Si je n'étais pas calviniste, je serais très mal à l'aise, car Paul réfute ici les argumentations non-calvinistes. Ensuite, il en remet une couche. Il explique que Dieu peut faire ce qu'il veut avec sa création. C'est vraiment très simple. Dieu est Dieu. Il fait ce qu'il veut avec nous.
Mais certains disent que si ceci est vrai, alors nous ne sommes que des robots, programmés par Dieu. Et alors ?! On peut ne pas aimer cette idée, mais ce n'est pas parce qu’on ne l'aime pas que cela la réfute. D'ailleurs, on aurait envie de dire que si, pour ne pas être un robot, l'homme doit pouvoir avoir la capacité de désobéir à Dieu, alors au ciel nous serons tous des robots ! Mais selon la bible, cette argumentation n'est pas vraie. L'homme n'est pas un robot. L'image est bien trop flatteuse pour décrire l'homme ! L'image biblique de l'homme n'est ni un robot, ni une marionnette. Selon la bible l'homme est une masse d'argile que Dieu forme selon son bon plaisir. De certains tas il fait un vase d'honneur, d'un autre tas il fait un pot, qu'il brise en mille morceaux. C'est son droit. Tu vas lui dire qu'il ne peut pas le faire ?
Mais, malgré ces passages, certains protestent (car l'idée d'un Dieu absolument souverain les repousse) et disent que pour être jugé responsable, l'homme doit être libre. La responsabilité présuppose la liberté de choix, disent-ils. Mais, je demande où est-ce que la bible enseigne que notre responsabilité est basée sur notre liberté ? Où est cette idée dans la bible ? Au contraire, elle enseigne que notre responsabilité repose sur deux vérités.
Premièrement, nous sommes responsables devant Dieu parce qu'il a dit qu'un jour il nous demandera des comptes. C'est aussi simple que cela. Nous sommes responsables parce que Dieu le Juge a dit qu'il nous tient responsables pour nos actions. Deuxièmement, le degré de notre responsabilité n'est pas basé sur notre liberté de choix, mais sur notre connaissance. Plus notre connaissance est grande, plus nous sommes coupables. Le serviteur qui, ayant connu la volonté de son maître, n'a rien préparé et n'a pas agi selon sa volonté, sera battu d'un grand nombre de coups. Mais celui qui, ne l'ayant pas connue, a fait des choses dignes de châtiment, sera battu de peu de coups. On demandera beaucoup à qui l'on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui l'on a beaucoup confié (Luc 12:47). C'est pour cela que Capernaüm sera jugé plus sévèrement que Sodome, (voir Matt. 11:20s et Matt. 12:41s). La bible ne base jamais notre responsabilité sur notre liberté de choix, elle la base sur la lumière que nous avons reçue.
Objection 7 : le Dieu des calvinistes est sadique. Il joue avec nous.
Mais si ce que tu dis est vrai, que Dieu est la cause de tout ; qu'il nous a créés et qu'il a décrété tout ce que ses créatures feront et penseront, alors Dieu joue avec sa création. Nous sommes tous ses pions. C'est un jeu d'échecs cosmique. Sauf que Dieu joue aux échecs sans adversaire, car, selon toi, même son adversaire exécute son plan. En plus, il a déjà écrit le script pour chaque nanoseconde du jeu et il a déjà déterminé le résultat. Il gagne bien sûr ! Si ce que tu dis est vrai, l'univers est juste un grand jeu pour Dieu. C'est une mascarade de réalité. Dieu se moque de nous.
Et non seulement cela, mais le jeu que Dieu a inventé est un jeu cruel. Car dans ce jeu il a décrété la Shoah, le viol d'enfants, les meurtres en série, la torture, les guerres, les maladies, les catastrophes naturels, etc. Si tu as raison, cette vie est un jeu atroce, fait par un Dieu sadique.
Cette objection est double : (i) la vie est un jeu, une mascarade parce que tout est décrété et (ii) Dieu est un Dieu sadique. Et je dois dire que l'accusation de sadisme est exacte - si elle vise Allah. Allah peut très bien être accusé de jouer avec nous. On peut légitimement le critiquer, lui, pour son sadisme pour avoir décrété la souffrance pour les hommes. Mais on ne peut pas accuser le Dieu des calvinistes de sadisme. Pourquoi ? A cause de l'incarnation. L'incarnation du Fils de Dieu change tout.
Car, si ce monde est un jeu cruel, alors, qui a souffert le plus dans ce "jeu" ? Qui est la seule personne à avoir enduré une souffrance infinie ? Oui, infinie. Qui est la seule personne à avoir fait l'objet d'un châtiment infini ? C'est Jésus, sur la croix. Pour Jésus la croix n'était pas un jeu. Il a souffert infiniment. Il en résulte, donc, premièrement que le Dieu des calvinistes n'est pas sadique. Car, c'est lui qui a souffert plus que nous tous réunis. Jésus a souffert en 3 heures plus que tout le reste de la création réunie (homme, femme, animaux etc.). En tant qu’être infini, il avait la capacité de recevoir une souffrance infinie. Toute la souffrance de toute la création réunie est une goutte d'eau dans l'océan par rapport à ce que Jésus a souffert de la part de Dieu sur la croix. L'incarnation réfute l'idée d'un Dieu sadique.
Ensuite, nous avons vu que chaque détail de la mort de Jésus a été décrété depuis l'éternité. Mais la souffrance de Jésus était bien réelle. La croix n'était pas un jeu pour Jésus. Il a vraiment souffert et il est vraiment mort. Il en résulte, donc, deuxièmement, que ce n'est pas parce que Dieu décrète des actions, que ces actions ne sont pas réelles. Jésus est vraiment mort de ses souffrances. L'incarnation réfute aussi l'idée que cette vie est un jeu ou une mascarade.

Conclusion
Le Dieu des calvinistes, c'est-à-dire le Dieu de la bible tout simplement, est un Dieu à craindre. Il n'est pas (comme le dit A. W. Pink) "le dieu du christianisme moderne, un dieu sentimental, qui nous inspire de la compassion, plutôt qu'un profond respect". Le Dieu des calvinistes décide de tout, gère tout, est à l'origine de tout et fait tout ce qu'il veut avec chacune de ses créatures, sans cesse et sans exception. Donc, pour revenir sur le sujet du salut, il s'ensuit nécessairement que si une personne se repent de ses péchés et se convertit, cela n'a rien à voir avec la volonté de la personne, mais tout à voir avec le décret éternel de Dieu. Ce n'est pas parce que la personne a décidé, mais parce que Dieu a décidé. En somme, le Dieu des calvinistes n'est pas un Dieu à moitié. Le Dieu des calvinistes est vraiment Dieu. Notre Dieu est grand.